Petit billet d'humeur en marge du match Olympique de Marseille-Strasbourg*, en présence de Bernard Tapie, au stade de la Vallée du Cher où 13.000 spectateurs ont payé de 80 à 250 francs et même jusqu'à 400...
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Cet été, votre Loulou déjà dû jongler avec les pages du journal ou zapper comme une bête de télé pour éviter de tomber sur la trombine de Tapie dans le rôle vedette du feuilleton. J'ai eu beau dire aux copains que j'en avait rien à cirer de ces salades pas brillantes, comme du foot en général, casser le transistor ou me boucher les oreilles, y a pas eu moyen d'être tranquille. Les boules ! comme on dit à Marseille.
Avant, c'était pourtant bien cadré. Les jours de match à la télé, je savais où ne pas mettre les pieds, histoire d'échapper à leur troisième mi-temps braillarde. Le lendemain, au boulot, j'évitais les aficionados bavards. Ça, c'était déjà plus difficile. Mais, depuis le match Marseille-Valenciennes qui n'en finit plus, je vois des ballons partout. Je traîne ça comme un boulet.
Alors, Marseille contre je sais pas qui, à deux pas de chez moi, c'est la goutte d'eau qui met le feu aux poudres. On va encore en faire des tartines dans mon journal préféré. Je crois que je vais passer directement aux mots croisés. Numéro 1 horizontal : un grand club phocéen. Je craque, crois-je.
Alain Nordet, La Nouvelle République, 7 octobre 1993
* Mercredi 6 octobre 1993