Après la crise financière, la crise économique, la crisepolitique en cours et la crise alimentaire qui se profile, il est peut être lemoment de se demander si un système économique nouveau est possible.
Le modèle mondial s’est concentré sur la recherche de laprofitabilité en se concentrant sur la libéralisation des énergies entrepreunariales.Le système communiste a eu pour objectif de privilégier l’égalité entre agents/ citoyens. Aucun des deux modèles n’a pu créer une situation suffisammentstable pour perdurer.
Un nouveau modèle nécessiterait, pour sa stabilité et sonacceptabilité par la majorité, de tenir compte des prétentions desagents : liberté d’entreprendre et réduction des inégalités.
Le nouveau système devrait, par exemple, proposer un soclede protection sociale suffisamment large financé par la communauté sans brimerla recherche de rentabilité.
La place de l’Etat est aussi à repenser. Depuis, la chute dumur de Berlin, les politiques économiques ont embrassé l’idéologie de réductiondu rôle de l’Etat dans l’économie. Mais la crise financière a montré que l’Etatdoit continuer à jouer le rôle de préteur en dernier ressort (pour soutenir unsystème financier à l’agonie) et celui de régulateur pour réduire les risquessystémiques qui oblige la communauté à sauver le système (en contrepartie del’accroissement de l’endettement et de plan d’austérité).
Nous avons constaté au cours de la mise en œuvre del’emballement des marchés financiers en 2000 et en 2004-2006 que les agentséconomiques se trouvent pris dans une spirale où la rentabilité devait être deplus en plus croissante. Nous avons constaté des retours sur fonds propressupérieurs à 20% et des actions importantes de la part des entreprises pourrémunérer fortement leurs actionnaires afin de garder l’attractivité de leurstitres en bourse : versement de dividendes importants, programme derachats d’actions, méga-fusions etc.
Ces indicateurs d’emballement montrent que le modèle économiqueet financier actuel devront introduire des notions comme la satiété. La satiétéest une notion naturelle qui n’est pas encore retranscrite dans les modèleséconomiques. La recherche de rentabilité de plus en plus élevée estgénéralement synonyme d’accroissement des inégalités. En effet, la hausse duretour sur fonds propres, dès que les institutions sont correctement gérées, nepeut se faire qu’à travers un endettement plus fort (augmentation de l’effet delevier) ou de réductions de coûts (ou par la variabilisation de ceux-ci).
Ces éléments d’accroissement de la rentabilité augmentent lafragilisation des économies et l’inégalité entre agents économiques (chômage,précarité des emplois, consommation par endettement etc.).
L’introduction d’une limitation de la rentabilité (satiété)permettrait de réduire ces inégalités. Cependant, la principale interrogationsera de vérifier dans quelle mesure un nouvel équilibre économique et financiermondial pourrait être trouvé.
Amitié et Fraternité chers lecteurs.