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Billet de blog 3 mai 2017

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La personne en situation de handicap n'est pas un objet de gestion (seconde partie)

Pourquoi les cadres handicapés ne trouvent-ils pas de travail au niveau de leurs compétences ? Cela est lié en grande partie à notre société simplificatrice qui fait de nous des objets, qui produit des hommes prêts à fonctionner, à être opérationnels. Or, la handicap ne peut - en dépit-de toutes les catégorisations médicales- dans son "ressenti intérieur" être mis dans une case.

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«Valides aujourd’hui, handicapés demain» nous sommes, donc : non-objectivables et innommables !

Pour lui, les mots sont fragiles, insaisissables, instables. Attention, ils peuvent se casser et il lui est alors impossible de recoller les morceaux - quand il essaie, c'est tout de travers. Ou s'envoler loin de lui, farouches; juste au moment où il veut en parler s'offrent à lui le vide, un blanc qui pourrait tout aussi bien être un noir total, remarquez. Pas moyen de trouver les mots dans cette obscurité, ou alors, à tâtons. Au nom de la fragilité : Des mots d'écrivains  Charles Gardou

Comme dans la rue je vois de plus en plus de personnes en fauteuil roulant ou déambulant sans pour autant dériver... tout ceci se passe à Paris et une question se pose. Comment faire pour parler des personnes handicapées aujoud'hui ? Sur la toile je ne trouve pas d 'accouche pertinente sur le sujet : "libéralisme et handicap" ; il n'y a pas de référence, pas de penseur libéral qui traite la question du handicap en général et mental en particulier. Que propose la théorie pour résoudre les difficultés spécifiques de cette population inadaptée concrètement ? N'y a t'il aucune personnalité politique libérale qui aurait eu un enfant autiste, schizophrène, bipolaire, borderline, etc. ? Plus généralement comment abattre les murs de l'asile ?

Quelle liberté pour les handicapés mentaux ?

Solutionner, c'est penser !

Penser fait peur, et cela rassure dans notre petit confort. Parce que les certitudes, sur soi et sur le monde rassurent toujours. Or, le handicap, la bizarrerie, la difformité, le miroir où l'on se trouve sale physiquement sont des formes qui ne correspondent pas aux cannons du libéralisme économique. La philosophie, la sociologie, la psychanalyse sont de splendides projecteurs. Ces sciences humains luttent contre la simplification liée à notre société décervelée, sauvage et jouissant du sadisme ou du masochisme.

Bien que la personne handicapée ait toujours besoin d'une béquille, elle s'enlise sans cesse dans la marchandise, le markéting, le simulacre. Le handicap échappe-t-il aux ombres de la caverne Platonicienne ? J'en réfère - sans conviction aucune - à : cette théorie d’un monde de simulacres, dont Edgar Morin nous confie qu'elle l’a toujours « stimulé » – « Baudrillard, dit-il, excelle à désagréger les évidences et à montrer le peu de réalité de la réalité » –, va elle aussi largement ¬essaimer aux Etats-Unis. Baudrillard devient, au tournant des années 1980, avec Gilles -Deleuze, Jacques Derrida et Michel Foucault, une figure de la French Theory – ce socle théorique emprunté aux philosophes français qui va bousculer la réflexion universitaire américaine. [1] La seule solution qui puisse se dessiner est donc penser, avec l'historie l'économie, la psychologie et ses mythes, les sciences etc.

Contre le management : ce spectacle de rapport de forces

A propos de  l'onspecteur  Colombo, un médecin-manger dit :

Les faits, pas les émotions.

Columbo reste toujours très calme, même lorsqu’il est irrité par ses échecs (leçon 3).

(...)

Sachons dominer nos émotions et nous en remettre aux faits, particulièrement dans les moments de grandes tensions. Et ayons toujours un carnet sur nous pour tout noter.

" Les faits, pas les émotions." semble bien peu raisonnable comme porposition.

Illustration 1
Francis Bacon, Autoportrait :1969

En ce sens que la logique managériale, objectivante, chosifiante et pseudo-scientifique,  semble bien loin de toute sagesse. Laquelle sagesse : "anti-Managériale" se voudrait désintéressée, à l'écoute de personne, de sa subjectivité profonde des parcours individuels (pour ceux, du moins qui ont la chance d'avoir une H(h)istoire, un paysage mental littéraire, poétique etc.). Autrement dit, sur l'être humain, nous ne pouvons rien dire ni savoir de manière certaine. A moins d'être un benêt scientifique qui se croit savant, nous restons silencieux ! "Le problème en ce bas monde est que les imbéciles sont sûrs d’eux et fiers comme des coqs de basse cour, alors que les gens intelligents sont emplis de doute.” écrivait si justement Bertrand Russell. Les vrais scientifiques et philosophes doutent, avancent par petits pas minuscules. Alors que les chanteurs de charme de la pensée croient savoir.

De quel côté êtes-vous ?

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