DEMOCRYPTE

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Billet de blog 10 septembre 2011

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VIE DE CESAR SARKOMINUS XV

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Chapitre XV : Où il est question d’une descente aux Enfers annoncée


Résumé des épisodes précédents : Le sage Démocrite et son jeune compagnon, Protagoras, ont rencontré Sarkominus et demeure dans son Palais. Ayant reçu, quelques dizaines d’années plutôt, une lettre d’Auguste Comtus contenant des prédictions sur le règne de Sarkominus, Démocrite a jugé à propos, d’enquêter afin d’éclaircir la question des « prémonitions » qui défient sa philosophie radicalement matérialiste. Grâce aux « prédictions », Sarkominus et ses conseillers projettent à présent de conquérir l’Olympe et Démocrite constate que son enquête n’aboutira que s’il descend aux enfers pour y rencontrer Auguste Comtus, enfermé au fond du Tartare.

1. Où Fillionus revient, comme à son habitude, sur la question des coupes
Il est difficile de relater cette folle journée tant elle fut riche en rebondissements.
Incertain sur mon devenir , maintenant que j’avais accomplis ma mission d’accompagner Démocrite jusqu’au Palais de Sarkominus, je me suis promené nuitamment, dans le palais et dans ses jardins pour méditer. J’ai fini, ne retrouvant plus mon chemin, par m’endormir épuisé, dans un lit d’une salle spacieuse. Ce ne fut pas sans frayeur que je m’éveillais, surpris par un esclandre. Je me découvris dans la salle du Conseil - heureusement dissimulé par un paravent que j’avais dressé pour n’être pas gêné par la lumière de l’aube. Il me sembla d’abord prudent de signaler ma présence, mais je me ravisais car je me mis à craindre que l’on me prenne pour un espion.
Par une trouée du paravent je découvris que l’homme hurlant était Fillonus. Il interpellait rudement Sarkominus, qui l’écoutait silencieusement, blême et tremblant sur son siège : « Nous devons faire des coupes, des coupes et encore des coupes ! Les prêteurs de l’Atlantide croulent sous leurs dettes et ils menacent d’entraîner les prêteurs et rentiers d’Europe dans leur chute. Ils appellent cela la crise des « seubprïm » (1) ! Pour trouver l’argent nécessaire au renflouement des ploutocrates, nous devons emprunter, et pour rembourser, nous devons faire des coupes, des coupes et encore des coupes. La coupe est tout et tout est la coupe, et le reste doit être retranché de notre esprit ! Car tout le reste n’est que niaiserie ! L’Union de la Mare Nostrum : une niaiserie ! La paix en Méditerranée : une niaiserie ! L’ouverture vers les plébéiens : une niaiserie ! Le « choc de confiance » qui relancerait la croissance : une niaiserie ! L’Etat impartial, juste, efficace et irréprochable : une niaiserie ! Nous ne devons songer qu’à couper dans les budgets ! »
Sarkominus fut comme assommé par le discours de Fillonus. Il demeura un long moment inerte sur son siège, l’air désolé et attristé. Se remettant peu à peu, il murmura : « Mon plus-que-parfait collaborateur, je te remercie de m’informer que des traîtres tiennent des propos aussi ouvertement séditieux ! Et dans mon propre palais, encore ! Je n’imaginais pas une telle trahison. Mon plus-que-parfait serviteur, je t’en supplie, dénonce moi ceux qui font courir la bruit que je n’irais jamais chercher la croissance avec les dents ? Livre-moi ceux qui répandent la rumeur que je ne n’irais pas répandre la paix sur toute La Mare Nostrum ? Moi qui cours en tout sens et me démultiplie pour tout mener à bien ! Ils ne manquent pas d’air, ces calomniateurs ! Quelle mauvaise foi, alors que je m’apprête à recevoir mes amis Muhammad le Tripolitain (2) et Bachar l’Assyrien (3). Qu’il soit dit que je ne peux faire cesser la guerre entre la Judée et les philistins, si je veux ! Brave Fillionus, je vais te confier un secret pour récompenser ton zèle délateur : l’Union de la Mare Nostrum est la première phase d’un plan génial. Ensuite j’irais voir Zeus pour le mettre au pied du mur : s’il veut encore être honoré par les peuples de la Mare Nostrum qui me seront entièrement acquis, il devra puiser dans ses coffres qui contiennent des millénaires d’offrandes pour renflouer nos caisses. Vite, mon plus-que-parfait collaborateur, donne-moi les noms des traitres ! »
Fillonus frémit. Mais il se sortit d’habilement de ce mauvais pas en pointant du doigt les deux gardes qui se tenaient à la porte du Conseil, puis, courant vers eux, il s’écria : « c’est ces deux là, mon doux César, je les ai entendu à la cantine ! » Et avant que les deux gardes, qui somnolaient, aient eu le temps de comprendre la situation, Fillonus leur planta son couteau dans la gorge, en s’écriant : « Ils ont tout avoué avant de mourir et imploré votre pardon, mon doux César ! »
Fillionus salua respectueusement son César, jeta les deux cadavres dans une malle, et s’en alla en la tirant derrière lui.
