Le pouvoir pris à son propre piège
À force de jouer à celui qui lance les propagandes, le pouvoir a fini par croire aux intox qu’il servait à son peuple soumis. Il s’est pris à son propre jeu. Tel président se persuade d’un charisme qu’il n’a jamais eu, tel autre se rêve aimé comme un roi, investi par la nature ou par Dieu.
Mais le danger est plus grand encore quand, au nom de la liberté et de l’égalité, le pouvoir soutient des sanguinaires qui ont perdu toute légitimité. On accueille Netanyahou en héros, on accable le Hamas sans nuance — comme si l’histoire s’écrivait en noir et blanc, comme si la souffrance pouvait être mesurée, hiérarchisée, comptée.
Hier déjà, d’autres crimes avaient leur justification. Les manuels scolaires continuent de dire que les États-Unis ont “sauvé des vies” en larguant leurs bombes sur Hiroshima et Nagasaki. L’horreur se blanchit d’humanisme, le massacre s’habille de morale.
Le mensonge à visage humain
Le pouvoir moderne n’impose plus, il persuade. Il ne réprime plus, il séduit. Il n’a plus besoin de censure : il a les algorithmes. Les mots “liberté”, “paix”, “valeurs” sont devenus des outils de marketing politique. Dans ce décor de communication, la vérité devient suspecte, la nuance devient trahison, la révolte devient “populisme”.
Et les médias, à force de se rêver en quatrième pouvoir, se sont faits complices de cette mise en scène. Ils commentent le monde plus qu’ils ne l’enquêtent. Ils préfèrent le récit à la recherche, la vitesse à la véracité.
Choisir ses sources, c’est résister
Comment résister, sinon en choisissant ses sources ?
En évitant les chaînes d’info continue qui hurlent à vide, et les réseaux sociaux où tout se confond, où l’indignation se consomme comme un café. Aujourd’hui, la vérité est malade de ceux qui devraient la protéger. Et comme on dit — trop d’infos tue la vérité.
Se réabonner à un média libre, ce n’est pas un geste nostalgique : c’est un acte d’hygiène mentale, une discipline du regard.
Dans ce brouillard d’opinions, lire autrement, c’est déjà commencer à voir.
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Signature :
Ilyes Bellagha – architecte et essayiste