Hier, Muammar Kadhafi a (enfin) trouvé l'explication des revendications du peuple Libyen. Selon, le «guide» de la révolution, les jeunes, (et moins jeunes) qui souhaitent changer de régime, sont sous l'emprise de drogue et manipulé par le diable «Ben Laden». Toujours selon le «guide», il existerait une nouvelle drogue qui agit sur les aspirations des peuples à améliorer leurs conditions, à distribuer les richesses produites par leur pays, et à souhaiter plus de libertés. Cette drogue s'appelle l'indignation. L'overdose de cette drogue se traduit par une révolution. M. Kadhafi parle en connaissance de cause de cette drogue puisqu'il en a consommé en 1969, avec un groupe de jeunes militaires pour renverser le régime du Roi Idriss. Malheureusement, l'effet de la drogue s'est dissipé et Khadafi a oublié son indignation contre le monarque en instaurant une nouvelle dictature. Andrée Chedid disait : « N'y aura-t-il jamais d'éveil sans cruauté, de victimes que ne corrompront pas leurs faces de vainqueurs ? » (Nefertiti et le rêve d'Akhnaton). Que nous considérions que l'aspiration à plus de liberté et de démocratie comme une drogue ou un virus, celui-ci a toujours atteint les peuples. L'indignation est une réponse à une agression. La prise de « drogue » (ou de médication) est une réponse naturelle à cette indignation, d'abord pour ouvrir l'esprit à de nouveaux modèles politiques et économiques ensuite pour modifier le cours d'une histoire. Cette médication nouvelle est dangereuse contre toutes les injustices, puisqu'elle agit sur le rejet des injustices, des inégalités et des dictatures. A l'opposé des autres drogues, elle ne fait pas oublier les injustices, elle rend le « drogué » lucide et prêt à prendre son destin en main. Nous nous indignons tous et tous les jours contre des injustices ressenties. Celles-ci peuvent toucher une personne ou un groupe. Lorsque l'indignation est individuelle elle ne se transforme pas en révolution. Personne ne lance un appel à la révolution contre un PV de stationnement, quelle que soit la révolte que cette personne puisse ressentir à la vue du PV. Par contre, lorsque l'indignation est ressentie par la majorité, les individus entrent dans une nouvelle phase : la révolte. Les événements dans les pays arabes sont une forme de cette indignation collective. La hausse actuelle des prix de l'énergie prépare une contagion mondiale de l'indignation à travers une récession mondiale qui risque de toucher toutes les économies en 2011 ou en 2012. Cette récession est équivalente à celles que nous avons connues en 1974, 1980, 1990 et 2000. La hausse des matières premières, justifiée initialement par les événements géopolitique, risque de perdurer malgré les déclarations de l'Arabie Saoudite d'augmentation de l'offre et de la prétendue efficience des économies actuelles vis-à-vis des énergies fossiles. L'efficience énergétique vis à vis du pétrole retardera l'entrée en récession mais des économies à faible efficience comme les économies émergentes risquent de sombrer en premier arrêtant de tirer l'attelage de la croissance mondiale. Le prix du pétrole est tiré par la spéculation de baisse de l'offre plus par les statistiques de l'offre. Une action de la part de l'OPEP aura un effet sur l'offre réelle mais risque de ne pas être efficace sur le prix puisque les fonds spéculeront sur la prochaine révolution avec les effets négatifs sur l'offre dans le futur. Ne parlons pas des risques sur les marchés si des manifestations / soulèvements se mettaient en œuvre en Arabie Saoudite. Le risque de contagion du virus de la démocratie à l'Arabie Saoudite est bien réel surtout que des pays comme le Bahrein se lèvent contre leurs systèmes Royaux-Despotiques. La hausse actuelle de l'inflation pourrait ne plus être contrôlée puisqu'elle n'est issue que des matières premières. Les banquiers centraux peuvent être figés puisqu'ils n'ont pas les moyens de contrer cette inflation. La politique monétaire est inefficace, face à ce type d'inflation. Elle risquerait de tuer la croissance fragile, si les banquiers augmentent l
Billet de blog 25 février 2011
La drogue de la démocratie ou le virus de la liberté
Hier, Muammar Kadhafi a (enfin) trouvé l'explication des revendications du peuple Libyen. Selon, le «guide» de la révolution, les jeunes, (et moins jeunes) qui souhaitent changer de régime, sont sous l'emprise de drogue et manipulé par le diable «Ben Laden». Toujours selon le «guide», il existerait une nouvelle drogue qui agit sur les aspirations des peuples à améliorer leurs conditions, à distribuer les richesses produites par leur pays, et à souhaiter plus de libertés.
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