Il était aérien,
Volant sur les ailes du vent
Tel l’aigle dans le silence du ciel ;
Il marchait pieds nus
Sur la terre des hommes,
Affuté tel le cerf aux abois
Du frémissement de la forêt
Et des pas du monde.
Le souffle ciselé de ses mots
à la densité percutante
Transperçait le cœur des Vivants
tant il était habité
par la plénitude d’une autre temporalité
Les petites choses,
Les petits gestes,
Les petits riens de la vie
Prenaient dimension d’éternité
Se partageant le quotidien de son âme
Pour en offrir un festin
A celles et ceux dont
le calice accueillait son Verbe.
Un arbre, une fleur
Un geste, un papillon
Un enfant, une balançoire
Un mendiant, un bourdon
Un vieillard, une peinture
Tout ce qui remplit l’univers
Se transformait en écriture
Sous l’encre de ses doigts,
Mots limpides, épurés,
Tant leur profondeur
Tutoyait les étoiles,
Tombait dans le puits sombre
de l’humanité
Faisant jaillir
des rivières de lumière et d’or
dans les sillons des assoiffés,
des pauvres,
des marcheurs de sens
En hommage à Christian BOBIN
Rosine Raetz
1er décembre 2022
En hommage à Christian BOBIN