Alors que Macron se moque plus que jamais de ses adversaires politiques et que le RN continue de progresser dans les classes moyennes et populaires, le Nouveau Front Populaire est l’objet de toutes les divisions.
A maintes reprises, sur ce blog, j’ai affirmé que Mélenchon, dont j’approuve la fermeté dans la défense de la gauche, et pour le soutien à la lutte des Palestiniens, me paraissait de plus en plus dangereux en raison de son comportement tranchant et démesurément autoritaire. Il s’efforce à tort de vouloir toujours passer pour le seul dirigeant capable de comprendre et dominer une situation. Quelle nécessité justifiait elle, à l’occasion de la présentation du programme du NFP, de préciser que ce devait être absolument tout le programme, alors que l’on sait très bien qu’aucun parti politique ne peut espérer une telle réussite, à moins de croire au père Noël. Pour sa satisfaction il doit toujours apparaître comme l’instigateur et le responsable de tout. Bien souvent Mélenchon parle vrai, mais il le fait savoir de façon tranchante. Il veut surtout toujours surprendre, c’est le meilleur moyen de ne pas être compris.
Il avait raison, du point de vue du respect de la justice internationale, de ne pas parler de terrorisme à la suite des massacres du 7 octobre, mais il aurait pu s’en expliquer clairement. Et ses adversaires ou ses concurrents n’ont pas manqué de s’en servir avec plus ou moins d‘hypocrisie ou de bêtise. Il n’a pas pu empêcher que la FI s’en trouve fragilisée.
Le PS et les Verts sont chacun déchirés entre le social libéralisme et l’anti capitalisme parlementaire. La décision finale est souvent chez eux le résultat d’un choix tactique plus que du respect des engagements affichés.
Le PC est également divisé entre militants radicaux et sincères et la ligne Roussel qui confond trop souvent la lutte des places avec la lutte de classes.
Heureusement il arrive que ces organisations se retrouvent sur un programme de lutte comme celui du NFP. C’est grâce à lui que ce Front est arrivé en tête et a donc gagné les élections législatives, quoiqu’en nient ceux qui ne conçoivent la majorité absolue comme seule possibilité de gouverner. Une assemblée composée de trois blocs n’interdit pas à priori des majorités de vote sur des propositions précises. C’est une situation qui arrive souvent et qui vaut mieux que les lois imposées à coup d’article 49-3.
Cette possibilité n’est envisageable que dans le cas d’une gauche unie qui pourrait, même sans majorité absolue, réunir assez de suffrages pour des projets bénéfiques à une majorité de citoyens. Sans l’unité de toutes les organisations de gauche, il n’est pas question d’y penser. Ignorant cette exigence la FI et le PS contribuent chacun à rendre l’union compliquée, alors que c’est le moment où jamais de se serrer les coudes. Il est grand temps de se montrer à la hauteur des attentes des électeurs de gauche, à chacun de s’en rendre digne.
Mélenchon ne doit pas se prendre pour le Guide Suprême qu’il ne sera jamais, même si j’en crois une information selon laquelle il se trouvait trop vieux pour se présenter à la présidentielle, et que ce rôle de grand manitou pourrait le tenter. Ni lui ni sa garde rapprochée ne peuvent se conduire en inquisiteurs et exclure du NFP, par exemple, ceux qu’ils ne jugent pas dignes d’incarner la gauche, que le programme de ce Font représentait à lui tout seul. Loin d’être des juges, tous les dirigeants de gauche, et surtout les plus engagés, doivent au contraire aider leurs camarades des autres formations dont ils doivent rester solidaires. Avant de juger le comportement de ceux qui restent ses alliés Mélenchon pourrait au moins respecter la liberté de parole et de jugement de ses militants, et ne pas étouffer la démocratie chez lui, avant d’appliquer l’interdit inattendu: Pas d’insoumis à La France Insoumise.
Les socialistes devraient convaincre Hollande de reprendre la position qu’il avait prise en 2017, et de rester sagement chez lui. Il aura fait assez de mal pendant son quinquennat pour ne pas recommencer. Il y a tout de même assez de militants solides au PS pour que les plus libéraux ne tentent pas de dominer le parti.
Dans le cadre de la cinquième République il est inutile que Hollande ou Mélenchon ou tout autre songe à la présidentielle. Nous ne voulons plus de cette élection d’un monarque absolu ou d’un tyran par le suffrage universel. Il faut en finir pour de bon avec le pouvoir solitaire et dictatorial que nous avons subi depuis de Gaulle. Sans attendre le nécessaire changement de constitution une gauche unie pourrait très bien présenter un candidat qui s’engagerait solennellement à exercer un pouvoir réduit et laisser le gouvernement provisoire conduire le programme présenté par l’élu. A en juger par le temps nécessité pour l’élaboration de l’actuelle constitution on pourrait rapidement saluer la sixième République et mettre en place les nouvelles institutions.
UN PRESIDENT AVEC UN GOUVERNEMENT QUI GOUVERNE
Billet de blog 19 février 2025
Mélenchon n'est pas le guide suprême
Personne ne peut prétendre dominer l'indispensable unité de la gauche. Toute organisation qui voudrait jouer perso est vouée à l'echec. La seule solution pour retrouver la démocratie mise à mal par le pouvoir macrorniste aidé par la constitution sera la solidarité entre toutes les organisations de gauche.
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