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«RCI : le candidat Tidjane THIAM a retrouvé sa nationalité ivoirienne. L’ONU exige la réintégration de Laurent GBAGBO dans le processus électoral. Quelles perspectives d’une présidentielle du 25 octobre 2025 inclusive de tous les candidats de l’opposition ? L’alternance est-elle possible en RCI ?» par Amadou Bal BA
Les partisans de Tidjane THIAM exhibent un certificat de nationalité ivoirienne de leur candidat. Il y aurait des recommandations de l'ONU pour ce que de Laurent GBAGBO soit remis dans le jeu, pour se présenter aux présidentielles ivoiriennes du 25 octobre 2025. Le Comité des droits de l’Homme des Nations Unies, saisi le 21 juillet 2025, ne restreignant pas son injonction du 21 août 2025, à un alinéa spécifique, mais a visé l'article 25 dans son intégralité. De ce fait, «l'Etat de Côte d'Ivoire conserve la liberté des moyens, mais il est tenu à une obligation de résultat en vertu du Pacte, de son Protocole facultatif et de l'article 123 de la Constitution ivoirienne». En somme, le Comité des Nation Unies, engage désormais l'Etat de Côte d'Ivoire «à garantir sans restriction l'exercice effectif des droits politiques de Laurent Gbagbo, notamment son droit de se présenter à l'élection présidentielle d'octobre 2025, et à toute autre élection qui se déroulerait avant la décision finale du Comité». L’ONU, sans prononcé des mesures provisoires, a appliqué la jurisprudence Lula suivant laquelle le Comité des droits de l’Homme «demande au Brésil de prendre toutes les mesures nécessaires pour permettre à Lula d'exercer ses droits politiques depuis sa prison, comme candidat à l’élection présidentielle».
Est-ce que ça bouge du côté d'Alassane Ouattara qui avait éliminé tous ses concurrents par des oukases iniques d'une justice aux ordres ?
Le président Alassane OUATTARA, 83 ans et à son 4ème et illégal mandat, en vue des élections présidentielles du 25 octobre 2025, s'acharne à éliminer, systématiquement, tous ses concurrents (Laurent GBAGBO, Guillaume SORO, Charles Blé GOUDé) et dernier lieu, Cheikh Tidjane THIAM, le candidat favori. «Dans l'Afrique traditionnelle, on dit que le pouvoir, c'est comme l'œuf ; si tu le serres très fort, il se casse entre tes mains, si tu ne le tiens pas suffisamment ferme, il peut glisser et se casser aussi. Dites au vieil Alassane Drame OUATTARA, qu'il est en train de serrer l'œuf, et qu'il joue avec la vie des gens», écrit, sur sa page Facebook, le professeur, historien et écrivain au Canada, le bien nommé, Amadou BA.
Cette situation semblait ubuesque et injuste. En effet, non seulement, le président Alassane OUATTARA, dont les ancêtres sont du Burkina Faso, n'a pas encore renoncé à toutes ses nationalités multiples, mais, en plus, à 83 ans, il va se présenter à un quatrième mandat, auquel il n'avait pas droit, n'eût été une justice aux ordres. La RCI est un conglomérat de plusieurs ethnies, souvent issues de l’immigration. L’ivoirité n’est pas une nationalité, mais une revendication culturelle, de l’estime de soi. Dans le passé, Alassane Dramane OUATTARA avait lui-même souffert des attaques ethnicistes à son encontre ; et voilà que la victime devient le bourreau.
Par ailleurs, le bilan du président Alassane OUATTARA est loin d’être flatteur. En effet, il a semé la discorde, une guerre civile, le recul économique, la pauvreté et une grande insécurité, mêlée à la violence politique. En revanche et en grand panafricaniste, le président Félix HOUPHOUET-BOIGNY avait fait de la RCI un pays uni dans la diversité ; et seul Tidjane THIAM est à même de poursuivre ces objectifs, dans l'intérêt des Ivoiriens de l'Afrique et de la France.
Il est indubitable que Tidjane THIAM a été, injustement, de façon très arbitraire, éliminé de la course présidentielle, parce précisément, qu'il possédait la nationalité française, à laquelle, il a maintenu renoncée. Son père Amadou THIAM de ses enfants, ministre de Félix HOUPHOUET-BOIGNY. Son frère aîné, Augustin THIAM, est gouverneur de Yamoussoukro, la ville natale et où est enterré Felix HOUPHOUET-BOIGNY.
