CLASSISME : La violence sociale d’en-haut.
Les belles âmes font silence sur la violence sociale de classe des classes dominantes. La riposte populaire multiforme vient de là !
I
VIOLENCES SOCIALES
Avant d'aborder ce problème de la domination de classe et de la violence de classe il nous faut évoquer les autres formes de violence sociale.
- La violence sociale est multiforme.
On pense ordinairement au racisme et au sexisme et à d’autres formes encore (homophobie, xénophobie, glotophobie, intégrisme religieux, etc) qui ne viennent pas que d’en-haut puisqu’elles sont partout, trans-classe sociale, inter-classiste disait-on jadis. Rappel nécessaire ici car on ne saurait les oublier. Les violences sexuelles et sexistes - on dit VSS dans les stages - perdurent aussi gravement que les violences racistes systémiques contre - par exemple - les migrant-es venant du Sud global et restant survivre ici sous des tentes. C'est chaque jour, tous les jours !
Mais notre propos ici est d’évoquer la violence sociale comme classisme fort, puissant, reconduit, lié au néolibéralisme, à la finance mondiale.
- La violence sociale de la classe d’en-haut
Elle a un contenu économique social et politique, plus un volet policier et judiciaire, mais ici c'est l'économico-politique qui est désigné. (1)
Il s’agit d’une forme de violence souvent non dite explicitement et très liée au capitalisme dominant . Le classisme est une violence sociale de classe qui n’est pas réductible à la pauvrophobie ou au mépris de classe, ou à la discrimination de classe (trois formes réelles). Le terme classisme a donc bien deux sens : un sens large de politique de classe - comme l’austérité par exemple - et un sens restreint comme mépris et discrimination (2).
Une politique est de classe lorsqu’elle frappe exclusivement ou surtout (on trouve des subtilités qui masque le caractère de classe) le peuple-classe et qu’elle épargne la ou les classes sociales dominantes liées au capitalisme national ou mondial.
Notons que le RN (pole identitaire national) et le Macronisme (pole mondialiste financier) sont ensemble d'accords sur ces politiques pro-classes dominantes . Les divergences sont ailleurs.
II
RIPOSTES DU PEUPLE
- La radicalité multiforme à gauche s’explique de deux façons :
Toute radicalité - terme imprécis - n'est pas violence physique ou casse de vitrines. Mais il peut s'agir de séquestration d'un patron par exemple.
Cause principale : Elle est la riposte à la violence sociale d’en-haut, celle très classiste qui vient de la classe sociale dominante capitaliste portant sur l’ensemble du peuple-classe, pas que les minorités les plus fragiles lesquelles sont les plus victimes. Mais pour autant le salariat intermédiaire n’est pas épargné.
Cause secondaire : Elle s'explique aussi - en toute vérité - par la couardise et la trahison ou, pour dire les choses autrement, à la faiblesse manifeste sur longue durée, de ce qu’on pourrait appeler « la gauche de droite » et là je pense ici aux Eléphants du PS et de façon générale au social-libéralisme qui s’est détaché au fil des dernières décennies du vieux corpus social-démocrate qui pourtant n’était pas révolutionnaire, même si ses références pouvaient s’appuyer occasionnellement sur Marx, mais un Marx de lutte de classe n’ouvrant pas à autre chose qu’un autre capitalisme plus social avec, par exemple, plus de services publics bien dotés en fonctionnaires en nombre, une sécurité sociale fondée sur la cotisation sociale bien défendue tout comme un bon code du travail avec une nouvelle RTT 32 heures par semaine et sans perte de salaire !
- Expliquer implique d'aller sous l'apparence des choses
Il s'agit de montrer ce qui est caché mais ce n'est pas pour autant justifier la violence réactionnelle ou préméditée. La riposte selon moi doit être syndicale (de classe et de masse), associative et démocratique par mobilisation populaire. Elle consiste bien en une mobilisation continue contre toutes les violences, y compris celles des oligarchies financières et des classes dominantes privées ou publiques qui, sous divers prétextes, s'attaquent aux classes subalternes des 99% pour mieux protéger les très riches.
Christian Delarue
1) je m'exprime différemment sur ce point ici que dans le "bourgeoisisme" (terme repris du couple de sociologues de la bourgeoisie)
lire : CLASSISME : Le bourgeoisisme ou la violence des riches
2) Le classisme au-delà de la discrimination
https://blogs.mediapart.fr/christian-delarue/blog/160318/le-classisme-au-dela-de-la-discrimination
Agrandissement : Illustration 1