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Billet de blog 29 mars 2023

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Esclaves sans le savoir

Le péché : cet état, d'ignorance de notre véritable nature, de notre véritable origine, dans lequel nous naissons.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans ce même évangile de Jean, lorsque Jésus ressuscité apparaît pour la première fois à une personne, c'est à Marie-Madeleine qu'il le fait, et, après s'être fait reconnaître d'elle, il lui confie une mission : celle d'aller annoncer à ses frères que, désormais, il monte vers "mon père et votre père", autrement dit "mon Dieu et votre Dieu" (Jean 20, 17).

Dans l'épisode d'aujourd'hui, il est question aussi de celui que Jésus appelle son père, et du père de ses interlocuteurs, mais cette fois Jésus n'identifie pas, c'est le moins qu'on puisse dire, leur père avec le sien ! il leur dit même en toutes lettres que, leur père, c'est le diable. Pourtant, Dieu — celui qui est, qui était et qui vient — est forcément le père de tout ce qui est, rien ne peut venir à l'existence hors de lui...

Il s'agit donc plutôt d'une façon de parler (à l'orientale ?) destinée à choquer, pour obliger l'autre à bouger, à sortir de sa sclérose, de ce qu'il tient pour certain et qui ne l'est pas. Nous pouvons effectivement répéter ce qu'on nous a appris : nous sommes enfants d'Abraham, nous sommes enfants de Dieu, etc., et nous pouvons même y adhérer plus ou moins vaguement, en être plus ou moins convaincus, sans que pour autant ce soit pour nous une certitude absolue, du genre de celles pour lesquelles nous pourrions sans vraiment hésiter accepter de perdre notre vie.

C'est là que se situe alors le "diable", à prendre dans son sens étymologique : la "dispersion", ce qui disperse, qui éparpille. Effectivement, tant que nous ne sommes pas centrés sur, et ancrés dans, notre véritable origine, notre véritable nature — tant que nous ne sommes pas passés par la seconde naissance : on en revient toujours là ! —, nous nous dispersons forcément, nous nous éparpillons, au gré de divers centres d'intérêts, de diverses inclinaisons, de goûts et de couleurs, qui se disputent à tour de rôle notre être tout entier.

Tel est ce qu'on peut appeler le péché : non pas tant des actes volontaires (quoique ceux-là en soient aussi), mais avant même cela, cet état, d'ignorance de notre véritable nature, de notre véritable origine, dans lequel nous naissons, et dans lequel beaucoup, malheureusement, restent jusqu'à la fin de leur vie ! esclaves sans le savoir.

Illustration 1


    Jésus dit alors aux Juifs qui ont cru en lui :
« Si vous demeurez dans ma parole, la mienne,
    vous êtes pour de vrai mes disciples ;
vous connaîtrez la vérité,
et la vérité vous libèrera. »

    Ils lui répondent :
« Nous sommes semence d'Abraham :
    de personne nous n'avons été esclaves, jamais !
Comment dis-tu : vous deviendrez libres ? »
    Jésus leur répond :
« Amen, amen, je vous dis :
    tout homme qui fait le péché est esclave du péché.
Or l'esclave ne demeure pas dans la maison pour toujours.
    Le fils demeure pour toujours.
Si donc le fils vous libère,
    vous serez réellement libres.

Je sais que vous êtes semence d'Abraham.
Mais vous cherchez à me tuer,
    parce que ma parole ne pénètre pas en vous.
Moi, ce que j'ai vu auprès du Père,
    je le déclare.
Et vous donc, ce que vous avez entendu de votre père,
    vous le faites. »

    Ils répondent et lui disent :
« Notre père est Abraham ! »
    Jésus leur dit :
« Si vous êtes enfants d'Abraham,
    faites les œuvres d'Abraham !
Or maintenant vous cherchez à me tuer,
moi, homme qui vous ai déclaré la vérité
    que j'ai entendue auprès de Dieu.
Cela, Abraham ne l'a pas fait.
Vous faites, vous, les œuvres de votre père ! »

    Ils lui disent :
« Nous, ce n'est pas de prostitution que nous sommes nés :
nous n'avons qu'un père, Dieu ! »
    Jésus leur dit :
« Si Dieu était votre père,
    vous m'aimeriez,
car c'est de Dieu que je suis sorti et que je suis venu :
ce n'est pas de moi-même que je viens,
    mais c'est lui qui m'a envoyé.
Vous ne comprenez pas mon langage, pourquoi ?
    Parce que vous ne pouvez entendre ma parole.

Vous, le père dont vous êtes est le diable,
    et vous voulez faire les désirs de votre père ;
lui était tueur d'homme dès le commencement,
et il ne se tenait pas dans la vérité,
    parce qu'il n'est pas de vérité en lui.
Quand il dit le mensonge,
    c'est de son propre fond qu'il dit,
parce qu'il est menteur et le père du mensonge !
Mais moi, parce que je dis la vérité,
    vous ne me croyez pas.

Qui parmi vous me convainc de péché ?
Si je dis la vérité,
    pourquoi ne me croyez-vous pas ?
Qui est de Dieu
    entend les mots de Dieu.
Si vous n'entendez pas,
    c'est que vous n'êtes pas de Dieu. »

(Jean 8, 31-47)

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