C'est par un de ces gestes qui concourt à la « corruption » de la démocratie que M Cambadélis a été balancé à la tête du PS. C'est par un geste identique, non-démocratique, qu'il a décidé de faire un référendum ouvert au peuple de gauche. Et c'est autour d'une question bidon, qui n'a ni signification politique, ni pertinence mobilisatrice: «Face à la droite et l’extrême droite, souhaitez-vous l’unité de la gauche et des écologistes aux élections régionales»? Y a-t-il quelqu'un dans la salle contre «l'union»?
C'est une question opportuniste, qui entraîne précisément la désunion, c'est à dire de toutes les forces qui face au danger d'une politique de rejet, d'exclusion, d'injustice sociale et économique, se voient imposer par une pirouette un vote en faveur de son promoteur.
Et il donne de sa personne: «Bonjour, c'est Jean-Christophe Cambadélis. Je viens te parler de notre référendum. [...] L'enjeu, tu le connais: l'extrême droite veut remettre en cause la République», enchaîne dans un message téléphonique le représentant de la marque PS, : «Tout est prêt, tracts, affiches, sites... Je compte sur toi.» Ce coup de fil, message pré-enregistré du patron du PS, sous numéro masqué, fait sourire -jaune je suppose- les socialistes encartés ayant transmis leurs coordonnées.
Il est très fort, le Camba, car un groupe de militants se considérant de la vraie gauche a lancé un contre-référendum [Le référendum pour la gauche est né d’une stupéfaction. Celle de voir le Parti socialiste penser qu’il allait réussir à faire l’unité de la gauche en menant une politique de droite]. Il sera à l'image de Cambadélis dont les résultats risquent d'être aussi peu pertinents et toujours sur le tempo du FN, comme si le combattre passait par une consultation aussi peu démocratique que dispendieuse d'énergies et de paroles.
Nous sommes décidément, à l'heure actuelle, à court de mobilisations malgré les dangers qui vit la démocratie et les opportunismes de ceux à qui nous avons démocratiquement confié notre vote!