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Billet de blog 11 mai 2022

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MAGMA… Comment s’extirper

Il fait un monde à perdre pied… Ukraine, Russie, Iran, Israël, Chine, climat, Covid, ici, partout… Il y a de quoi en perdre son maigre reste de latin. De ce magma, comment s’extirper ? Retrouver tout d’abord le sel de la vie, décortiquer ces mots usés qui sortent de tous les bidules à sornettes, les moulins à sottises. Et en récupérer la saveur. C’est l’une des raisons d’être de la poésie.

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Illustration 1
Le Plouc reprend donc ses séries de tankas, à lire et à ouïr. Rappelons-en la définition. Le tanka est une forme de la poésie japonaise, ancêtre du haïku, plus connu. Il est composé en deux parties. L’une de trois vers de 5, 7 et 5 pieds ; l’autre de deux vers de 7 pieds chacun qui vient donner une sorte de conclusion à la première.

Dans ces séries, vous pouvez prendre chaque tanka pour lui-même, sans référence aux autres ou, au contraire, les lire de façon soudée, comme s’ils racontaient une histoire ou encore, changer l’ordre des tankas pour y retrouver d’autres histoires. Vous faites comme vous voulez. Vous êtes chez vous.

A LIRE

Mors aux dents la vie

Tout s’emballe tout déboule

Et tout se déballe

Il n’est pas fou le cheval

                       Il est ivre le cocher

Reprendre pied

Pour s’extirper du magma

Gangue de feux de bruits

                       Retrouver dans ses entrailles

                       Le chant de son rossignol

Les fougères tremblent

Le matou suspend son pas

Le grillon se tait

                       Le monde s’est effacé

                       Pour laisser place à l’instant

La noix du matin

Craque sous les dents solaires

Chair du jour à nu

                       Des volutes de nuit

                       S’échappent vers le néant

Sur le roc brûlant

Le merle aiguise son chant

Silence transpercé

                       Sur les troncs gouttes de sève

                       Et long ruban de parfum

Au sein de l’humus

Mille vies meurent mille morts vivent

Un seul mouvement

                       Peuplier rongé de vers

                       Dans le torrent le temps tombe

Va ne craint rien

Aucun soleil n’est de plomb

Sous ce ciel blême

                       Marche vers tes anciens

                       Leur parfum est un sourire.

Jean-Noël Cuénod

A OUÏR

JNC-Beaurecueil-Forge de la Poésie

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