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Billet de blog 22 juin 2022

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"MACRON Jupiter devenu Machiavel" par Amadou Bal BA

Le président MACRON passe de Jupiter à Machiavel. Dans le déni de sa défaite aux législatives il tente de survivre et manœuvrer, en Machiavel. Mme BORNE sera obligée un jour de poser la question de la confiance. Du moins, sa responsabilité sera mise en cause, en raison des collusions graves avec l'Extrême-Droite. Fin de la récréation !

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Illustration 1

«Le président MACRON passe de Jupiter à Machiavel. Le gouvernement BORNE en sursis avant la censure» par Amadou Bal BA -

Après sa débâcle aux législatives du 19 juin 2022, une première pour un président nouvellement élu, M. Emmanuel MACRON continue, en dépit de ce cinglant désaveu, à placer son projet présidentiel au centre du jeu politique. Dans sa verticalité, pendant longtemps agissant en Jupiter, le président MACRON avait muselé le Parlement, avec ses députés «Playmobil» et snobé les corps intermédiaires. Il décidait seul de tout, du haut de sa Majesté. Faisant du Rassemblement national un épouvantail et forçant les Républicains à voter pour lui, à corps défendant au deuxième tour, et voilà que le monstre qu'il a engraissé, devenu incontrôlable, se retrouve avec 89 députés, avec deux postes de vice-présidents promus avec des voix de la Macronie.

 Désormais, privé de majorité parlementaire, Jupiter, du haut de son Olympe, fait semblant d’ignorer sa cuisante défaite. Il va falloir quand même, à Jupiter, atterrir sur terre et poser la question de la confiance devant le Parlement. En effet, les législatives de juin 2022 ont déplacé le centre de gravité du pouvoir politique, de l’Elysée vers le Parlement qui sera, nous l'espérons, un vrai lieu de débat animé.

Je vois ce qu'essaye de faire le président MACRON. Sans majorité, il tente de bouffer à tous les râteliers en rafistolant, au gré de ses projets de loi des majorités de circonstances. Mandataire de ses amis de la Samaritaine, et au son premier mandat on connaît son slogan fumeux «Ni de Droite, ni de Gauche». Et comme Jupiter a été démasqué, devenu minoritaire, le chef d’Etat invente le «gouvernement d'union nationale», dont personne. Jupiter qui ne s'est pas encore rendu compte de ce qui lui arrive, avec la perte de sa majorité, pense encore pour ce deuxième mandat mal parti qu'il continuera de couillonner tout le monde, mais cette fois-ci son jeu dangereux avec l'extrême-Droite qu'il a valorisé pendant les présidentielles, ménagée durant ces législatives et maintenant engraisse avec ces deux postes de vice-présidents, a franchi la ligne. Bien des Républicains ont appelé à voter au 2ème tour pour le président MACRON ; il a encore la mordu la main de ses bienfaiteurs. Mais en matière de parricide, il s'y connaît. Il raté son deuxième mandat.

Pour autant, le président MACRON, en pêcheur en eaux troubles, feignant à peine de reconnaître ce qui lui est arrivé, maintient Mme Elisabeth BORNE en qualité de première ministre, tout en s'engageant vers une tambouille politique, sans poser la question de la confiance. Le président MACRON veut, et à défaut d'une coalition, négocier projet par projet, dans le respect des équilibres budgétaires. Mais ce machiavélisme visant à «mouiller» les forces politiques de tous bords, dans une confusion des genres ; la ficelle est trop grosse. Désormais placé sous tutelle du Parlement, même s'il ne parle plus des retraites, le président MACRON n'a pas encore renoncé à ses autres funestes réformes. Une partie de l’opposition, bien avisée, refusera sans doute de faire harakiri, un  devenant marchepied de la Macronie.

En raison de l'avènement de l’horizontalité, il viendra, rapidement, le temps, pour les parlementaires, dans ce jeu de dupes, de siffler la récréation, quand ce machiavélisme jupitérien s'invitera à travers divers projets de lois inacceptables. En effet, Mme Elisabeth BORNE, première ministre, sans majorité absolue, serait avisée de poser la question de la responsabilité de son gouvernement devant le Parlement, et à défaut l'opposition la soulèvera. Une question légitime est posée : pourquoi faire confiance à un gouvernement dont le patron a échoué et qui veut embarquer le pays dans sa politique déjà censurée aux législatives ?

Devenu démonétisé en France, et à comme à la veille du deuxième tour des législatives, et dépit de la profonde crise politique menaçant son quinquennat, le président MACRON a choisi la fuite en allant à Kiev. Mais que peut-on attendre sur la scène internationale d'un Président dont le dernier mandat est mal barré ?

La Russie prétend avoir saisi deux canons automoteurs, appelés Caesar français, livrés aux Ukrainiens (coût 10 millions d’euros). Pendant que les Français souffrent de la politique de «ruissellement» de la Macronie et de ses amis de la Samaritaine, les milliards et armes pleuvent pour les Ukrainiens ; on creuse aussi des fosses communes pour les migrants de Melilla, comme fut le cas des Tirailleurs sénégalais du camp de Thiaroye en 1944. Tout cet argent gaspillé dans des guerres locales, toutes perdues, et celle-ci risquant de faire basculer vers une 3ème guerre mondiale à l'ère nucléaire, le Parlement devrait se saisir de la question ukrainienne et interpeler le gouvernement.

