La fuite en avant de Netanyahou est peut-être en train de faire basculer Israël dans un chaos dont personne ne peut à cette heure prédire les conséquences. Pensant pouvoir dénoncer ad vitam aeternam l’antisémitisme des Palestiniens et de ses opposants politiques dans le monde entier (Macron est même allé jusqu’à déclarer, à plusieurs reprises, que l’antisionisme était une forme d’antisémitisme), le premier ministre israélien a misé sur une protection sans faille de la part du monde occidental et opté pour une alliance avec l’aile néonazie de la politique israélienne. Mais c’était sans compter sur son propre peuple, les Juifs d’Israël et de la diaspora, dont une grande partie affirme désormais son opposition aux projets de ce gouvernement totalitariste, colonialiste et raciste. L’accueil particulièrement hostile réservé à l’étranger à Smotrich, un ministre de Netanyahou qui n’hésite pas à clamer haut et fort son racisme et son homophobie et à appeler aux pogroms contre les Palestiniens, aurait pu faire réfléchir Bibi, car les manifestations organisées par exemple devant l’hôtel où logeait le sinistre ministre aux États-Unis ou encore à Londres la semaine dernière contre la visite de Netanyahou rassemblaient dans les deux cas Israéliens et propalestiniens. Aujourd’hui, l’Indonésie refuse d’accueillir Israël à la Coupe du monde de foot des moins de 20 ans, la Banque Barclays, qui finance les fabricants d’armes destinées à tuer les Palestiniens, est occupée par des militants, le président israélien lui-même appelle à arrêter le processus de réforme insensé de Bibi et les manifestations antisionistes se multiplient dans le monde.
Face à cette levée de boucliers non seulement des militants propalestiniens mais aussi des mouvements et des dirigeants juifs de la diaspora comme de l’intérieur, Netanyahou n’a rien trouvé de mieux que de persister et signer. Difficile pour son toutou Macron de dénoncer de telles dérives lorsque l’on suit la même voie, celle de la répression systématique et de la dénonciation de la gauche extrême, ultra gauche et tout ce que vous voudrez pourvu qu’il y ait le vocable « gauche » dans l’insulte, à la plus grande joie d’une droite extrême et ultra décomplexée qui ne pouvait rêver d’une aussi complaisante trahison de ce que certains appellent encore « les valeurs de la République ».
Oui, Bibi et Macron suivent exactement la même voie, l’un pour échapper à la prison, l’autre pour sauver son mandat. Les deux font le lit du fascisme.