Pierre Moscovici a piqué une colère, Samedi 15 Septembre, lors du dîner qui réunissait à Chypre les 17 ministres de l'Economie de la zone euro. Un journaliste l'interrogeait sur le "clash franco-allemand" à propos de la supervision des établissements bancaires par la Banque Centrale Européenne (BCE). "C'est très exagéré. Il n'y a pas eu de clash. Il faut simplement que nous rapprochions nos points de vue avec nos amis allemands", a lancé le ministre. Et de concéder : "J'aurais souhaité qu'on aille plus vite." Plus vite pour mettre en œuvre la décision adoptée au sommet de Bruxelles du 28 Juin et présentée, le 12 Septembre, par la Commission européenne. Il s'agit de retirer à chaque pays le contrôle de ses propres banques pour les confier à la BCE. En France, par exemple, ce ne serait plus l'Autorité de contrôle prudentiel (ex-commission bancaire) qui autoriserait l'ouverture d'un établissement, fixerait son niveau de fonds propres, déciderait sa mise en faillite, etc..., mais la BCE, laquelle exercerait sa tutelle sur 6 200 banques de la zone euro. "La réforme vise à éviter, l'influence du politique", explique un proche de Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, les gouvernements ayant un peu trop tendance à se laisser aller au laxisme dès qu'il s'agit de leurs propres banques.
Caisses frileuses
Bien qu'Angela Merkel en ait fait une condition pour accepter que le Mécanisme Européen de Stabilité* (MES) puisse prêter aux établissements en difficultés, les banquiers, notamment allemand, traînent les pieds. "Ca ne vas pas être facile", a prévenu, a prévenu, Samedi, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble, lors de la discussion de trois heures entre les ministres de l'Eurogroupe. En tout cas, ce "ne sera pas possible d'ici au début 2013", comme le souhaitait Moscovici. Et comme le réclament les Espagnols**, qui attendent impatiemment la manne du MES***. Il y a eu "un lobbying très fort des caisses d'épargne allemandes", explique l'économiste Jean Pisani-Ferry. Dans un piteux état financier, ces dernières sont actuellement protégés par leurs liens politiques avec les Länder (les Régions allemandes) et ne tiennent pas à ce qu'une autorité européenne vienne mettre le nez dans leurs affaires. Un contrôle approfondi pourrait se solder par une recapitalisation se chiffrant en dizaines de milliards. Les Allemands pris en défaut de rigueur **** ?
H.M
Source : Le Canard Enchaîné du 19 Septembre 2012 page 3 au milieu et à gauche
* A titre personnel je le nomme Mécanisme Européen de Stabilité vers le Pétainisme
** Je ne crois pas que ce sont les espagnols mais bien plutôt ce triste sire http://fr.wikipedia.org/wiki/Mariano_Rajoy
*** Je crois surtout qu'ils attendent des prêts à des taux un peux moins usuraires
**** Certainement pas, ils ne sont, tout simplement pas tous fous