amadouba19@gmail.com
Le bien-vivre ensemble Littérature et Politique
Abonné·e de Mediapart

702 Billets

0 Édition

Billet de blog 25 octobre 2021

amadouba19@gmail.com
Le bien-vivre ensemble Littérature et Politique
Abonné·e de Mediapart

"Coup d'Etat militaire au Soudan" par Amadou Bal BA

Coup d’Etat militaire au Soudan, le 25 octobre 2021. Réaction de désobéissance civile. Depuis 1964, des gouvernements civils et militaires alternent. Omar EL-BECHIR, resté au pouvoir pendant 30 ans a été balayé par une révolte populaire. Des élections devaient être organisées en 2023. Les Soudanais se sont soulevés.

amadouba19@gmail.com
Le bien-vivre ensemble Littérature et Politique
Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

«Coup d’Etat militaire au Soudan, entrave à la transition et désobéissance civile» par Amadou Bal BA -

Le général Abdel Fattah Al-BURHAN a arrêté les autorités de transition, ou «Conseil de souveraineté», dirigé par Abdallah HAMDOK ; cet organe de transition est composé de moitié par des civils, dont 2 femmes, et de militaires. Il était programmé des élections en 2023, afin de rendre le pouvoir aux civils. Ce Conseil de souveraineté est dirigé justement par le général Abdel Fattah Al-BURHAN.

On croyait que l'ère des coups d'Etat était révolue en Afrique. L’état d’urgence est décrété et Internet coupé. La population a manifesté dans la rue contre ce nouveau coup d’Etat militaire du 25 octobre 2021 au Soudan, en appelant à une désobéissance civile.

Omar EL-BECHIR, auparavant, a gouverné d'une main de fer le Soudan pendant 30 ans, de 1989 à 2019. Diverses manifestations de désobéissance civile avaient fini, après 5 mois de lutte, par emporter ce dictateur, maintenant sous les verrous, depuis le 11 avril 2019. Les organes de transition, après un processus chaotique, les militaires étant hostiles au retour des civils, ont fini par être mis en place.

L'histoire du Soudan, pays indépendant depuis le 1er janvier 1956, est mouvementée. Ancienne Nubie, pays de Koush, ou Sud de l'Egypte, ayant connu les dominations chrétienne et égyptienne, le Soudan est une ancienne colonie britannique de 1899 à 1955. Entre 1883 et 1889, Muhammad Ahmad AL-MAHDI (1844-1885) dit le Mahdi, et ses partisans, engagent une guerre sainte contre la domination britannique, qui commençait à annoncer la colonisation. A l’indépendance, le pays est dirigé par une coalition, le Parti Umma et le Parti démocratique populaire. Le Soudan, un pays vaste de 1 241 238 Km2 (2 fois la France), entouré maintenant de pays essentiellement confrontés à des troubles de l’ordre public interne (Centrafrique, l’Egypte, Erythrée, Ethiopie, Libye et Tchad), avec une population de 44 millions d’habitants, est profondément fracturé entre le Sud chrétien et animiste, le Nord musulman, détenant les rennes du pouvoir. Des scandales de corruption éclaboussent cette coalition. C’est dans ces conditions qu’un coup d’Etat militaire, le 17 novembre 1958, plonge le pays dans de profondes divisions et turbulences. En effet, le général Ibrahim ABBOUD (1900-1983) interdit les partis politiques, décide de l’enseignement obligatoire de l’Arabe et l’Islam. Le Sud, chrétien et animiste, se sentant discriminé, créé alors une organisation de libération nationale.

Des gouvernements civils et militaires, à dominante arabe, alternent, à partir de 1964, jusqu'au coup d’Etat militaire en 1989 de Omar EL-BECHIR. En effet en 1986, le Parti «Umma» remporte les élections et un descendant du Mahdi est nommé premier ministre. Des négociations sont engagées avec les rebelles sudistes. Cependant, Omar EL-BECHIR est resté soutenu par le Front national islamique de Hassan Al-TOURABI (1932-2016), fondateur des Frères musulmans du Soudan et avocat du panarabisme, celui-là même qui faisait partie des vaincus du scrutin de 1986.

Les Chrétiens et animistes sont alors persécutés. En 1992, Abdel Wahid AL-NOUR, né en 1968, avocat, fondateur du Front de Libération du Darfour, a fini par s’exiler en France. Cette guerre du Darfour, sur fond de découverte du pétrole et des revendications sur les terres, a fait plus de 400 000 morts et de nombreux réfugiés.

Les Soudanais, comme 2019 et déjà trois morts, sont dans la rue, pour consolider la «Thawra» ou Révolution. Ils ont chassé, avec une femme vêtue de blanc, surnommée la Kandala ou reine nubienne de Koush, comme leur porte-parole, une dictature de 30 ans. Ce n'est pas donc pour retrouver une autre dictature.

Solidarité avec le peuple Soudanais dans sa lutte héroïque pour la liberté et la dignité.

A suivre !

Paris, le 25 octobre 2021 par Amadou Bal BA - 

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Bienvenue dans Le Club de Mediapart

Tout·e abonné·e à Mediapart dispose d’un blog et peut exercer sa liberté d’expression dans le respect de notre charte de participation.

Les textes ne sont ni validés, ni modérés en amont de leur publication.

Voir notre charte