
Adieu, ma liberté des chemins de halage, mes envolées de ciels italiens, et mes galoches râpées contre les roches. Ce matin, c'est retour à la case rentrée, avec sa vie en société, et ses corps enfermés.

Il ne serait pas si difficile à reprendre ce collier d'apprentissages s'il n'entrainait à sa suite de longues heures assises, dociles, entre des tas de murs.
Sans le temps découpé en casse-têtes de constructions mentales, sans les réajustements permanents, les tracas accumulés, le long chapelet des plaintes à tout va, les oublis récurrents, les derniers changements, les querelles de chapelles....

Adieu mes ciels qui s'étirent jusqu'à languir, adieu mes jambes, adieu mon corps retrouvé. Pardon. Ce matin, je te repasse le collier, je t'enfile les tenues étudiées, les ongles soignés, la peau bien cachée sous le tissus.
Adieu mon bel été trop brûlant, je t'ai tant aimé pourtant.
Pardon mes jolis matins frais si je boude un temps vos splendeurs. C'est que j'ai le coeur encore ailleurs.

Il paraîtrait cependant, encore très lointainement, que l'on soucie maintenant de vous sur terre.
Dites-moi, petites madonas des murs et des bois, qu'ici l'on n'oubliera pas les étreintes du nuage avec sa colline, le chant joyeux du ruisseau entre les pierres rondes, l'impossible saisissement des ciels changeants.

Adieu mon bel été, je t'ai tant aimé.