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Billet de blog 6 janvier 2017

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«Le moche» de Marius von Mayenburg, un espoir de poésie et de différence

Marius von Mayenburg après  la pièce Visage de feu, avec laquelle il avait obtenu en 1998 le prestigieux prix Kleist, s’est forgé une solide notoriété chez les dramaturges contemporains. Avec Le moche, son écriture nous plonge dans la perte d’identité et l’illusion de « paraître tellement mieux » entre les guillemets d’une ironie non feinte de l’auteur.

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Illustration 1
DR Le moche Marius von Mayenburg

Le texte de Mayenburg s’oppose à l’uniformisation du monde et cherche un espoir de poésie et de différence.

Le moche a pour personnage principal Lette un ingénieur créateur de systèmes de sécurité. Il est talentueux dans son travail et bien marier. Il apprend par son patron, le jour où il doit présenter en public sa dernière trouvaille, que cela ne sera pas possible. La raison ? Il est trop laid. Ce sera  son assistant, bien moins compétent, mais plus beau, qui présentera le nouveau projet. Après la confirmation par sa femme que son visage a toujours été « catastrophique », Lette décide, sans l’ombre d’un doute, de subir une opération chirurgicale. Il devient alors irrésistible. Son chirurgien utilise même son image qui devient une marque déposée. Les riches investisseuses et les fans affluent vers cette nouvelle idole. Mais la gloire ne va pas durer…

Nathalie Sandoz propose un spectacle qui nous cause souci. Sa mise en scène semble confondre vitesse et précipitation. Le rythme dramatique trouve bien le liant des scènes, mais le sens des actions n’arrive pas à jouer l’objectif de la situation. Les personnages n’ont pas le temps d’être autres. Les étapes du jeu d’acteur sont allègrement sautées. L’interprétation est la même que l’on soit Fanny ou une vieille dame, Karlmann ou le fils de la vieille … D’où la confusion chez beaucoup de spectateurs. Peut-être aussi que l’utilisation de la scénographie n’aide pas. Ce qui pourrait être une boîte magique à faire venir les clones de la chirurgie esthétique, la beauté, le pouvoir, devient un piège qui se referme sur des clichés loin de la vraisemblance  d’une horlogerie théâtrale bien huilée. Le but de rechercher le délire du paraître dans un monde cupide, va bien dans le bon sens, mais se réduit à peau de chagrin quand la chose est surjouée, dans une vaine agitation. Nous aurions aimé voir justement ce dont parle Mayenburg : « (…) la mise en valeur des défauts, des soi-disant tares de chaque individu, un espoir de poésie et de différence ».

Lire aussi https://blogs.mediapart.fr/dashiell-donello/blog/260414/lecture-martyr-de-m-von-mayenburg-l-arche-editeur

Le Moche de Marius von Mayenburg

Du 4 au 29 janvier 2017

Mise en scène : Nathalie Sandoz

Scénographie : Neda Loncarevic
Lumières et vidéo : Philippe Maeder
Univers sonore : Cédric Liardet
Costumes : Diane Grosset
Maquillages : Nathalie Mouschnino
Médiation : Carine Baillod
Régie technique : Julien Dick
Diffusion : Julie Visinand

Jeu : Nathalie Jeannet, Guillaume Marquet, Gilles Tschudi et Raphaël Tschudi

COPRODUCTION

Théâtre du Passage – Neuchâtel

Théâtre populaire romand, Centre neuchâtelois des arts vivants – La Chaux-de-Fonds

Coréalisation Théâtre de l’Atalante

Théâtre de l’Atalante

10 place Charles Dullin, 75018 Paris

http://www.theatre-latalante.com/le-moche/

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