Une hirondelle à POISSY ne fait pas le printemps à GRIGNON

Le Parisien du 6 mai nous apprend que « POISSY reprend la main » dans le feuilleton à suspens du futur centre d’entraînement du PSG.
Selon le quotidien, qui puise toujours ses informations à la meilleure source, une « communication » du Club serait désormais « programmée pour la deuxième quinzaine de mai, vraisemblablement après la finale de la Coupe de France, mais avec la possibilité d'être une nouvelle fois ajournée. » …
Après avoir été « enclins depuis plusieurs mois à poser leurs valises à Thiverval-Grignon », les décideurs parisiens auraient, selon le journal, « été singulièrement refroidis par la fronde des riverains et des écologistes. » Et le quotidien de préciser : « Le Collectif pour le futur du site de Grignon (CFSG) s'est attaché les services d'un avocat et sa pétition a recueilli 25 000 signatures. Ces opposants ont également reçu un soutien de poids courant mars, quand la Fondation Nicolas Hulot s'est prononcée contre l'installation du club de football sur le site du château de Grignon. »
Du coup poursuit Le Parisien, « la cote de Poissy (…) est remontée en flèche ».

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Dont acte !
Le Collectif pour le Futur du Site de GRIGNON ne peut bien évidemment que se réjouir s’il a effectivement « refroidi » les décideurs du PSG (sans pour autant leur souhaiter un catarrhe trop aigu).
Mais il n’en demeure pas moins prudent. Et parfaitement déterminé.
Certes, les six mois d’action écoulés ont porté des fruits appréciables avec les 25.146 signatures (pour être précis !) réunies à ce jour par la pétition contre la vente de GRIGNON au PSG, qui continue de recevoir à chaque instant de nouveaux soutiens. Fruits appréciables aussi avec les deux grandes marches de protestation des 16 janvier et 12 mars, ayant réuni plusieurs centaines de manifestants, mêlant riverains, étudiants, chercheurs, habitants de la plaine de VERSAILLES, défenseurs de l’environnement et du patrimoine et autres amoureux de la nature, tous unis pour dire non à la vente de GRIGNON, bien commun, que ce soit au PSG ou à tout autre investisseur privé.

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Certes, le Collectif a obtenu le soutien de nombreuses et prestigieuses grandes voix parmi les défenseurs de l’environnement, parmi lesquels Allain BOUGRAIN-DUBOURG et Nicolas HULOT.
Certes, il peut désormais compter sur l’assistance précieuse d’un avocat aussi renommé que redouté, Maître Arnaud GOSSEMENT, expert en droit de l’environnement et de l’urbanisme. Et il est donc armé, si la nécessité s’imposait, pour engager et poursuivre tous les recours offerts par la loi contre une vente de GRIGNON qui mettrait en péril la vocation de ce bien commun.
Mais une hirondelle pisciacaise de fait pas le printemps grignonais ! Et la « bonne nouvelle » portée par Le Parisien, si elle réchauffe le cœur des membres du Collectif, ne les endormira pas !
La bataille n’est pas finie et les défenseurs de GRIGNON, dont les informateurs léporidés continuent de dresser leurs grandes oreilles et de recueillir moult informations savent que, dans les bâtiments officiels, derrière d’épaisses portes capitonnées, les discussions se poursuivent. Entre « le Ponant » et « la Factory », les ponts ne sont nullement coupés …
Ainsi, le PSG pourrait-il envisager de renoncer à installer son centre d’entrainement à GRIGNON comme Le Parisien le fait savoir ?
Sans doute, mais il pourrait continuer à rêver d’y établir son centre de formation et sa résidence de prestige !
Et de ce plan B, pas plus que du plan A, le Collectif pour le Futur du Site de GRIGNON, ne veut entendre parler.
Qu’il s’agisse de bétonner et d’artificialiser un peu (avec l’installation à GRIGNON du centre de formation du PSG), beaucoup (avec celle de son centre d’entrainement) ou à la folie (avec la réunion des deux) le Collectif répond sans appel : pas du tout !
Tout comme il répond « pas du tout » à l’option ultime, celle qui consisterait transformer le domaine de GRIGNON en « Relais et Châteaux » privé du club parisien.
Non que le CFSG n’aime pas le PSG comme certains se plaisent à le répéter.
Mais parce qu’il aime follement la nature, l’environnement, la science, la culture et l’Histoire et qu’il n’aime pas du tout l’idée qu’un lieu de mémoire où sont réunis tant de riches patrimoines, devienne la propriété d’une entreprise privée qui le détournerait de sa vocation. Et l’empêcherait de remplir dans l’avenir la mission pour laquelle il a été conçu : être le laboratoire de l’agro-écologie de demain.
Alors, même si la « cote » de POISSY remonte, et que le CFSG s’en réjouit, la détermination de ce dernier ne faiblit pas et le combat continue.
La mobilisation contre la vente de GRIGNON au PSG est grande et ne cesse de s’amplifier.
Les défenseurs de GRIGNON sont prêts à l’inscrire dans la durée.
Le PSG a son calendrier. Le CFSG aussi.
Que vienne l’annonce du premier, le second saura y répondre.
Pour féliciter le grand club parisien s’il fait le choix de la sagesse et de la raison en renonçant à GRIGNON.
Pour le combattre sur le terrain du droit et devant l’opinion s’il persiste dans son projet aberrant.
Et quoiqu’il advienne, le calendrier du CFSG conservera le même objectif : faire que GRIGNON, berceau de l'agronomie française, demeure fidèle à sa vocation écologique et scientifique en devenant un grand Centre international de recherche, de formation et d'innovation post COP 21.
Plutôt qu’un projet absurde qui diviserait et nourrirait longtemps le conflit, GRIGNON mérite ce projet enthousiasmant qui, au lendemain de la signature des Accords de PARIS sur le climat, rassemblerait sur son site exceptionnel, tous les acteurs de l’agro-écologie.

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