Sarkominus devisa ensuite : « Mes amis, on reconnaît le grand homme à son sang froid. Fillionus nous a, une fois de plus, déçus. Heureusement que vous êtes là, mes fidèles Guéantus, Gainoïus et, toi aussi, ma fiente (car c’est ainsi qu’il appelait son serviteur Hortefeucus). Va donc chercher mon frère Muhammad le Tripolitain, qui n’a que trop longtemps attendu... T’as pas entendu face de merde au cul ? (car c’est ainsi qu’il appelait son serviteur). Et toi, mon brave Gainoïus, sort les contrats que nous allons faire signer à mon très cher frère. »
 « - Divin César, comme vous avez de belles dents, s’exclama Gainoïus plein d’admiration, comme elles promettent une belle croissance ! »
« - Je prépare mieux que cela !, mon brave Gainoïus, répondit Sarkominus. Je prépare à mon frère Muhammad une « Qui veut du veau au dîner, récolte le bon lait de vache, pour acheter un beau couteau au marché. »
« - Divin César, comme vous avez un beau doigté, comme il promet un beau choc de confiance !, murmura Gainoïus. Votre génie vous élèvera au panthéon des stratèges. Vous y trônerez au côté de l’habile Phalaris, auquel les Agrigantins donnèrent leur argent et prêtèrent leurs esclaves pour élever un temple à Zeus gouverneur du Tonnerre, et qui soudoya les esclaves, « les arma de pierres et de haches simples ou à deux tranchants » en telle sorte qu’ « à l’occasion de la fête des Thermophories, il fit irruption dans la cité, tua la plupart des hommes, se rendît maître des femmes et des enfants » puis s’empara du trône. Vous surpasserez en gloire Damatès lui-même qui, promettant de faire tomber Seste, obtint de son allié Sinope, du bois pour construire des navires et des « charpentiers pour dresser des béliers, des tortues et autres machines propres à la poliorcétique » et qui ensuite « employa le tout à faire le siège de Sinope au lieu de celui de Seste. » (4)
Gainoïus s’interrompit soudain, car Muhammad le Tripolitain passait la porte de la salle du Conseil.
