Dérive d'une critique de la religion : le choix civilisationnel.
J'ai vu cette dérive chez certain-es depuis quelques temps. Il y a une critique de l'islamisme politique et de ses groupes relais et cette critique se veut nettement distincte de l'islam en général et du monde musulman globalement compris et on peut trouver, dans un premier temps, cela positif car cela permet de faire la différence avec les thèses d'extrême-droite qui visent tout musulman, sans distinction.
Le problème tient dans la spécialisation de la critique : ne viser qu'une seule et épargner les autres. Je suis de ceux qui se sont instruits à lire M Louizi sur Mediapart jadis mais qu'il a quitté (face à l'opposition -interne du Club - pro-islam tout courant confondu). M Louizi est parti chez Zemmour et sa guerre civilisationnelle, xénophobe et raciste. Je l'ai déjà signalé sur ce blog.
Cela interroge . Cet homme très instruit sur l'islam - vu son parcours - semble n'avoir, derrière lui, qu'une faible culture politique de gauche sur les combats menés ailleurs sur tous les domaines, notamment le droit conquis - partout et contre plusieurs religions pudibondes autoritaires - par les femmes pour s'habiller vraiment librement, sans se conformer à une quelconque très pesante doxa hyper-patriarcale qui bride les libertés des femmes pour qu'elles restent très couvertes. Il semble n'avoir aucun ancrage solide lui permettant d'empêcher cette dérive . Cela vaut pour lui mais aussi pour d'autres hélas. Mais je ne cite pas plus de noms. En fait le paradigme de critique de ces personnes en dérive n'est pas l'émancipation de tout intégrisme religieux mais le positionnement civilisationnel : se mettre dans un camp civilisationnel contre un autre. Il se retrouve ainsi à l'extrême-droite.
Un autre aspect est à voir :
Islamophobie et intégrisme religieux
Exhiber l’islamophobie lorsqu’on critique tous les intégrismes religieux - comme je fais depuis des années, des décennies - est sans effet . Pourquoi ? Deux points forts : On (je) ne critique pas tout l'islam et on ne critique pas que l'islam. On ne donne donc pas dans le confusionnisme ambiant, dans l'identitarisme et le communautarisme globalisant. Dés lors le risque évident de brandir ce terme d'islamophobie contre ce type de critique est vain et cela permet alors de montrer sa vacuité, son usage idéologique de "couverture communautariste".
La dérive d’une fraction du monde musulman est de plus en plus contestée - à raison - tant par la droite que par la gauche en France, mais aussi par une fraction même du monde musulman, qui en souffre, que ce soit ailleurs ou ici, en France.
Cette dérive transnationale et bien établie désormais - elle ne date pas d'hier - et elle ne concerne pas que le terrorisme ni même que la fraction sexoséparatiste (en piscine ou à l'école voire partout), elle vise aussi l’intégrisme religieux pudibond et sexyphobe (tel que connu au sein du monde catholique en France et en Europe : Espagne de Franco, Portugal de Salazar, Pologne, etc.) Nous avons l'expérience de la solidarité avec les progressistes algériens pendant la triste "decennie noire" algérienne. Il n'y avait pas que le terrorisme à combattre. Les femmes algérienne perdait gravement le droit de s'habiller légèrement et bien d'autres droits moins voyants.
La différence entre droite et gauche est qu’à gauche ce sont tous les intégrismes religieux qui sont contestés et depuis fort longtemps, et ce au nom de l’émancipation alors qu’à droite cela est nettement moins évident : ce n’est souvent que l’islam et le monde musulman qui sont ordinairement visés et globalement, sans distinction interne et sans lien opéré avec tous les intégrismes religieux. On est donc plus sur une coupure civilisationnelle que sur une dynamique d'émancipation.
Ce propos permet donc d'avancer des éléments sur la dérive pré-citée de M Louizi allant chez Zemmour. Son défaut était son avantage, à savoir sa spécialité. Il manque de connaissance sur les autres formes d'intégrisme religieux, juifs, catholiques, protestants, etc.
Christian Delarue
Le déni des niveaux de l’intégrisme religieux concernant PUDIBONDERIE - SEXYPHOBIE - SEXOSEPARATISME