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Billet de blog 27 février 2011

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Vers une démocratie mondiale comme contrepouvoir à la mondialisation financière

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les mécanismes financiers sont devenus, depuis la fin desannées 90, tellement complexes que la plupart des régulateurs sont dépassés.Ces régulateurs ont énormément de difficultés à dresser une vision claire del'effet de la finance moderne sur l'économie, la croissance, le chômage etl'inflation. Le déficit de compréhension de la relation finance – économieréelle complique la mise en œuvre de contrepouvoir effectif vis à vis des excèsde la finance.

Au lieu d'être le reflet de la croissance ou d'accompagnerle financement de l'économie, les marchés financiers sont devenus un « être »économique à part entière. Celui-ci crée de la croissance, crée ou détruit desemplois, ou met en œuvre des inégalités au gré des tendances haussières oubaissières et des flux financiers qui accompagnent ces tendances.

Le poids de la financiarisation de l'économie s'est accrupar l'effet combine du développement des techniques financières et de ladépendance de l’économie vis à vis de l’endettement (l’effet de levier).

Mais au coté des éléments positifs apportés par lafinanciarisation, tels que le financement des projets économiques et lacréation d’emploi, d’autres effets se sont mis en place tels que l'accumulationdes inégalités (endettement pour les uns et excès de liquidités à placer pourles autres).

La place de la finance est la conséquence d’une bipolaritéoù des pays producteurs (Chine, Moyens Orients, Brésil etc.) financent laconsommation du reste du monde. La finance joue le rôle de courroie detransmission entre ces deux mondes.

La géopolitique des déséquilibres économiques n'est pas laseule responsable du poids de la financiarisation. Le besoin d'épargne pour laretraite, la couverture maladie ou l'enrichissement ont aussi été a l'origined'une recherche de rentabilité financière de plus en plus importante.

Le recul idéologique de la place de l'Etat (avec ledéveloppement du libéralisme anglo-saxon) a laissé place à des opérateursprivés pour financer les prestations sociales. Celles-ci exigent des rentabilitésimportantes compte tenu des déséquilibres démographiques.

De façon similaire aux systèmes publics, les déséquilibresdémographiques nécessitent plus de rentabilité pour faire face à des dépensesimportantes (puisque le rapport entre les actifs et les retraités est devenudéfavorable à la suite du baby boom). Le mécanisme Fonds de Pension / marchésfinanciers a pris corps par le transfert des déséquilibres démographiques dupublic vers le privé. La montée en puissance des fonds souverains a augmenté ladépendance de l'économie vis a vis des marchés.

Les marchés financiers regorgeant de liquidité (par l’apportde l’épargne retraite, des excès de liquidité des pays producteurs et desdéséquilibres de la politique monétaire depuis le début des années 90) influentsur le développement ou le recul de tel ou tel secteur, telle ou telle régiongéographique, en noyant des acteurs économiques de financement peu cher ou enasphyxiant d’autres agents par manque d’intérêt pour leur développement(puisque ces agents sont considérés présentant peu d’espérance de rentabilitéfinancière à court terme).

La recherche incessante de rentabilité a poussédéveloppement de techniques nouvelles d'endettement. Parmi ces techniques nouspouvons citer le prêt sans recours, l’envolée des transactions sur produitsdérives (dont les montants de transaction représentent plusieurs multiples desactifs sur lesquels ils sont traites).

Face à ces nouvelles formes d'endettement la politiquemonétaire a toujours été inefficace, elle a d’ailleurs autoentretenu les contagionsen augmentant la fragilité de l’économie réelle.

La disparition de la responsabilisation (après la chute deLehman Brothers) a entretenu cette contagion marchés financiers / économieréelle. Cette déresponsabilisation est une conséquence normale de la« privatisation des profits des banques et la nationalisation de leurspertes et leurs risques lorsque la crise a éclaté ».

La collusion des intérêts de la classe politique (quicherche a garder le pouvoir) et le business qui cherche a s'enrichir encoreplus, occulte des solutions économiques alternatives.

La mondialisation des marchés financiers nécessite unepolitique démocratique mondiale qui crée des contrepouvoirs vis à vis de l’économie.Il est temps qu’un gouvernement mondial se constitue pour assurer l’égalité,préserver les libertés et garantir la fraternité.

Une régulation multi-locale est inefficace contre lapuissance de marchés financiers mondiaux qui accroissent leurs coopérations àtravers notamment de la fusion récente des bourses.

La démocratie et la politique devront reprendre sa place afind’inverser la spirale actuelle des inégalités. Cette utopie est comme est ledisait Jacques Attali : « l’utopie n’est que le nom donné auxréformes lorsqu’il faut attendre les révolutions pour les entreprendre ».Nous assistons à la convergence des aspirations des peuples (pays arabes,Chine, Grèce etc.) pour inverser la tendance des inégalités.

Amitié et fraternité chers lecteurs.

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