2. Où l’on décrit l’entrevue de Sarkominus et Muhammad le Tripolitain

Sarkominus et Muhammad le Tripolitain
Fresque Pompéi

  
« - Mon très cher frère !, s’écria Sarkominus. Comme tu m’as manqué. ! »
« - Dans mes bras !, s’écria Muhammad le Tripolitain avant d’enlacer Sarkominus. C’est vrai : je t’ai manqué ? Moi, je n’ai pas cessé de penser à toi. Sur la route, j’avais l’esprit tout occupé par des vers élégants qui chantaient notre retrouvaille. Ecoute : « Tu es ma came / Tu es mon genre de délice, de programme / Je t’aspire, je t’expire et je me pâme / Je t’attends comme on attend la manne. » (5) Cela te plait ? »
« - C’est très délicat !, assura Sarkominus. Je me réjouis d’avance des instants que nous allons passer ensembles. Je dois toutefois t’avertir que des esprits chagrins critiquent ta venue. Je les ai évidemment remis à leur place en leur faisant observer que c'était bien beau les leçons de droits de l'Homme et les postures entre la taverne de Florus et le temple de Zénithus. C'est bien beau le principe qui consiste à ne pas se mouiller, à ne prendre aucun risque, à rester sur son quant-à-soi, à ne discuter avec personne, à être tellement certain de tout ce à quoi on pense en sirotant sa cervoise via Saint-Germania. Ce n'est pas comme ça que je veux défendre les droits de l'homme. Moi, je t’encourage Muhammad sur le chemin de la civilisation. Il y a des nuances entre nous, cher Muhammad, mais nous sommes d’accord. En somme, tu as ta personnalité, ton tempérament et ce n’est pas moi qui vais te juger. (6) Mais, tu sais comme moi, qu’il est terrible d’être tyrans : nous sommes entourés d’envieux qui critiquent tout ce que nous entreprenons. On croit que l’on va pouvoir passer un bon moment avec son cher frère Muhammad, et on est rattrapé par les casse-pieds et les tracas. D’ailleurs, pour que nous soyons tout à fait tranquille et plus du tout dérangé, je te propose de signer tout de suite les contrats, comme ça, nous auront l’esprit libre, nous festoierons et mangerons les plats plus délicieux les uns que les autres que j’ai fais porter. »
« - Divin frère, comme tu as de belles babines, comme elles promettent des saveurs d’une voluptés infinies ! », s’exclama Muhammad le Tripolitain, émerveillé par la table du festin. Aussitôt Gainoïus étala sur la table tous les contrats à signer.
Muhammad s’approcha, prit un stylet, le trempa dans l’encre, et soudain poussa un cri. « Oh, comme ma main est douloureuse ! C’est que, pendant tout le voyage, je n’ai pas cessé d’écrire follement, exalté par le délire poétique que me causait la joie de te revoir, notant frénétiquement tout ce que des muses exaltées me dictaient. Ecoute : « Tu es ma came / J’aime tes yeux, tes cheveux, ton arôme / Viens donc là que je te goûte que je te fume / Tu es mon bel amour, mon anagramme. » Cela te plait ? Malheureusement, je crains de ne rien pouvoir signer dans l’instant, tant ma main s’est meurtrie à force d’écrire. Je t’en prie, ne soit pas si triste ! Comme, je suis touché par ta sollicitude muette, cher frère, mais je t’assure que ma main guérira. Profitons-en pour causer un peu : si je me souviens bien, nous étions d’accord pour que tu m’apportes ton concours militaire afin que je réalise l’Union de l’Africæ et qu’en retour, je t’aiderais, par la suite, à réaliser l’Union de la Mare Nostrum. »
« - Tu me surprends, cher frère !, répondit Sarkominus. Il me semble que nous avions convenu du contraire et de commencer par créer l’Union de la Mare Nostrum pour ensuite faire l’Union de l’ Africæ. »
« - Vraiment, tendre frère ?, s’étonna Muhammad. Mais, alors, pourquoi ai-je compris que tu retirerais toutes tes troupes stationnées en Africæ afin que je puisse réaliser notre beau projet d’Union de l’Africæ ? C’est dommage que nous n’ayons pensé à discuter sous la tente magique qui conserve les paroles ! Du coup, un mauvais vent aura dispersé tous nos engagements antérieurs. »
« - Je t’assure que nous ne reviendrons pas là-dessus, aimable frère : nous commençons par réaliser l’Union de la Mare Nostrum ! », répliqua fermement Sarkominus.
« - Et pourquoi, frère estimé ? », demanda Mouammar.
