Ce vendredi 7/6/24, le ministre du Tribunal suprême fédéral (STF), Alexandre de Morais, a mis à disposition des extraits du plaidoyer fait par l'ancien policier militaire Ronnie Lessa, emprisonné pour le meurtre de la conseillère municipale Marielle Franco (Psol) et du chauffeur Anderson Gomes en 2018.
C'est ce témoignage qui a conduit à l'arrestation du député fédéral Chiquinho Brazão (ex-União Brasil, extrême droite) et de l'un de ses frères, l'ancien conseiller de la Cour des comptes de l'État de Rio de Janeiro, Domingos Brazão, en mars 2024, accusés d'être des cerveaux du double meurtre.
Dans sa déclaration à la police fédérale (ci-dessus, deux videos divulguées par le STF en août 2023), Ronnie Lessa a expliqué que l'ordre de rechercher des noms dans le Psol avait été donné par l'ancien officier de police Edimilson Oliveira da Silva, dit "Macalé", qui était considéré comme un intermédiaire entre les exécutants et les cerveaux du crime.
L'ancien policier militaire Élcio Queiroz, chauffeur du véhicule du tueur Ronnie Lessa, avait, lui, déclaré, dans sa délation, que le sergent Edimilson Oliveira da Silva, connu sous le nom de Macalé, était responsable de l'entremise du meurtre de Marielle Franco avec l'ancien policier militaire Ronnie Lessa, qui aurait exécuté le crime. "Edimilson Macalé était présent à toutes (les surveillances pour surveiller Marielle). C'est même à travers [sic] Edimilson qui leur a apporté... Disons, ce travail. Cette mission pour eux, c'est par [sic] Macalé, qui est parvenu jusqu'à Ronnie".
Élcio Queiroz a déclaré que Maxwell Simões Corrêa, dit "Suel", et Macalé "traquaient" Marielle depuis un certain temps. Selon le témoignage signé par l'ex-PM Queiroz, Ronnie Lessa a dit qu'il "était contrarié" parce qu'il avait eu l'occasion de commettre le crime contre Marielle Franco en 2017, mais la voiture "a posé des problèmes". "Et au moment où le fait devait se produire, le crime, dans ce cas, ce serait une exécution... le (inaudible) pilote de la voiture était Maxwell, le tireur à l'avant serait Ronnie, avec sa mitraillette MP5, l'autre [tireur] assis à l'arrière était Edmilson Macalé, qui ferait la protection, avec le AK47. Ronnie m'a livré ce plan, ce jour du nouvel an où il s'est épanché, et là j'ai compris qu'il s'agissait de la même voiture".
Le policier militaire "Macalé" a été exécuté par balles à Rio de Janeiro le 6 novembre 2021. Il avait 54 ans. A ce jour, l'enquête de cet homicide est toujours en cours ...
Toujours selon Ronnie Lessa, l'un des noms du PSOL choisi comme cible devait être celui du député de l'Etat de Rio de Janeiro (1/2/2007-1/2/2019) Marcelo Freixo, mais le plan n'a pas été mis en œuvre par crainte des répercussions de l'affaire et du système de protection rapprochée de l'alors parlementaire local. "Ce type a 20 agents de sécurité. Tu as un ami tireur d'élite ? Bon sang, Macalé, tu te rends compte du problème ? Je suis un tireur d'élite parce que je tire avec une carabine spéciale depuis près de 30 ans" a déclaré Ronnie Lessa, dans l'annexe de la délation, en référence à la proposition d'assassiner Marcelo Freixo.
Mais ce n'est pas le seul nom du Psol qui était envisagé. Dans son témoignage, Lessa révèle que Macalé a demandé que d'autres hommes politiques soient surveillés.
Dans les extraits révélés par Alexandre de Moraes, Lessa affirme également que l'assassinat de Marielle Franco a failli se produire trois mois avant le jour J, le 14/3/2018. Selon l'ancien policier, la conseillère municipale se trouvait alors dans un bar et, là, identifiée par Macalé. Cependant, Ronnie Lessa, dans sa délation, révèle qu'il a « raté l'occasion ». "Ce bar à la Praça da Bandeira. Parce que ce bar, oui, j'avais déjà raté une occasion parce que Macalé n'était pas arrivé à temps. Et elle était assise dans ce bar, je ne sais pas comment Macalé l'a su. Je ne sais pas comment Macalé l'a su, mais quelqu'un qui la suivait a dit : 'elle est dans le bar'. Quelqu'un la suivait", a déclaré Ronnie Lessa.
Depuis le mois de mars 2024, grâce au témoignage de Lessa, on sait que les frères Brazão lui ont offert, ainsi qu'à "Macalé", un terrain clandestin dans la zone ouest de Rio de Janeiro, d'une valeur de plusieurs millions de réaux.
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