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Billet de blog 7 juin 2023

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Y a-il une vie avant la mort ?

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Il est usuel de dire qu'on ne peut pas savoir ce que ce sera que d'être ressuscité, qu'il serait donc vain d'essayer de se le représenter. On devrait donc en rester à cette affirmation hors sol : il y aura résurrection, la mort n'est pas la fin de notre personne, point à la ligne. Sauf qu'en réalité, nous sommes ainsi faits que, forcément, nous nous imaginons, nous nous représentons, des choses. Et si nous ne prenons pas la peine d'essayer d'y réfléchir de manière sensée, raisonnée, alors ce que nous nous imaginons ne peut être autre chose que la même chose que notre condition actuelle. Spontanément, si on nous dit vie éternelle, alors nous pensons cette vie corporelle, matérielle, qu'est la nôtre, et simplement qui ne finit jamais : une éternité à manger, boire, baiser et dormir...

Et ce n'est pas qu'il soit mauvais de profiter des plaisirs que peuvent nous procurer nos sens : merveilles visuelles des peintures et sculptures, ainsi que des paysages et de toute la nature ; merveilles auditives de la musique de toute culture, ainsi que du chant des oiseaux et du murmure du vent, de la forêt, de la mer ; merveilles tactiles des embrassades, des étreintes, des caresses, des relations sexuelles ; merveilles des parfums, des odeurs des prés, de la mer, des forêts ; merveilles des goûts salés, sucrés, amers, acides (et umami ?). Mais quelle est la vraie nature de tous ces plaisirs ? Réside-t-elle réellement dans les caractéristiques physiques de leurs objets, ou n'est-ce pas plutôt qu'ils nous évoquent autre chose, une réalité qui se trouve au-delà des sens eux-mêmes ?

On peut se baser quand même un minimum sur ce que nous disent les évangiles des manifestations de Jésus après sa mort, pour cerner un tant soit peu quelles sont les conditions de cette vie éternelle ! Et si on nous dit bien d'un côté qu'il pouvait non seulement être vu et entendu mais encore être touché, qu'il pouvait aussi marcher et même manger, d'un autre côté il apparaît soudainement dans une pièce dont toutes les issues sont fermées : ceci signifie que sa condition n'est plus nécessairement matérielle. Il peut manifester toutes les propriétés d'un corps matérialisé, dans l'espace et le temps, mais il n'y est pas contraint, il peut aussi être invisible et même intangible.

On peut supposer alors que, dans la vie éternelle, la communication entre personnes n'a pas besoin de cette matérialisation. Jésus ne s'y est prêté que parce que les disciples, eux, en avaient encore besoin. Étant donné que "qui peut le plus peut le moins", on peut être certain qu'une telle matérialisation pourrait prendre la forme d'un animal, ou d'une plante, ou même d'un caillou au bord du chemin ou d'un galet dans le lit d'une rivière, si tant est qu'on en ait la fantaisie ou que cela serve à quelque chose... pourquoi pas ? Mais en tout cas, dans la vie éternelle, notre matérialisation n'est plus une nécessité pour nous-même, mais seulement, éventuellement, pour d'autres.

Quant à la réalité de cette vie après la mort, après tout chacun a bien le droit d'en être persuadé, ou d'être persuadé du contraire : au bout du compte, peu importe, cela reviendra au même. Si on est persuadé que la mort est la fin de tout, et que finalement, quand on décède, on découvre qu'il n'en est rien : tant mieux, non ? ce sera une bonne nouvelle ! Et si on est persuadé que la mort n'est pas la fin de tout, et que finalement, quand on décède, eh bien c'est terminé : eh bien, on ne saura même pas qu'on s'était fait des idées durant notre vie, donc on ne pourra même pas en avoir des regrets... Juste une chose, cependant, dans ce second cas : essayons de vivre dès maintenant quelque chose de cette vie éternelle à laquelle nous croyons, que nous ayons au moins eu une vie avant la mort, au cas où il n'y en aurait plus après...

Illustration 1

Viennent à lui des sadducéens,
    ceux qui disent qu'il n'y a pas de résurrection.
    Ils l'interrogent en disant :
« Maître, Moïse a écrit pour nous :
"Si le frère de quelqu'un meurt
    et laisse après lui une femme,
    et ne laisse pas d'enfant,
que son frère prenne la femme
    et suscite une semence à son frère".
Il était sept frères :
le premier prend femme et meurt
    sans laisser de semence.
Le deuxième la prend et meurt
    sans laisser après lui de semence.
Le troisième, de même.
    Et les sept ne laissent pas de semence.
Dernière de tous, la femme meurt aussi.
À la résurrection, quand ils se lèveront,
    duquel d'entre eux sera-t-elle la femme ?
Car les sept l'ont eue pour femme. »

    Jésus leur dit :
« N'est-ce pas en cela que vous vous égarez,
    ne connaissant ni les Écrits,
    ni la puissance de Dieu ?

Car, quand on se lève d'entre les morts,
    ni on n'épouse ni on n'est épousée,
mais on est comme des anges dans les cieux.

Pour les morts, qu'ils se réveilleront,
vous n'avez pas lu dans le livre de Moïse,
    au Buisson,
comment Dieu lui parle, disant :
"Moi :
    le Dieu d'Abraham,
    et Dieu d'Isaac,
    et Dieu de Jacob !" ?
il n'est pas Dieu de morts,
    mais de vivants !

Vous vous égarez beaucoup. »

(Marc 12, 18-27)

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