Finis Desolatrix Veritae*
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C’est l’anarchie totale, j’vois qu’des A sur les murs
Alors j’passe au plan B, cyber-punk, No future
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VII, Krystal
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Connaissez-vous quelque chose de plus outrageusement fecal
que l’histoire de dieu
et de son être: SATAN,
la membrane du coeur
la truie ignominieuse
de l’illusoire universel
qui de ses tétines baveuses
ne nous a jamais dissimulé
que le Néant?
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Antonin Artaud, Le Théâtre de la Cruauté
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Ici finit Baigi, Baipu, ou devrions-nous dire le baigi et le baipu. Ce n’est pas un humble recueil. Sa fonction n’est pas d’écarquiller de beautés les yeux des calmes et des satisfaits. Sa fonction est de baliser marquer archiver énumérer souffler nos erreurs, nos avancées, nos idioties, nos tactiques, nos feintes, nos stratégies, nos objectifs, nos Ganges et nos Tempêtes. Quelle mémoire. Quel plan. Quelle collective renaissance.
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Reif sind, in Feuer getaucht, gekochet
Die Frücht und auf der Erde geprüfet und ein Gesez ist
Daß alles hineingeht, Schlangen gleich,
Prophetisch, träumend auf
Den Hügeln des Himmels.
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Mûrs, dans le feu où ils cuisent, plongent
Les fruits, et par la terre éprouvés, une Loi voulant
Qu’en elle tout rentre, ainsi que les serpents,
Prophétique, rêvant sur
Les collines du ciel.
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Friedrich Hölderlin, Mnémosyne (trad. fr. André du Bouchet)
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Dans le manuscrit retrouvé en 1954 du poème Friedensfeier (Fête de Paix), on trouve l’avertissement suivant de la main de Hölderlin:
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Je demande qu’on lise cette feuille avec bonne foi seulement. Ainsi elle ne manquera sûrement pas d’être comprise et elle heurtera encore moins. Si pourtant certains devaient trouver ce langage trop peu conventionnel, je dois leur avouer que je ne puis faire autrement. Lors d’une belle journée, il n’est manière de chanter qui ne se laisse entendre, et la nature, qui a donné, reprend aussi.
L’auteur a dessein de soumettre au public tout un recueil de pareilles feuilles, et ceci voudrait en être un exemple.
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Nous sommes-nous vraiment compris? - j’en doute.
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-Oui? Tu as l’air inquiet…
-Quoi inquiet moi? Si j’devais m’inquiéter ce serait pour toi.
C’est vrai, regarde-toi, Sam est-ce qu’il s’est passé quelque chose?
Te voilà relégué aux Archives… Tu étais l’plus brillant d’nous tous…
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…
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Sam?
-Euh Jack, je suis ravi de t’avoir vu…euh je vais être en retard.
-Sam, j’veux t’parler en ami, écoute, je crois qu’tu fais fausse route.
Les Archives c’est un vrai placard, là tu es au niveau zéro, Sam
et qui peut t’remarquer? C’est l’désert…
-Ah je sais, c’est mon rêve, c’est merveilleux, parfait.
Salut Jack, allez embrasse Alison pour moi et les jumelles…
-Des triplets…
-Des triplets! Seigneur, c’que ça passe vite…
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Terry Gilliam, Brazil
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Ce recueil s’achève ou débute ici.
Rien n’est réel. Tout reste à inventer.
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A.
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* J’emprunte ce titre à un conte d’Abraham Valdelomar. Une traduction, peut-être datée, traine sur le blog…
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