Les passagers de la ligne Paris-Rouen-Le Havre, exaspérés par les retards, les trains supprimés, un train qui part de Paris au ralenti à cause d'un problème de freins..., ont décidé une grève des titres de transport et des abonnements, à compter du 7 septembre 2015, estimant que la SNCF ne respect pas le contrat de transport dans des conditions correspondant au prix payé.
«Les usagers se demandent vraiment pourquoi ils payent pour un service qui n’est plus adapté. On ne compte plus les retards. En été, les trains ne sont pas climatisés ; en hiver, ils ne sont pas chauffés. Quand on n’a plus les moyens de se faire entendre,...» expliquait un voyageur au Le Parisien, lundi dernier.
Et pendant ce temps là, la même SNCF présente un plan de mise en place de lignes de bus, baptisée Ouibus. Grâce à la libéralisation du marché des transports, dite loi Macron, le rail voit ses lignes se fermer et la route voit une augmentation des cars, entre autres, estampillés SNCF.
Et nous allons retrouver des bus de toutes les couleurs. La Transdev d'Eurolines, a crée Isilines, prévoyant une flotte de 300 cars d'ici 2017. Megabus, britannique, a lancé au mois d'août une ligne Mulhouse-Perpignan et Paris-Toulouse. FlixBus, allemand, vient de présenter une liaison Clermont Ferrand-Paris. La SNCF lance un produit d'appel à partir de 5€. La concurrence mise entre 1 et 12€.
Tout ceci au moment où, à des grands renforts de propagande le Président se gargarise de la conférence sur le Climat. Comme si la multiplication des cars sur les routes (16 liaisons aller-retour par jour Paris-Lille, 14 Paris-Lyon, 9 Paris-Nantes) contribuait à la "régulation climatique".
On pourrait penser que la présidence de la conférence COP21, amènerait l’État à réduire progressivement les transports collectifs par la route, et que la SNCF s'appliquerait à rénover et développer les transports ferroviaires. Mais ils font le contraire. On sait déjà que les autocaristes régionaux sont très sollicités pour répondre aux besoins de ces flottes de cars. L'absence d'une politique cohérente associant environnement et économie est une fois encore à l'ordre du jour. Les manifestations de mauvaise humeur des Verts semblent bien dérisoires.
http://blogs.mediapart.fr/blog/arthur-porto/260515/aubrac-comment-la-sncf-nous-e-conduit