1 – Quelques mots pour mieux vous connaitre ?....
J’utilise les médiums photographiques et vidéos qui ne sont que des supports pour créer des images entre réel/fictionnel, mêlant parfois des fragments de ma vie à l’intérieur des images.
Je me suis immergée dans plusieurs de mes images durant quelques années, dû à un contexte éloigné de l’urbain.
Il m’arrive d’utiliser aussi des dessins aux traits de mes cahiers que je remodèle en composant et répétant des motifs par le biais d’utilisation du numérique, série commencée en 2005 et que je continue à explorer
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Mon travail est construit par série sur plusieurs années et je tiens compte des différentes saisons de l’année ou s’y vous préférez de mes aspirations, mes émotions ou rencontres pour m’immerger dans un travail artistique, vidéo, dessin, portraits, ou mise en scène.
Je suis sur la touche, avec un soucis du détail dans mes travaux picturaux. Le symbole est lié naturellement aux compositions des images. Si je peux me permettre « tout est symbolique »,
Ainsi, dans mes photographies numériquement travaillées et étrangement picturales, je crée des réalités fictionnelles, ou des fictions réelles, lance des pistes, sème des indices, prépare mes plans, ménage les non-dits : un lieu, un lit défait, une attente, une femme dans un aéroport, une rencontre, les mots du désir, un regard… Au spectateur de produire les sous-textes, de reconstituer avec sa propre histoire les supposés fictionnels. Glissements perpétuels entre ces deux dimensions, mes œuvres laissent toujours ouvertes les possibilités spéculatives et les perspectives. Chacune d’entre elles fonctionne comme une sorte de contemporaine « tavoletta de Brunelleschi», un œilleton par lequel se rencontrent l’œuvre et la réalité, le construit et le visible, l’universel et l’intime.
2 – quand on parcourt l’œuvre « Itinéraire » on y capte la portée du temps…
Le temps d’une durée, le temps de l’écoute du paysage, le temps de l’incarner et le traverser, le temps d’y prendre place, le temps d’y croiser l’absence, la présence, le temps d’une intersection entre le visible et l’invisible, c’est le temps d’un mouvement, d’une traversée initiatique, Itinéraire c’est ce même souffle qui l’a construit.
Tout ces temps de fabrication de l’image (temps de captation) sont réfléchis en simultanément au montage.
Il ne se passe rien… d’un point à l’autre, d’une ligne tracée, des lignes qui parfois se croisent, le personnage s’immerge et se confond entre ciel et terre. Il circule, se croise ou se décroise, marche, disparait dans la poésie du paysage. Ces espaces étranges, les aérodromes, évoquent peut-être une forme de solitude ou de quête de l’absolu ou offre un chemin de connaissance pour le regardeur processus si bien décrit par Foucault: « c’est que peut-être, (…), l’invisibilité profonde de ce qu’on voit est solidaire de l’invisibilité de celui qui voit »*
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3 – si on devait prendre quelques instantanéité d’itinéraire, quelles seraient…
Chaque vidéo Itinéraire est construire comme un tableau. La caméra est fixe sur pied, et tout va se passer et se jouer dans un même plan.
La symétrie est récurrente dans les plans, elle pourrait évoquer « l’accord de proportion entre la partie et le tout, seul moyen d’engendrer des formes dynamiques, donc vivantes ».
Au cœur de cette géométrie tracée par l’œil, la lumière secrète ou manifestée, les contrastes de couleurs sont des chemins qui nourrissent ma démarche, comme si on effleurait du regard quelque chose qui peut disparaître à tout moment ; c’est d’ailleurs, la disparation qui fait le lien entre chaque tableau vidéo, disparition comme éternité de l’instant.
4 – Demain Itinéraire ? Il y a le relief du temps…
Je continue mes recherches en dessins, photographies et ses mises en scène.
Je commence une série vidéo intitulé « Trace 2018/2028 qui est une continuité d’Itinéraire, tout en réactivant des lieux de mémoire, de symbole.
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Je continue de travailler également sur une Série de vidéos amorcée en 2007., intitulée « Tentative » que je réalise une fois par an dans un café parisien (Le Flore, Les deux-Magots, Le Procope, la Closerie des Lilas, le Dôme, le train bleu…
Vidéo mettant en situation deux personnes qui ne sont pas filmés en même temps ; je créé la rencontre par l’utilisation de double écran en projection, en coin d’angle.
« […] J’ai commencé à intervenir dans des lieux publics ; le café, le restaurant où je mets, tous les ans, en situation un homme et une femme, avec un dispositif particulier. Je ne les filme pas ensemble, je les réunis par l’illusion du dispositif : deux écrans. Ils sont projetés ensemble, c’est un travail de montage.
On s’aperçoit, par le jeu de mes personnages et de ma projection, de ma volonté que les gens ne se rencontrent finalement pas. Les dispositifs de monstration, que je mets en place, je les considère comme des dispositifs d’immersion du spectateur. Le dispositif deux écrans crée des manques à l’image, réactivant ainsi le processus de la mémoire, confrontant le spectateur à une expérience de double et de miroir. Le réel et le fictionnel s’entremêlent pour construire des réalités fictionnelles ou des fictions réelles. » .
Itineraires :
https://www.youtube.com/watch?v=PUWw-6Ufiq0
https://www.youtube.com/watch?v=u7oz-D_4C8k&t=22s
https://www.youtube.com/watch?v=eizDa_wjkdU&t=35s
https://www.youtube.com/watch?v=CvZh91EWogE&t=112s
https://www.youtube.com/watch?v=aB7eV6IZTPo
https://www.youtube.com/watch?v=DXa6fGXenFg&t=9s
https://www.youtube.com/watch?v=AlGJomXS_Ks&t=60s