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Billet de blog 2 mai 2012

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La France Pétainiste se réveille. Evitons les métastases du Sarkozysme.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La bête, ou le cancer, qui sommeille au sein des sociétés humaines n'est jamais profondément endormie.

Qu'un vent mauvais se lève et la voila qui se réveille. Les métastases se multiplient.

Les docteur Walton ont tôt fait de reconstruire leur rêve de puissance en manipulant ces métastases pour tenter de faire de leurs concitoyens un monstre à la Frankenstein.

Ces docteurs ont eu comme nom, Boulanger, Drumont, ou Pétain, autrefois.

Ils s'appellent Marine Le Pen et Sarkozy aujourd'hui.

La crise est pour eux, non pas prétexte à proposer des solutions nouvelles aux citoyens, (Sarkozy et l'UMP sont au pouvoir depuis 10 ans) mais à exacerber les peurs pour mieux surfer dessus et, pour l'un, conserver un pouvoir qui le protège face à la justice, pour l'autre, préparer les conditions de sa prise éventuelle.

Car en période de crise la technique est facile. Il suffit de ressortir le bon vieux bouc émissaire. Le juif ou l'arabe selon l'époque. On n'hésite pas à créer une erreur judiciaire (affaire Dreyfus). On n'hésite pas à stigmatiser le Rom ou l'étranger (discours de Grenoble).

Et on dit tout et son contraire. Copé affirme sur une radio que le salaire en France est trop cher. Sarkozy dit "qu'ils sont trop bas en France" au Trocadéro, flattant le "peuple de France", mais crachant sur "ces jeunes qui ne veulent rien faire, et les syndicats qui les encouragent" (Libération du 2 mai).

Des voix s'élèvent, comme ils s'en élevaient autrefois. Des Zola pour défendre Dreyfus. Des Hessel ou des Morin pour défendre la perte des repères de notre démocratie aujourd'hui.

Car, oui, les repères sont en perdition. L'agression de la journaliste de Médiapart le 1er mai en témoigne. Qui ne sont que la traduction sur le terrain des dérapages verbaux de l'UMP et de Sarkozy.

Car oui, ce qu'on appelait autrefois la praxis continue toujours de prolonger le domaine du verbe ou de l'idée. Car oui, à tout moment, en période de crise, les rapports sociaux peuvent tomber dans l'exaspération des comportements.

A l'extrémisme des paroles de Sarkozy correspond l'extrémisme des comportements militants, auxquels il ne faudra pas un gros effort pour rejoindre ceux, traditionnels,  de la droite extrême.

Sarkozy et la droite de l'UMP ne font qu'appliquer ce qu'a très bien décrit Naomi Klein, "La stratégie du choc", celle du capitalisme du désastre.

Car, oui, Sarkozy et sa droite extrême ne sont rien d'autre que l'avancée, sous tenue camouflée, de ce capitalisme extrême de la finance et des transnationales. Celui des élites insérées dans la mondialisation que décrit  Pierre-Cyrille Hautcoeur dans Le Monde du 2 mai, et celui dont nous parle Pierre Larrouturou, dont il faut "éviter la spirale de la mort".

La France est tombée naguère, avec la crise d'une défaite militaire, dans la perte de son honneur, avec Pétain. Elle peut demain le perdre à nouveau, dans la guerre de la crise, avec un Sarkozy surfant sur des postures et un verbe qui devront tout à Le Pen.

Pouvons nous nous le permettre? Pouvons nous accepter ces dérives? Pouvons nous accepter de nous enfermer dans la maladie que portent les métastases que Le Pen et Sarkozy cherchent à  multiplier?

L'heure d'un sursaut national est venue. Sarkozy serait la chute. Voter contre lui, c'est vouloir transmettre à nos enfants une nation avec laquelle il est possible de construire un avenir.

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