Peut-être perdu dans la nuit d'un siècle maudit
Peut-être perclus dans les fers d'un État policier,
Peut-être vaincu par la matraque-publicité,
Le vers, je me dis, est libre, que la rime soit à conchier.
J'irai mollo, simplicito, fort et serioso.
j'analyserai mes erreurs pour n'en faire point trop.
Et si j'écris passablement et assez souvent,
Et si du passable je vire soudain à l'excellent,
N'oublier jamais de ne jamais vendre son cul au tout-venant.
J'oublierai les potes-limite et la banlieue-dortoir,
J'couperai pas la musique, éteindrai pas mon pétard,
Trouerai la nuit face à l'ordi dans mon slibard ;
Et sauf un bug inique, publierai ma voix de clébard.
Et dans un beat unique, arrangerai les mots du hasard.
C'est la nuit, amies et amis médiaparteux,
C'est le repli, le temps des soucieux ;
Le dodo des fringants gâteux, aussi.
FIP groove et je me noie sous mes virgules,
FIP rock et FIP jazz, on va les mettre sous la pendule.
Cravates, nœuds pap', mocassins et raies du cul,
Tailleurs bourgeois et brushings incongrus,
Jets et coke et yachts, petit coin pour la bru,
Pneus, moult pétrole, des caisses, un peu de glue,
Quelques autoroutes, quelques buildings qui puent,
Le bruit atroce des villes, celles de Pétain et de Landru,
Des prisons, allez, et des asiles, et pour monsieur la suite Q.
Des palmiers, tiens, et des putain de cocotiers tordus,
Et Prévert et Ponge au Pieu, pourquoi pas ? C'est tordu…