Le choix à faire du peuple de gauche.
13/10/2011 à 15h37 | 388 vues | 0 réactions
Aucune voix socialiste ne doit manquer au vainqueur de la primaire pour le qualifier sûrement au premier tour de mai. Aucune voix ne doit manquer à ce même vainqueur pour assurer son élection à la présidence. Ce double impératif oblige à se maintenir dans un état d'esprit d'ouverture, à ne pas rejeter a priori définitivement Aubry ou Hollande.
Ceci dit et clairement, il ya un choix. Ce n'est pas vraiment un choix de compétence. Aubry semble à maints égards l'emporter sur ce point mais Hollande ne gouvernera pas seul. Et il a quand même montré qu'il avait su diriger comme premier secrétaire du PS un grand parti peu facilement gouvernable. Ce n'est pas un choix de sexe. Aubry a tort, à mon sens, de mettre l'accent sur sa féminité (qui n'est pas dépourvue de virilité, on l'a vu dans le dernier débat). La France rurale, la France profonde qui ne lui a pas donné sa confiance au premier tour ne pourra qu'accentuer son choix au second si l'idée s'impose que voter Aubry c'est voter avant tout pour une femme.
Ce n'est donc ni un choix de compétence ni un choix de sexe, mais c'est un choix de société. Hollande veut quelques changements certes, il veut réactiver le marché de l'emploi, il veut supprimer les abus du sarkozysme mais il ne veut pas remodeler la société. Sa façon même de confondre la fermeté avec la brutalité est révélatrice. Si des efforts substantiels ne sont pas exigés des banques et du patronat, si les bases d'une réduction des inégalités ne sont pas mise en place (totale entre les hommes et les femmes, moins criante entre les plus bas et les plus hauts revenus) , si l'aide aux défavorisés n'est pas organisée structurellement et fortement, alors, vu de gauche, vu des chômeurs, ouvriers, employés qui souffrent aujourd'hui, la société que gouvernera Hollande ne se démarquera pas, du moins ne se démarquera pas assez de celle qu'aura laissée Sarkozy.
Gauche ferme, gauche forte, gauche claire, on peut varier les qualificatifs, on sait de toute façon qu'ils n'auront pas valeur absolue. Mais on sait aussi que Martine Aubry leur donne plus de pertinence que François Hollande. C'est à cela que doivent songer les électeurs de dimanche, ceux qui se comptent parmi le peuple de gauche et qui n'ont pas le droit de rester chez eux. Ils ont un choix à faire et ils n'auront plus sans doute à faire ce choix d'ici longtemps. Même si, comme tout le laisse espérer, Sarkozy est balayé en mai.