En particulier, Tidjane THIAM a été investi à 92% par le PDCI-RDA, le parti de Félix HOUPHOUET-BOIGNY, dont il est l’héritier, le premier président de cette Nation qui a toujours témoigné un grand attachement à la France. Justement, là où Lionel JOSPIN avait boudé les obsèques du sénégalais Léopold Sédar SENGHOR, c'est pas moins de 11 hautes personnalités françaises, des chefs d'État, de gouvernement français, des Premiers ministres ou Ministres (François MITTERRAND, Valéry GISCARD-D’ESTAING, Edouard BALLADUR, Jacques CHIRAC, Raymond BARRE, Pierre MAUROY, Pierre MESSMER, Laurent FABIUS, Michel ROCARD, Edith CRESSON et Michel ROUSSIN), sont venus, le 7 février 19993, assister aux obsèques du défunt président, Félix HOUPHOUET-BOIGNY (1905-1993). C’est dire la haute estime qu’ils accordent la nation ivoirienne.
Ces différents scrutins notamment au Cameroun, Paul BIYA, 92 ans, se représente à un 8ème mandat a éliminé Maurice KAMTO, à l’ivoirienne, par une décision de justice. En RCA, le président TOUAEDERA qui a tripatouillé la Constitution, en poste depuis 2016, va représenter à la présidentielle du 28 décembre 2025.
On a du mal en Afrique, avec tous ces régimes monarchiques et dynastiques ces régimes militaires, à respecter les règles du jeu et de partir dignement. Au Sénégal, Macky SALL qui avait réalisé un premier mandat de Pharaon des temps modernes de 2012 à 2019, a voulu s'accrocher au pouvoir de façon indigne. Il est parti finalement dans la honte et le déshonneur.
«Gouverner, c'est prévenir», dit bien un dicton français. Je forme donc, dans l’intérêt de la France et de l’Afrique, le vœu que le président Emmanuel MACRON renoue le dialogue avec tous les candidats injustement éliminés de la course présidentielle ivoirienne, afin de conjurer cette catastrophe prévisible. Au moment où le président Emmanuel MACRON dépense des milliards pour l'Ukraine et veut même y envoyer des troupes, je crois que ce qui se passe en RCI, après dix ans de guerre civile, plus de 200 000 morts et des réfugiés en France, est d'une gravité exceptionnelle.
J'ai toujours souhaité, dans mes écrits, une présence française en Afrique, dans la démocratie, la justice, la paix, le respect et des avantages mutuels. La rupture avec le Mali, le Niger et le Burkina Faso, et maintenant la forte tension avec l'Algérie, c'est la France, la grande perdante, au profit de la Chine et de la Russie.
En RCI, alors qu'on les trouvait poltrons et irrésolus, 630 000 personnes ont manifesté pour une alternance. Il est probable que cette gigantesque manifestation a pu lourdement peser. Le Sénégal dans sa démocratie exemplaire a indiqué la voie en Afrique : un peuple calme et résolu peut congédier un dictateur par le bulletin de vote et les manifestations pacifiques.
Gare au gorille !
Références bibliographiques
BA (Amadou, Bal), «RCI gigantesque manifestation contre un 4e mandat, pour des élections inclusives», Médiapart, 12 août 2025 ;
BA (Amadou, Bal), «RCI, présidentielles du 25 octobre 2025, une démocratie sans alternance», Médiapart, 14 mars 2025 ;
BA (Amadou, Bal), «Triple coups d’Etat électoraux en RCI, contre Tidjiane THIAM», Médiapart, 22 avril 2025 ;
BA (Amadou, Bal), «RCI, Tidjiane THIAM, candidat du PDCI, aux présidentielles ivoiriennes en meeting à Paris», Médiapart, 16 mars 2025 ;
BA (Amadou, Bal), «Sidiki BAKABA, réhabilitation de l’artiste franco-ivoirien engagé», Médiapart, 20 mars 2025 ;
BA (Amadou, Bal), «RCI, Alassane OUATTARA, colère contre un troisième mandat», Médiapart, 21 août 2020 ;
BA (Amadou, Bal), «Cameroun ; Maurice KAMTO, candidature à la présidentielle du 12 octobre 2025 invalidée», Médiapart, 6 août 2025.
Paris, le 23 août 2025, par Amadou Bal BA