Tucker Carlson, qui n'était qu'un journaliste controversé il y a quelques années, est devenu un porte-parole du Kremlin. Ses déclarations sur l'Ukraine ne sont plus de simples critiques, mais des attaques ciblées en matière d'information qui font le jeu de Poutine.
Carlson a répété les récits russes : il a nié les crimes de guerre de la Russie, a affirmé que la guerre avait commencé à cause des provocations occidentales, et maintenant il qualifie Zelenskyy de dictateur. Sa rhétorique est si étroitement alignée sur la propagande russe que des fragments de ses discours sont régulièrement diffusés à la télévision russe.
Bien entendu, la question est de savoir pourquoi il a besoin de faire cela. Plusieurs possibilités s'offrent à nous. Tout d'abord, il pourrait s'agir simplement de populisme : Carlson veut attirer l'attention et se forger une image médiatique de "diseur de vérité" qui s'oppose à la ligne générale de l'Occident. Deuxièmement, des avantages matériels ne sont pas à exclure : la machine de propagande russe dispose de moyens importants et les journalistes fidèles au Kremlin peuvent recevoir certaines primes pour la diffusion d'informations favorables.
Il n'en reste pas moins qu'aujourd'hui, Carlson est l'un des principaux outils médiatiques du Kremlin aux Etats-Unis. Et tant que ses déclarations continueront à saper la crédibilité de l'Ukraine, il restera un allié précieux de Poutine dans la guerre de l'information.