Ce dimanche 10 avril, jour du premier tour des élections présidentielles, c'est sans surprise que nous avons constaté la victoire du candidat-président néolibéral Emmanuel Macron, et de la candidate fasciste Marine Le Pen.
Nos idées, celle des gauches anticapitalistes, n'auront pas leur place dans le prochain quinquennat. Auraient-elles put l'avoir? Rien n'est moins sur. Le processus électoral français est profondément élitiste, autant dans les candidats qu'il met en avant que dans la sociologie des ceux qui les élisent. Nos idées ne peuvent arriver que par un changement de système politique et démocratique, et ce changement ne se fera pas à coup de bulletin.
Puisque le vote n'est plus une voie démocratique ni un acte politique, puisqu'il permet la candidature du fascisme le plus décomplexé, puisqu'il n'autorise que l’élection de candidats autoritaires et capitalistes, nous devons exploiter d'autres voies démocratiques. Elles existent déjà, nous leur avons donné naissance. Désobéissons.
Le 24 avril prochain, peu importe ce que nous décidons de faire de notre bulletin, un candidat ennemi de nos idées, élu par une minorité, prendra place sur le trône présidentiel. Accepterons-nous docilement un nouveau quinquennat de violence étatiques, de déni des crises sociales et environnementales? Accepterons-nous cinq ans d'oppressions des minorités?
Continuerons-nous donc à lutter comme si rien n'avait changé?
Nous devons prendre cette élection comme une étape de trop dans l'évolution anti-démocratique et fasciste qui touche notre pays depuis des décennies. Nous ne devons plus laisser passer, et stopper les rouages de ce mécanisme qui ne s'arrêtera pas seul, pas dans une urne.
Organisons-nous ensemble. Et par ensemble je n'entend pas construire une alliance consensuelle, univoque et atone des gauches, mais une force antifascistes et anticapitalistes, dirigée unanimement contre les deux candidats qui prétendent à la fonction présidentielle, et qui sont les personnifications mêmes de ceux contre quoi nous nous sommes historiquement battue.
Camarades, ils ne passeront pas. Du moins, nous ferons tout pour les empêcher de passer. N'attendons pas cinq ans de plus, agissons maintenant.
Le 24 avril, nous entrons en révolution contre un état capitaliste violent qui ne cesse d'oppresser les minorités, d'attiser les conflits, et de trahir les droits humains. Le 24 avril, ils gagneront les élections, et nous prendront la rue.