J'avais trouvé le livre Justes, la conscience et le courage de Virginie Picaut à la Médiathèque d'Orthez, il suffisait alors de tracer une balade pour essayer de visualiser ces actes de courage qui ont scellé l'histoire du village ! 

Je précise que la ligne de démarcation était l'horrible et meurtrière marque d'allégeance soumise du fasciste Pétain au monstre nazi Hitler ! 

Les Justes de Sainte-Suzanne !

En 1953, avec la création du Mémorial de Yad Vashem à Jérusalem, une loi instaure le titre de Justes parmi les Nations, à ceux qui ont risqué leur vie pour sauver des Juifs.

En France, il y eut des personnes courageuses au moment de la suffocante dictature de Pétain qui ont aidé des personnes à survivre en leur évitant le camp d'extermination après un voyage ferroviaire en enfer entre deux camps d'internement !   

J'ai volontairement abandonné le balisage rassurant pour aller voir une source, et je suis tombé nez à nez avec ces fuyards qui ne m'avaient pas encore vu ni senti !   

En photographiant cette mésange, j'ai révisé les principes de la désobéissance civile chers à Howard Zinn. 

Je rappelle que le principe de désobéir devenu un devoir lors de cette période de collaboration à un ordre monstrueux, a sauvé des enfants parce qu'ils étaient considérés comme juifs, ici-même peut-être dans la ferme que je longeais à présent  ! 

Et pour ne pas oublier, un bref survol des principes de la désobéissance civile du camarade Zinn : 

" La désobéissance civile est la violation délibérée, spécifique, de la loi, au nom d'un principe social essentiel. Elle devient non seulement justifiable mais nécessaire quand un droit humain fondamental  est menacé et quand les moyens légaux pour faire respecter ce droit sont inadaptés.

Il ne faut reconnaître aucune valeur sociale à l'obéissance absolue comme à la désobéissance absolue à la loi. Prôner l'obéissance à des mauvaises lois, comme façon d'inculquer un certain servilisme abstrait à « l'ordre légal » ne peut qu'encourager les tendances déjà très répandues des citoyens de se courber devant le pouvoir de l'autorité, de refuser tout affrontement avec l'ordre établi.

Lorsque nous réfléchissons sur la désobéissance civile, nous ne devons jamais oublier que nos intérêts sont différents de ceux de l'état ... 

[...] L'état veut le pouvoir, l'influence, la richesse, comme des fins en elles-mêmes.

Les individus recherchent la santé, la paix, l'activité créatrice, l'amour.

L'état, grâce au pouvoir et aux richesses qu'il détient, ne manque pas de porte-paroles pour défendre ses intérêts. "

Et j'ajoute que je n'ai jamais vu autant de collabos qu'à l'heure actuelle ! Mon père, ce paria espingouin aurait dit des lèches-culs  ! 

Merci Howard pour tes immenses leçons ! 

A la sortie du village, j'ai croisé trois dames qui randonnaient ! Elles m'ont donné des explications sur ces histoires de religion et leurs marquages historiques avant de m'indiquer le cimetière protestant de Sainte-Suzanne que j'avais croisé au tout début de la balade !  

En lisant le livre de Virginie Picaut, j'avais noté la forte présence d’une communauté protestante dans les environs.

Or, elle expliquait que comme à Chambon-sur-Lignon (43), cette communauté avait été dans l'histoire victime de persécutions (confère le roi Ténèbres ou ce versaillais déguisé en épouvantail) avant d'ajouter : " Ce qui a peut-être rendu plus sensibles leurs descendants à ce que traversaient les juifs durant la guerre."