M.AMBROGGIANI, Sous Préfet de Forcalquier a reçu en audience une délégation, à la demande du Parti de Gauche sur la problématique du Dumping social du chantier ITER, délégation composée de Claude TESTANIERE, Jean-Louis PIN (Responsable départemental du PG) et Christian RIBAUD (militant CGT).
La situation est grave et pourtant les lanceurs d'alerte tardent à être entendus par les Pouvoirs Publics, les Représentants de l'Etat et les Elus de la Nation.
D'ici peu sur ce grand chantier vont se retrouver des travailleurs détachés de toute l'Europe (notamment de l'Est) avec des salaires de misère, des moyens de s'héberger dignes d'un autre temps, sans protection sociale et en plus en concurrence avec les locaux.
C'est bien ce que redoute le Sous préfet avec sa manière toute à lui de formuler ses craintes quand il dit "vouloir prévenir ce qui pourrait être de nature à troubler l'ordre public."
Les entreprises du Groupement Vinci-Ferrovial- Razel vont, par une succession de sous-traitants en cascades incontrôlables et par toute série d'artifices dont ils sont passés maîtres dans la mise en œuvre, échapper aux contrôles tant de l'URSSAF que de la DIRECCTE.
Déjà nous avons connu des exemples par le passé.
Christian RIBAUD, le représentant de la CGT, fort de son expérience de 10 années passées sur Cadarache et de ses contacts réguliers et fréquents avec l’inspection du travail (notamment avec Mme Corinne Huette) a fait part des conditions difficile d'exercice de la mission de contrôle de la DIRECCTE , régulièrement débordée par les tâches et n’ayant pas toujours les moyens de son action, et surtout d'assurer une fréquence régulière et soutenue.
A l'appui de son témoignage, il rappelle également la situation des travailleurs portugais du chantier RJH , réduits en esclavage à un point tel que ce sont des militants syndicaux qui ont assuré leur survie en 2010 ! ( http://www.udcgt13.fr/spip.php?article1452 )
Avec force détails, le militant de la CGT explique au représentant de l'Etat -quelque peu bousculé par ce témoignage poignant - que durant un mois et demi , il passait quotidiennement une a deux heures par jours avec ces travailleurs "détachés" et qu'il a assisté à leur détresse lors de la venue d’un huissier qui voulait leur saisir le passeport et les faire expulser !
De la même manière que des travailleurs polonais dormaient à tour de rôle dans leurs camionnettes de chantier car ils ne disposaient pas de moyens suffisants pour s'héberger de manière correcte.
Qui voudrait revivre une telle expérience ?
Voilà des exemples qui attestent assez que le Dumping social et l'esclavage moderne ne sont pas des vues de l'esprit, des craintes infondées mais des réalités concrètes douloureusement vécues !
A ITER comme ailleurs, le danger ce n'est pas le travailleur polonais ou portugais, c'est la finance qui veut des rendements à 12 ou 15 % pour ses actionnaires et est prête pour cela à saigner les travailleurs sans distinction de nationalité.
Voilà pourquoi, à ITER comme ailleurs, le mot d'ordre est clair:
A travail égal salaire égal !
Respect du code du travail !
Pour le lecteur qui veut en savoir davantage il peut retrouver l'historique de notre alerte dans le blog:
http://blogs.mediapart.fr/blog/claude-testaniere