La Bibliothèque nationale de France (B.N.F.) qui aurait dû le symbole de la culture et du savoir français symbolise, à elle seule, l'échec de la Macronie. La B.N.F. est l'un des héritages d'un grand pharaon, François MITTERRAND (1916-1996). Quels grands projets, depuis 2017, réalisés par le président MACRON, en dehors de la célébration du bicentenaire de Napoléon et la légitimation du Rassemblement national ?

Depuis le 4 mai 2022, avec le soutien de la CGT-FSU-SUD, le personnel de la B.N.F. est en grève, pour dénoncer «une réorganisation du travail orchestrée par la Direction de l’établissement et un sous-effectif» et au cœur du conflit, un système de communication des documents, désastreux, aux usagers. En effet, la B.N.F. regorge de millions de documents très rares, mais pour les consulter, des procédures bureautiques d'une bêtise monstrueuse, ont été mises en place. On paye 50 euros de droits d’inscription à la BNF, par an, mais pour un service public d'une médiocre qualité. Il faut, à l’avance, réserver son livre et pour le photocopier ; on vous demande de le photographier d'abord avec votre portable ; et puis on vous donne accès à une photocopieuse avec un coût pharamineux. La procédure, idiote de dématérialisation de toutes les procédures de demande ou de renouvellement d'un titre de séjour, pour les étrangers, vient d'être annulée par le Conseil d'Etat, par une décision du 3 juin 2022, imposant «un accompagnement adapté ET une voie de substitution non dématérialisée en cas de défaillance technique» et annule donc partiellement les arrêtés du 27 avril 2021 et 19 mai 2021. En effet, auparavant, les étrangers s'acharnaient, jour et nuit, sur les sites des préfectures, pour obtenir un titre de séjour ou pour le retirer, de telle sorte que le nouveau titre de séjour de an, une fois délivré, est presque expiré ; et le calvaire recommence. La Défenseure des droits avaient même tendance à faire reposer la charge de la preuve sur les étrangers que le site de la Préfecture ne fonctionnait bien. Par ailleurs, on est à veille d'une 7ème vague du Covid-19, le télétravail à tout-va, si on n'a pas de dossiers dématérialisés et à jour, ce sont des vacances supplémentaires. Une aubaine dégradant encore la qualité du service public, notamment pour certaines administrations (CAF, Assurance retraite ou maladie), le dossier est bloqué et c’est souvent difficile d’avoir, une réponse fiable, de ce qui bloque, et comment solutionner la difficulté. 

Parmi les graves échecs de la Macronie, nécessitant un débat de fond et une réorientation, se situe la politique africaine de la France. Plus de 62 ans après les indépendances, avec beaucoup de mépris et d'arrogance, le président MACRON a tenu à perpétuer une politique africaine de la France condamnée par les peuples africains. Au sommet de Montpellier novembre 2021, les jeunes de la diaspora ont rappelé au président MACRON, dans ses indignations sélectives et sa défense des droits de l’Homme à géométrie, variable que la Françafrique ressemble à «une marmite sale» qu'il faudrait «récurer». Le Mali,  «abandonné en plein vol», et à la suite de l'assassinat de Mouammar KADHAFI (1942-2011) probablement par le président SARKOZY, est devenu un repère des terroristes libyens, une guerre locale inutile et encore perdue. Pourtant, le président MACRON a continué de cajoler le président Ali BONGO du Gabon, un légume ayant failli de s'écrouler sur le perron de l'Elysée. Le président MACRON nous fait des leçons de morale et de démocratie, il est pourtant allé installer, le 20 avril 2021, adouber le fils de Idriss DEBY (1952-2021), le général Mahamat Idriss DEBY ITNO, une dynastie du pétrole installée au Tchad depuis plus de 32 ans. Je ne parle pas du Togo, du Cameroun ou de la Guinée Equatoriale.

Je crois que, désormais, le président MACRON n'aventurera plus de convoquer un sommet franco-africain à Paris. Il est donc grand temps de réorienter, et avant qu'il ne soit trop tard, la politique africaine de la France, dans le sens d'une coopération mutuellement avantageuse et surtout dans le respect mutuel.

La France doit rester présenter en Afrique ; les diasporas africaines, tant houspillées et malmenées par les forces du Chaos, sont pourtant un atout pour un développement de relations harmonieuses. En effet, les droits des minorités dont des migrants et des étudiants étrangers avec une augmentation déraisonnable des droits d'inscription, devraient mieux protégés, en régularisant les clandestins utiles pour l’économie française qui délocalise d’entreprises en Chine. En particulier, dans cette démocratie ethnique, certains femmes ou hommes politiques s'attaquent gravement aux Français issus de l'étranger et les seules réponses du président MACRON ce sont la loi sur le séparatisme et la promotion des députés du RN au Parlement. Le Chef de l’Etat devrait être le garant de l’unité nationale, au lieu de souffler, en permanence, sur les braises. 

L'autre interpellation vigoureuse du Parlement serait la fonction du Chef de l'Etat, garant de l'unité nationale. En effet certains Ministres, même si le principe de la présomption d'innocence devrait être rappelés avec force, semblent mettre en cause l'honorabilité des femmes dont parlent souvent. Comment Damien ABAD, devenu un boulet pour le président MACRON, pourra-t-il venir défendre, sereinement, le point de vue du gouvernement devant les Parlementaires ?

 Paris, le 22 juin 2022, actualisé le 2 juillet 2022 par Amadou Bal BA -

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