« - Parce que je suis le plus puissant !, asséna Sarkominus. Parce que si je veux, tendre frère, je peux écraser tes armées avec mes catapultes et mes légions, comme je peux déchiqueter ces cordons ombilicaux de truies grillés et farcis aux huîtres et aux morilles », dit-il en se jetant sur les cordons et en s’efforçant péniblement de les déchirer.
« - As tu songé, frère bien aimé, que le désert, enfouira tes légions, exactement comme ces pieds de chamelles marinés dans leur coulis de groseille s’enfoncent sous leur lit de langues d’autruche ! », affirma Mouammar en malaxant le plat.
« - Sais-tu ce que je vais faire de tes armées !, s’exclama Sarkominus, Et bien, avec ma grande bouche, je n’en ferais qu’une bouchée ! » Et pour joindre le geste à la parole, il enfourna dans sa bouche une grosse cuillère de mousse de piments aux œufs de cailles. Aussitôt Sarkominus se roula par terre, suffoqua et réclama à grands gestes qu’on lui porte de l’eau. Gainoïus se précipita avec une amphore pleine.  
Quand Sarkominus s’apaisa, Gainoïus lui murmura : « Feignez de vous rallier à son idée : dites que vous le soutiendrez dans sa guerre pour l’Union de l’Africæ. Et souvenez-vous du stratagème de Cléarque qui pour se débarrasser de son allié Héraclée, enrôla tout les hommes de cette cité au motif de faire le siège d’Astaque. « Arrivé près de cette cité, il les posta dans un lieu marécageux où l’air ne circulait pas et où il y avait beaucoup d’eau croupie. Il se retira dans des hauteurs ombragées et arrosées d’eaux vives, et y posa son propre camp. Il fit traîner le siège en longueur jusqu’à que les chaleurs et les exhalaisons des marais fassent périr les citoyens d’Héraclée. » Fiez-vous au stratagème de Cléarque. »
« - C’est une belle idée ! Mais pourquoi l’appelles-tu « stratagème de Cléarque », puisque c’est moi qui l’ai inventé ?, demanda Sarkominus. Il s’appelle même le stratagème « Si le chaton ne ramène pas son quota de souris, il faut l’envoyer jouer dans la fosse à purin où pullule la vermine. » (7)
Muhammad s’approcha de Sarkominus : « Mon cher frère, comme vous avez une belle mémoire ! A présent il me revient que nous avions bien convenu de commencer par réaliser l’Union de la Mare Nostrum. »
« - Ahahah !, hurla de rire Sarkominus. Mon cher frère, me crois-tu assez bête pour me jeter dans un piège aussi grossier ? Tu crois que je vais commencer ma guerre en premier ? Pour que tu profites de mon affaiblissement et m’attaquer ensuite ? Nous avons décidé de réaliser l’Union de l’Africæ en premier et nous nous y tiendrons. »
« - Mon pauvre frère, je crois tu es devenu fou, fit Mouammar. Tu souffres d'une maladie psychique. Tu sais que c’est ce que dit ton entourage. Tes collaborateurs disent que tu souffres d'une maladie psychique » (8)
« - Ahahah !, hurla de rire Sarkominus. Mais cher frère, le fou, c’est toi ! Tout le monde le sait ! Et tu commets une grossière erreur en utilisant le stratagème qui consiste à semer le doute sur la loyauté des serviteurs, vu que ce stratagème, c’est moi qui l’ai inventé. Tu veux que je te dise : tu es un voleur, un pirate qui copie mes stratagèmes ! »
« - Mon malheureux frère !, se lamenta Mouammar. Tu me traites de voleur, de pirate ? Alors que c’est moi qui ai financé ta campagne électorale ? Si tu me traites d’escroc, je suis prêt à tout révéler. Et d’ailleurs, la première chose que je te demande, espèce de frère clown, c'est de rendre l'argent au peuple tripolitain. Je t’ai accordé une aide afin que tu œuvres pour le peuple tripolitain, mais tu m’as déçu. Rend moi mon argent. » (9)
« - Mais c’est toi l’escroc et en plus tout le monde le sait !, s’emporta Sarkominus. C’est plutôt toi qui devrait me rendre l’argent que j’ai soutiré aux Thraces pour payer la rançon des otages du Temple d’Asclépios. Voleur ! »

3. Où l’on apprend comment Orphée prépare Démocrite pour son voyage aux Enfers
