Cinq mille francs c'est trop, monsieur le Maire ! La Compagnie Off les reverse aux Majorettes de Sainte-Radegonde.
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Depuis cinq ans que la ville de Tours leur alloue une subvention annuelle de 5.000 F, les comédiens de la Compagnie Off sont fiers de la considération municipale. Dame, ce n'est pas rien de figurer sur la liste des subsides publics, au niveau de l'Association sportive de la CRS 41, de la Société des Amis de la Tour Charlemagne ou de la Gaule Tourangelle !
Manifestement, la municipalité de Jean Royer apprécie au plus haut point ces théâtreux de rue qui « contribuent à l'essor culturel et artistique de la ville de Tours » en se répandant régulièrement à l'étranger : Japon, Turquie, Grande-Bretagne, Allemagne, Espagne, Suisse, etc. Ils ont cueilli leurs tout derniers lauriers au « Prix de l'Imaginaire » du Festival international de théâtre de Chalon-sur-Saône. Avec leurs 5.000 francs, ils vont loin les bougres.
Abnégation
Cette année, ils ont résolu d'aller plus loin encore, mais dans l'abnégation. Tout en « remerciant le conseil municipal pour sa bonté et le service culturel pour son efficacité », les comédiens d'Off ont fait don de la subvention susdite à une jeune association culturelle, les Majorettes de Sainte-Radegonde.
Elles étaient ravies, Emmanuelle, Anne, Sophie, Catherine et Brigitte, d'endosser samedi dernier le mirifique chèque remis solennellement avec classe par Philippe Freslon, le directeur de la Compagnie Off, entouré des comédiens sur leur trente-et-un. Gloussantes et trémoussantes dans leurs tuniques écarlates, elles ont crié un grand merci au maire et à monsieur le directeur, levant bien haut la jambe et le bâton. Voilà une toute neuve association bien partie pour participer à l'animation culturelle du quartier. Grâces soient rendues à Sainte-Radegonde et aux zélés serviteurs de l'art.
Des demoiselles branchées
C'est maintenant que les choses sérieuses commencent pour les Majorettes de Sainte-Radegonde. À raison de trois séances hebdomadaires d'entraînement intensif, elles espèrent bien participer elles aussi aux festivités du jumelage Tours-Mulheim. Car, avec les susnommées, leur troupe rassemble déjà dix demoiselles drôlement branchées.
Et le recrutement reste ouvert à la salle d'éducation populaire de Sainte-Radegonde où un casting sera opéré auprès de femmes de 20 à 30 ans résidant de préférence dans le quartier. Sont attendues « des filles ayant le sens de l'humour et pas froid aux yeux » pour participer à « des loisirs bien organisés pour une jeunesse saine ».
Alain Nordet, La Nouvelle République, 26 et 27 décembre 1992