Le départ en catastrophe de Griveaux pour une piètre histoire de vidéos a suscité une union sacrée du monde politique et des grands journalistes. Ainsi, Griveaux devient la victime qu’il n’est pas. Ce type, s’il pouvait être élu, créerait une police municipale armée de tout l’attirail nécessaire à briser tout rassemblement de trois personnes sur la voie publique. Convertie à la création d’une police locale, madame Hidalgo ne veut pas qu’elle soit armée. « C’est un point de divergence majeure» venait de s’écrier le Grivot. Sa police municipale équipée d’armes létales et de « caméras- piéton » est déjà, en soi, une atteinte à la vie privée des gens. Ou bien ?
N’a-t-il donc point vécu que pour cette infamie ?
Rappelons aussi que « le député Joachim Son-Forget, investi par LREM en 2017 avant de partir complètement en vrille sur Twitter [après un séjour à l’UDI, il a créé son propre parti, « Valeur absolue »], n'a pas aidé son collègue Griveaux en relayant jeudi le contenu qui le mettait en cause. Au passage, une telle diffusion est passible depuis une loi de 2016 de deux ans de prison et 60.000 euros d’amende. »[1]
Rappelons encore que « Le Point révèle, l’été dernier, l’enregistrement d’une conversation dans laquelle il traite ses opposants d’« abruti » ou de « fils de pute ». Griveaux a pourtant tenté de s’humaniser. Il n’a pas hésité à s’afficher avec son épouse et parlait abondamment de ses trois enfants, soucieux d’entretenir une image de père de famille attentionné ». L’exemplarité familiale, en somme. Ce n’est pas sans rappeler l’exemplarité qu’affichait Fillon face à Sarkozy.
Qui a exposé sa famille comme argument de VENTE de sa campagne ? Le Grivot !
Pour Laurent Joffrin, peu importe, cet abruti de Grivot est le martyr de « l’infamie en ligne ».
« Voilà un dénonciateur russe qui réveille une peu reluisante tradition française : celle de la délation couperet. Pendant la Révolution, Jacques-René Hébert publiait une feuille de dénonciation émaillée de jurons, le Père Duchesne, mélange de vrai et de faux, d’arguments et d’insultes, qui envoyait souvent à la guillotine les victimes de ses diatribes ».
A la santé du Père Duchesne !
Voilà ce que cet éditorialiste a retenu de la lecture du Père Duchesne. C’est bien triste, si ce titre était tellement sordide, pourquoi les communards de 1871 l’ont-ils réanimé ? Pourquoi le mouvement Franc- tireur de la Résistance civile en a repris le nom ?[2] Les analogies historiques sont bien souvent mauvaises conseillères. Si on carburait à ce produit-là, nous pourrions faire d’autres raccourcis, sur des hommes politiques attaqués dans leur vie privée, comme Hitler, attaqué sur ses rapports avec sa nièce par ses propres rivaux nazis et quelques autres, taclé dans la presse, au moment du suicide de cette jeune femme en 1931. Rien n’interdisait ce type de relations en Autriche et en Allemagne.
« Le ministre qui fait ça… »
L’exemplarité est l’une des roueries des managers, rien d’autre. Le vrai problème réside dans la décomposition de tous les rapports politiques et d’une grande partie de la presse concentrée entre les mains d’actionnaires puissants liés à l’Industrie et aux Banques. Le vrai événement est la chute d’un des émissaires les plus agressifs de Macron, dont l’un des projets funestes est la destruction « créative »’ de la Gare de l’Est. Bien fait ! Chefik !
« J’ai aucun problème moral sur le fait d’envoyer des photos (…) C’est pas mon truc de me branler avec une caméra et d’envoyer ça à tout le monde. Lui, il l’a fait, lui, il trouvait ça bien en étant ministre. C’est pour ça que je dis que c’est un con, parce que le mec qui est ministre et qui fait ça, il est un con »… balance Serge July… prédécesseur de Joffrin à la tête de Libé.[3]
La putréfaction du régime et la lutte sociale
La majorité sociale de ce pays n’a cure des frasques des « grands contemporains », elle s’en s’esclaffe car les occasions de rire ne sont pas si fréquentes dans la vie de tous les jours, elle se moque de ce Grivot et des sirènes médiatiques qui tentent de l’arracher à l’opprobre qu’il a cherchée et qui l’autorise à se dérober au vu des sondages catastrophiques dont il est frappé.
Nous sentons bien que cette nouvelle affaire s’insère à sa façon comme un anneau dans la spirale des affaires qui expriment la putréfaction du régime de la 5ème république. La crise politique généralisée est la manifestation de la crise sociale d’ensemble. Ces convulsions politiques sont sans cesse ravivées par le mouvement spontané de millions de travailleurs, de jeunes, d’anciens pour « garder ce que l’on a »… La simultanéité de la crise politique et de la crise politique et de la crise sociale est un mélange explosif.
Notre conclusion reste toujours la même : qu’ils s’en aillent tous, les griveaux, les perdreaux les macroneaux, qu’ils dégagent eux et toutes leurs réformes, tous leurs plans d’urbanisme, de big Brothers et qu’il n’en reste aucun.
Alain et Daniel
Affaire Griveaux- dernière minute
« La compagne de l'activiste Piotr Pavlenski a été interpellée et entendue par la police ce samedi soir. Elle était aussi la destinataire des vidéos de Benjamin Griveaux, a appris BFMTV de sources policières.[4] » A SUIVRE…
[1] https://www.marianne.net/politique/benjamin-griveaux-le-sordide-epilogue-d-une-campagne-cauchemardesque?_ope=eyJndWlkIjoiYmNkNGYxMjJmNTg5ZjRjYWEzNDcwMDllMzE1NDJmNDcifQ%3D%3D
[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_P%C3%A8re_Duchesne
[3] https://www.huffingtonpost.fr/entry/griveaux-serge-july_fr_5e47b477c5b64ba2974fe820
[4] https://www.bfmtv.com/police-justice/piotr-pavlenski-la-compagne-de-l-activiste-interpellee-elle-etait-aussi-la-destinataire-des-videos-de-benjamin-griveaux-1858717.html