Je profitais de la confusion pour me glisser hors de la salle et rejoindre Démocrite, excité de lui annoncer que j’avais découvert le sens de deux des prophéties de Comtus : « lancé à la poursuite de l’Atlantide, le pays de Droite semblable à une immense galère dans un monde qui est devenu un village, prendra l’eau de toute part. » et « A force de se démultiplier il rencontrera son double. »
J’atteignis notre chambre et y trouvais Démocrite s’entretenant avec Orphée. Exalté, je me lançais dans une interprétation des deux prophéties, mais Démocrite m’interrompit : « Tu ne vois pas que nous travaillons ? Tu crois que c’est le moment de parler de « seubprïm » ! Quoi ! Ne t’ai-je point expliqué ce qui distingue l’aristocratie de la ploutocratie ? Ne t’ai-je point enseignée que l’aristocratie tire sa légitimité de son aptitude à affronter le danger et à prendre des risques, en particulier au combat, tandis que la ploutocratie est une classe qui prend les risques considérables, mais seulement avec l’argent des autres ? Moi, ça me fais bien marrer cette crise des « seubprïm », car comme d’habitude, l’Etat rachètera, aux prix d’avant la crise, les biens dont la valeur s’est révélée illusoire pour sauver les ploutocrates insolvables. Quoi d’étonnant ? Cicéron, par le passé, s’était déjà vainement alarmé de l’inconséquence de ce genre de secours : « Il n'est pas en effet de meilleur soutien pour l'État que la confiance et elle ne peut régner si l'on dispense les gens de payer ce qu'ils doivent. » Il a dénoncé vertement « ceux qui, pour se rendre populaires, proposent audacieusement des lois [pour] faire remise de leurs dettes aux débiteurs. Comment d'abord la concorde régnerait-elle, quand on prend aux uns leur avoir et qu’on le distribue à d'autres ? Et j'ajoute que ces démagogues, en ruinant l'État, n'obtiennent même pas la faveur qu'ils recherchent : ceux qu'on a dépouillés deviennent des ennemis, ceux qu'on a enrichis ne veulent pas qu'on le sache et, surtout quand ils ont bénéficié d'une remise de leurs dettes, cachent leur joie pour qu'on ne croie pas qu'ils étaient insolvables. En revanche, les victimes de l'injustice en gardent vivant le souvenir. » (10) Ce n’est pas marrant de constater que c’est toujours la même histoire ? N’est-ce pas rigolo de voir que pour renflouer les ploutocrates, on ruine l’Etat, que l’on renfloue d’abord avec de la monnaie de singe, au point que la monnaie risque de perdre tout crédit. Et que pour palier à ce risque, on spolie le citoyen pour renflouer l’Etat menacé d’insolvabilité. Le citoyen doit s’endetter pour survivre ou se résoudre à vivre avec presque rien. En organisant le vol à cette échelle, c’est le lien social, lui-même, qui cesse d’être crédible et honorable. Au point qu’on a vu, comme l’observe Salluste, des citoyens que la crainte d’être déclassé remplissait d’une haine infinie choisir la fuite en avant dans la destructivité et opter pour une guerre civile qui leur offrait « plus de tranquillité que Rome, tant la foule des créanciers les assiégeaient. Mais c'est une chose qui fait frémir que de dire [que] la guerre [fut] l'asile sacré et inviolable où se réfugièrent tous les débiteurs. » (11) Les mêmes crises recommencent périodiquement. Si ce n’est pas du comique de répétition, je ne m’y connais pas ! Par contre, tu me déçois : un monde s’autodétruit et, toi, tu t’agites vainement ! Ne devrais-tu pas plutôt étudier et copier les rouleaux que je t’ai confiés, car un autre monde renaîtra sur les décombre de l’ancien, et ce monde là aura besoin d’hommes de talent. »
« - Je voulais seulement vous aider, répliquais-je. Mais puisque je vous tien encore, parlons de moi. Je devais me tenir pour affranchis dès l’instant où nous serions parvenus au Palais de Sarkominus. C’est chose faites... »
« - C’est juste !, répondit Démocrite. Tu es libre d’aller où bon te semble. »
Et Démocrite me tourna le dos pour se pencher sur des documents qu’Orphée avait étalés sur une table.
