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La Boule Sorignoise (soixante adhérents) organisait un samedi dans son fief la finale du concours interclubs avec ses homologues d'Esvres et Veigné. Le tournoi en doublettes s'annonçait paisible, comme d'habitude, nonobstant les cris de victoire ponctuant les plus jolis coups.
On commençait à lancer la boule, sur le terrain voisin du gymnase, lorsqu'un amateur non inscrit prétendit participer. À Sorigny, quand on n'est pas adhérent, pas question. Le ton monta entre le candidat clandestin et deux concurrents réguliers, parmi lesquels se trouvait son père, âgé de 64 ans.
Des mots, on passa aux coups et les deux concurrents en reçurent une volée telle qu'ils se retrouvèrent à l'hôpital. Le papa en est ressorti avec une incapacité temporaire de 10 jours, son compagnon, âgé de 33 ans, s'en tirant avec quelques ecchymoses.
Quant à leur agresseur, un gaillard de 29 ans haut de gamme (1,85 m), donc plutôt taillé pour le rugby, il a été convoqué à la brigade de gendarmerie de Montbazon après cet esclandre. Ayant finalement obtempéré à l'invitation de la maréchaussée, il a été récompensé illico par un placement en garde à vue.
Présenté devant le procureur, il s'est retrouvé en comparution immédiate devant le juge du tribunal correctionnel qui, en raison de ses précédents états de sévices (vols et agressions), l'a condamné à six mois de prison ferme.
Merci à la gendarmerie, les boulistes peuvent lancer tranquilles.
Alain Nordet, La Nouvelle République, Septembre 1996