
"Le président MACRON passe de Jupiter à Machiavel" par Amadou Bal BA
Après sa débâcle aux législatives, une première pour un président nouvellement élu, M. Emmanuel MACRON continue, en dépit de ce cinglant désaveu, à placer son projet au centre du jeu.
Dans sa verticalité, pendant longtemps agissant en Jupiter, le président MACRON avait muselé le parlement avec ses députés "Playmobil" et snobé les corps intermédiaires. Il décidé seul de tout du haut de sa majesté. Il débouchait dans tout l'échiquier politique et faisait du Rassemblement national un épouvantail forçant les Républicains à voter pour lui, à corps défendant au deuxième tour. Et voilà que le monstre qu'il a engraissé, devenu incontrôlable, se retrouve avec 89 députés.
Cependant, les législatives de juin 2022 ont déplacé le centre de gravité du pouvoir politique vers le Parlement qui sera, nous l'espérons, un vrai lieu de débat animé.
Privé de majorité absolue, le président MACRON, en pêcheur en eaux troubles, feignant à peine de reconnaître sa défaite, maintient Mme Elisabeth BORNE en qualité de première ministre, tout en s'engageant vers une tambouille politique. Il veut, et à défaut d'une coalition, négocier projet par projet, dans le respect des équilibres budgétaires. Mais ce machiavélisme visant à "mouiller" les forces politiques de tous bords, dans une confusion des genres, est gros comme une maison.
Désormais placé sous tutelle du Parlement, même s'il ne parle plus des retraites, le président MACRON n'a pas encore renoncé à ses autres funestes réformes. Si rien ne va dans ce serait pour Jupiter de la faute à l'opposition qui refuse de devenir son marchepied.
Jupiter, dans le déni de la chute de son Olympe, a-t-il vraiment compris ce qui lui est arrivé en perdant la majorité et en devenant placé sous la coupe du Parlement ?
En raison de l'avènement de l’horizontalité, il viendra rapidement le temps de siffler la récréation quand ce machiavélisme s'invitera devant le Parlement.
Devenu démonetisé en France, et à comme à la veille du premier tour des législatives, et dépit de la profonde crise politique menaçant son quinquennat, le président MACRON a choisi la fuite. Mais que peut-on attendre sur la scène internationale d'un président dont le dernier mandat est mal barré ?
Paris le 22 juin 2022 par Amadou Bal BA