« - Etes-vous bien sûr de vouloir descendre aux Enfers ?, demanda Orphée en souriant. Je vous trouve nerveux... un peu agressif... en tout cas, pas aussi détendu que votre réputation de rieur éternel pouvait le laisser espérer. Le ton que vous adoptez vis-à-vis de votre serviteur témoigne d’une forme d’impréparation mentale : les Enfers sont inhospitaliers et il faut y voyager l’esprit vide et détaché, disponible à l’imprévu afin d’y réagir aux embûches qui, toujours, surviennent. En outre, ce voyage sera éprouvant et vous êtes un vieil homme. Vous aurez besoin au retour de soins et d’assistance, et vous connaîtrez alors la valeur d’un fidèle serviteur. »
Démocrite resta quelque instant muet, puis se tourna vers moi pour me dire : « Protagoras ! Je serais absent une grosse semaine, à l’occasion de mon voyage aux Enfers. Tu m’honorerais en acceptant un emploi qui consistera à copier quelques manuscrits que je souhaite offrir à Orphée. Tu commenceras par « Des lignes irrationnelles et des solides », après quoi tu copieras « Des changements des rythmes atomiques » ainsi que des « Causes relatives aux choses inopportunes et opportunes. » Et pour finir tu copieras « De l’enquête » et « Des saintes écritures de Babylone »... Et, j’allais oublier, l’indispensable « D’Homère, ou de la correction épique et des termes qui lui sont propres. » A ta place, Protagoras, je ne perdrais pas trop de temps pour m’y mettre. Et pour te motiver à la tache rappelle-toi que « la culture est l’ornement des gens heureux et le refuge des malheureux. » (12)   
« - Protagoras demeurera avec moi jusqu’à votre retour, proposa Orphée. A présent récapitulons : comme l’a dit Virgile, « la descente dans l'Averne est facile : / nuit et jour, la porte du sombre Dis [Hadès] est ouverte ; / mais revenir sur ses pas et s'échapper vers les brises d'en haut, / voilà l'épreuve. » (13) Avant d’entrer, vous devrez boire d’une traite le kykéôn (14). Cette potion est à base d’extraits de champignon, de lait et de céréales. Elle vous aidera à voir les âmes telles qu’elles sont. Vous êtes un sage, aussi êtes-vous habitué à compenser grâce à l’intellect l’insuffisance des données des sens. Vous savez ressentir intimement que vous déplacez dans la masse des atomes aériens, comme un poisson se meut dans l’eau et vous ressentez intimement que votre pied foule une terre qui flotte dans l’univers infini. Je ne doute pas que vous ressentirez fortement et sans vous effrayer, la présence des âmes que vous rencontrerez. Mais le kykéôn vous aidera à mieux les percevoir. »
« - Les âmes remarqueront-elles que je suis vivant ? », demandais-je.
