Pourquoi le policier est-il être armé en dehors des heures de service ? Parce que le code de déontologie de la police peut le mettre en défaut s'il n'intervient pas y compris en dehors des heures de service :
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" Le fonctionnaire de la police nationale est tenu, même lorsqu'il n'est pas en service, d'intervenir de sa propre initiative pour porter assistance à toute personne en danger, pour prévenir ou réprimer tout acte de nature à troubler l'ordre public et protéger l'individu et la collectivité contre les atteintes aux personnes et aux biens. "
Il est d'autant plus nécessaire que le policer rentre chez lui avec ses outils de travail qu'il risque d'être rappelé à tout moment, comme y conduit logiquement la baisse des effectifs dictée par la RGPP.
Dans un tel environnement - et sans vouloir en faire une excuse - le policier apparaît clairement comme un agent public corvéable. Un boulot de couillon que la doctrine abreuve de mots comme "honneur", "vocation", "sacrifice", ... pour faire tenir les plus naïfs. Ceux que la hiérarchie et l'administration affectionnent.
L'alcool et la drogue sont les échappatoires à la misère intellectuelle, dans laquelle le confine un régime d'emploi exclusif des contingences familiales et domestiques. Cela est prévisible et le pouvoir politico-administratif ne peut pas l'ignorer.
Si l'homicide de Marseille n'est pas un accident, il faut soulever toutes les responsabilités de la chaîne hiérarchique, à commencer par celles qui dictent une déontologie qui arrange bien la gestion indigne des personnels, laquelle, preuve de son indignité, n'hésite pas à accabler les personnels consciencieux, quand elle ne les sanctionne pas.
C'est dans l'air du temps et les exemples ne manquent pas.
Voir le Canard enchaîné de cette semaine : « les flics bouffent du Lion » de Sorj Chalandon page 4, expliquant comment la préfecture de Belfort admoneste des fonctionnaires et leur reproche (injustement) de manquer de zèle (au mépris de la loi) pour expulser (brutalement) des familles de kosovars.
Une telle mentalité déborde le cercle du petit monde de la police.
Voir encore et toujours le Canard enchaîné du mercredi 13 février 2013 page 4
- à propos d'EDF (« Proglio accusé d'être un patron voyou – La justice enquête sur du « travail dissimulé » dans les centrales nucléaires d'EDF » et « La carrière pas très rayonnante d'un « nomade du nucléaire » par Jean François Julliard p.4) où l'entreprise (dont un actionnaire est l'Etat) irradie des employés précarisés et les jettent quand ils sont malades.
- à propos des HLM d'Albertville (« Chantiers à légalité modérée » par Isabelle Barré) qui sous-traitent un chantier au quart de sa valeur à une entreprise embauchant au noir des maçons croates, les payant une misère, les faisant vivre et dormir sur le chantier (dans la moisissure, la boue, à dormir sur des plaques de polystyrène, ...), au mépris des règles élémentaires de sécurité et d'hygiène.
Tout cela avec une mansuétude particulière du parquet pour le dernier exemple comme le souligne la journaliste du Canard : « Il a fallu un coup de fil du Canard pour que le parquet daigne ouvrir un oeil et exhumer, après dix jours de relance ce dossier qui était laissé aux bons soins d'un proc malade... « Je déplore qu'il soit passé à l'as. Pourquoi ça vous intéresse ? » s'étonne la procureure Nathalie Parot. « On a beaucoup d'affaires comme ça dans le bâtiment. » L'exploitation indigne de salariés du bâtiment se faisait au profit d'un office public de HLM qui bénéficiait d'une indulgence fortuite malgré des rapports convergents et accablants de la police, de l'Urssaf et de l'inspection du travail. Un exemple de la morale laïque, sans doute.
"Une mentalité de M." comme l'aurait fait voir sur une chaîne importante à une heure de grande écoute Michel Polac.
Trente ans que cela dure.