En tant que retraité de l’enseignement technique je suis particulièrement choqué par le discours et les réformes voulues par E. Macron sur l’enseignement professionnel. Quant aux réponses à gauche elles me paraissent hélas bien vagues ce qui révèle l’absence de projet sur la question scolaire et particulièrement sur l’enseignement professionnel. J’aimerais revenir sur deux points de l’argumentaire du président de la république
- Macron part du constat que l’enseignement professionnel concerne 1/3 d’une classe d’âge et 2/3 des décrocheurs conclusion c’est la faute à l’enseignement professionnel.
A aucun moment n’a été abordé le problème du public qui arrive en LEP : jeunes orientés par défaut, élèves déjà en difficulté voire en échec par rapport au système éducatif, élèves allophones (orientés systématiquement vers l’enseignement professionnel) maitrisant mal le français,… bref se retrouve en LEP beaucoup de jeunes dont on ne veut pas ailleurs et qui sont déjà à la limite du décrochage. Comment s’étonner dès lors que le taux de décrocheurs soit plus important que dans le reste du système éducatif.
- Macron réduit l’enseignement professionnel à l’insertion professionnelle et aux stages en entreprise, c’est méconnaitre la réalité de l’enseignement professionnel et dans le fond méprisant pour le public qu’il accueille.
La création du bac professionnel a été une des grandes réussites du système éducatif il a permis à des millions de jeunes d’obtenir un baccalauréat à des centaines de milliers de poursuivre des études en post-bac principalement en BTS. Cet accueil en BTS est de plus en plus demandé par le ministère de l’éducation national il se fait au prix d’un effort important des jeunes pour se mettre au niveau principalement en enseignement général. Comment cela sera-t-il encore possible si on diminue la part d’enseignement au profit des stages. De plus alors que l’on répète sans cesse que dans le monde moderne la vie professionnel passera par divers métiers ce qui demande une base éducative solide il est paradoxal d’expliquer que cela ne vaut pas pour les élèves de l’enseignement professionnel.
Ch Le Saux