Paris, le Monde et le “dauphin” de la Maire!
- 14 févr. 2020
- Par ARTHUR PORTO
- Blog : à propos...
Ça fera juste pour les samedis qui nous restent jusqu'au 15 mars et pour le respect du cota électoral!
Ce choix éditorial, de publier le 9 février, un portrait d'Emmanuel Grégoire, premier adjoint d’Anne Hidalgo, en campagne pour les élections municipales 2020, m'a questionné sur le sens de la pluralité de l'information. Certes, mais il me semble que ça ne suffit pas, il dit dans le titre qu'il a envie de “devenir maire de Paris”, ce qui doit être fréquent comme déclaration pour tous (ou toutes) candidats avant d'être élus. Si on lui demande il est tout à fait vraisemblable que Louis Alliot dise la même chose “Devenir maire de Perpignan, oui, j'en ai envie”... (voilà ce qui fait consensus)
Sérieusement, une page qui paraît publicitaire pour un candidat, fût-il premier-adjoint de la Maire et son dauphin, six semaines avant le premier tour, me paraît inéquitable envers tous les autres candidats et souligne aussi le niveau d'éthique d'un candidat qui se prête à ce jeu dont il sait qu'il sera l'unique bénéficiaire. Au moins auprès des lecteurs du Magazine du Monde votant dans le 12ème arrondissement de Paris. “Pas grand monde” m'a dit mon marchand de journaux à Daumesnil.
La Mairie du 12ème arrondissement en a vu d'autres et nous avons été nombreux à applaudir et soutenir quand Michèle Blumenthal a mis fin à la dynastie des Pernin (père et fils) en 2001 et qu'elle renouvelle en 2008 face à Jean-Marie Cavada et Christine Lagarde. En 2014 une autre femme est élue à la Mairie, Catherine Baratti-Elbaz, qui décide de ne pas se représenter en 2020 laissant la tête de liste au premier-adjoint de la Maire de Paris. Elle n'avait pas “démérité” comme on dit (*), mais cette page aux aires propagandistes a refroidi plus d'un... enclins à la renouveler.
Dans les curiosités de l'arrondissement, notons que une ancienne élue socialiste de l'arrondissement, appréciée notamment pour son engagement dans le collectif des sans-papiers, Sandrine Mazetier, devient tête de liste pour Griveaux...
Tout ceci n'est pas bien relevant quand on voit l'état du monde et la crise sociale dans laquelle se trouve le pays. Mais c'est cette façon de faire de l'entre-soi médiatique, d'une éthique d’à-peu-près, d'une manifeste inégalité entre les candidats en pleine campagne, qui font ce désintéressement pour la chose publique, ces taux d’absentéisme, ce regard rejetant où ils seraient “tous pareils” ou presque. L'Association Anticor qui a tenu quelques séances sur ses fameuses casseroles dans les salons de la Mairie du 12ème, a comme objet “contre la corruption et pour l'éthique en politique”. Ces comportements peu éthiques me font penser à une sorte de corruption (et appropriation) des valeurs de la démocratie.
(*) Si on ne compte pas cette idée saugrenue de transformer le lac Daumesnil en Paris-plage : Une ZAD à Daumesnil-Vincennes?
* * C'est dans un entre-filet du Canard que j'ai pris connaissance de l'entretien au Monde d'Emmanuel Grégoire et de son envie... Et le coup de bec du palmipède fait écho à sa suffisance “Avant d'y songer, encore faudrait-il qu'elle soit réélue, et lui élu”. Décidément ils n'aiment pas les Emmanuel!
Emmanuel Grégoire : « Devenir maire de Paris, oui, j’en ai envie »
Publié le 09 février 2020 par Denis Cosnard
Le Club est l'espace de libre expression des abonnés de Mediapart. Ses contenus n'engagent pas la rédaction.