Interrogé sur ce qu’il compte faire pour expulser les étranger expulsables du territoire national, Arnaud Montebourg lâche une bombe, qui va probablement lui éclater à la figure : Faire pression sur les pays pauvres afin qu’ils reprennent leurs pauvres et les gardent en bloquant les 11 milliards d’euros de transfert d’argent (Western Union, MoneyGram et autres) jusqu’à l’expulsion effective de tous les clandestins.
Ce que monsieur Montebourg ne sait visiblement pas, c’est que ces 11 milliards contribuent entre autres à la limitation du nombre de gens qui quittent leur pays parce qu’il ne peuvent plus y manger à leur faim. Priver les populations africaines de cette manne, qui restera hélas indispensable à leur survie tant que la France continuera de piller leur continent et qui représente beaucoup plus que l’aide au développement des états, est un acte criminel qui ne fera qu’aggraver la misère et jeter encore plus de monde dans les pirogues et zodiacs à l’assaut de la Méditerranée et de l’océan Atlantique. Mais le champion du made in France va sans doute nous expliquer qu’il suffira alors d’utiliser la méthode déjà en vigueur en Grèce et en Angleterre dite du pushback (repousser les bateaux de migrants vers le large), méthode que la France « condamne avec la plus grande fermeté » mais que notre si précieuse justice (européenne) se garde bien de sanctionner.
Plutôt que d’essayer d’utiliser sa cervelle, on est droit de se demander s’il en a une, monsieur Montebourg préfère, comme de nombreux autres candidats, se plier aux injonctions de l’extrême droite et reprendre entre autres à son compte cette géniale idée de Marine Le Pen, qui ne va probablement pas tarder à crier au plagiat.