150 ans après la Révolution française, en 1936 puis en 1945, des hommes et des femmes, des politiques se sont réunis, ont accepté de mettre de côté leurs différences et leurs intérêts personnels et ont inventé un nouveau modèle sociétal solidaire.
Pour des raisons d’équilibre démocratique, ils décident d’adjoindre aux secteurs public et privé, le « secteur » paritaire. Les organismes paritaires se voient alors confier la gestion du secteur social. Les systèmes de santé, retraite et famille dans un premier temps, puis dans les années 60, le chômage. Ces caisses sont donc "cogérées" par les représentants des salariés et ceux des employeurs.
Cette 3e voie/x qui représente près du quart de l’activité économique nationale fait donc l’objet depuis sa création d’une volonté réitérée de destruction par les responsables des grandes organisations financières. Année après année, un réseau complexe corrompt les individus et le pouvoir des institutions dans lesquelles ils officient, dans le but ultime de récupérer au plus vite cette manne financière.
Pour y arriver, à grand renfort de stratégies « marketing », ils s’efforcent de nous vendre depuis des années un modèle social de type anglo-saxon ou le secteur public n’assure que le minimum de survie aux classes extrêmement défavorisées. Ce modèle est directement opposé aux valeurs des Français et au modèle social paritaire qui veut construire une société où les valeurs de solidarité prévalent.
Au-delà de la désinformation continuelle et de l’épaississement d’un système de corruption, le plus grand coup de poignard, ce sont les ordonnances Juppé de 1996 et la loi de financement de la sécurité sociale. L’objectif à cette époque est clair : donner désormais à l’état un rôle prédominant/décisionnaire pour la gestion du système social paritaire. Dans cette continuité, l’objectif du gouvernement en 2020 est d’infliger « le coup de grâce », et de tuer toujours plus le dialogue social en se cachant derrière les « ordonnances Juppé » et des prétextes fallacieux (faux déficits, universalisme bidon, mécanisme incompréhensible, etc. …) pour finalement imposer un modèle de société individualiste et déshumanisante.
La cible est claire, mettre au plus vite un système social très minimaliste de survie (retraite, mais aussi santé, famille, chômage) public géré par l’état et laisser la part belle au secteur privé. Cette approche tient tant d’un dogmatisme libéral absolu que de la poursuite d’intérêts personnels par des dirigeants eux-mêmes issus, formatés (ENA), destinés et instrumentalisés par les piliers de la finance (banque et assurance principalement) transnationale pour qui ce mode de fonctionnement est le seul possible.
C’est pour cela que le projet de « retraite Macron » n’est absolument pas un choix technique de modalités de calcul liées à la retraite (âge pivot, valeur des points, etc.), mais il est fondamentalement la destruction d'un modèle d'une société solidaire.