« - En principe, non, répondit Orphée. Dénuées de sens, elles vous percevront avec l’intellect, et si vous ne faites rien qui les amène à penser que vous êtes un vivant, elles se formeront une mentalement image de vous qui sera telle que vous leur semblerez être une âme comme les autres. Autre chose : vous devrez avoir mémorisé cette carte des Enfers, car je ne pourrais vous guider au delà du Styx. La traversée du fleuve ne posera pas problème. Plus délicat sera le passage devant Cerbère. Je vous donnerais mon chiton. Imprégné de mon odeur, vous semblerez familier à l’animal qui me connaît bien. Je vous préparerais quelques boulettes de viande mêlées de silphium. L’animal en raffole ! »
« - Du silphium ?, s’exclama Démocrite d’un air gourmant. Je croyais ce condiment à jamais disparue. »
« - Il m’en reste quelques plans cultivés sous serre », répondit Orphée. Puis le scrutant il ajouta : « Il ne faudra pas manger ces boulettes ! Sinon vous seriez bien démunis face à Cerbère. Hésiode décrit avec raison l’animal comme un « mangeur de chair crue à la voix d’airain » (15). Le chien sait sans doute se montrer très affectueux, mais seulement avec ceux qui lui apportent des gâteries. C’est d’ailleurs pourquoi Horace s’autorise à écrire : « Quand Cerbère te vit orné de ta corne d’or, remuant doucement la queue, il lécha de sa triple langue tes pieds et tes jambes » et « Cerbère, le portier de la demeure inhumaine cède à tes caresses, bien que les cent couleuvres des Furies hérissent sa tête, et que le souffle noir et l’écume impure sortent sans cesse de sa triple gueule. » (16) Ensuite, vous ne pourrez plus compter que sur vous-mêmes. Pénétrer le Tartare, où Auguste Comtus est retenu, ne sera pas aisé. J’ajoute que si votre intrusion était découverte, je nierais toute implication. »
« - Et pour ressortir ? », demanda Démocrite.
« - Ce sera beaucoup plus simple, répondit Orphée. Il vous suffira de la chanter l’ode aux Moires que je vais vous enseigner. Comme vous n’avez jamais cessé d’affirmer qu’Ananké, déesse de la Nécessité et ses filles, les trois Moires, dirigent ensemble la destinée du monde, elles devraient vous avoir en leurs bonnes grâces et vous aider à sortir. Voici l’ode : « Entendez ma prière, ô Moires aux mille noms, qui, autour du marais Ouranien, hantez l’immense Abîme où sont les âmes des morts ; vous qui allez vers la race des vivants, accompagnées de la douce Espérance, à travers la Prairie fatidique, là où la Sagesse dirige votre char qui embrasse tout dans sa course, aux limites de la Justice, de l’Espoir et des Inquiétudes, car la Nécessité sait seule ce que réserve la vie, et aucun autre des Immortels qui sont sur le faîte neigeux de l’Olympos ne le sait, si ce n’est Zeus ; et la Nécessité et l’esprit de Zeus savent seuls tout ce qui nous arrivera. Mais, ô Nocturnes, soyez-moi bienveillantes, Atropos, Lakhésis, Klothô ! Venez, ô Illustres, aériennes, invisibles, inexorables, toujours indomptées, dispensatrices universelles, Déesses rapaces, nécessairement infligées aux mortels ! Ô Moires, accueillez mes libations sacrées et mes prières, soyez propices à vos sacrificateurs et au chant suprême qu’Orphée a composé pour vous. » (17) Si le coup de l’ode ne marche pas, et bien… Je crains que vous ne sortiez jamais des Enfers. »
4. Où l’on raconte comment les ploutocrates furent sauvésIl fallu mobiliser l’équivalent de 11.900 milliards de sesterces atlantes (18) pour renflouer les ploutocrates et pour relancer des économies au bord de la ruine. La dette de l’Atlantide grimpa à 12.517 milliards de sesterces atlantes, celle du pays de Droite à 1 591 milliards de sesterces (19). Ces chiffres échappent à l’entendement, encore que les sommes que nous mentionnons ne comprennent ni les dettes privées des citoyens, ni celles des fabriques ou ni celles que les ploutocrates contractent entre eux pour se renflouer mutuellement.
Voici comment les ploutocrates obtinrent d’être sauvés. Au bord de la ruine, ils s’étaient présentés devant Dobéliobouch, le vieil Imperator de l’Atlantide, Angéla, la Reine des Teutons, Gordon le Picte et Sarkominus, avec des cordes autour du cou (qu’ils avaient empruntées à l’empereur des Shins).
Ils se prosternèrent et implorèrent pardon en ces termes : « Maîtres des grandes nations, nous ne méritons pas votre pardon ! Nous sommes coupables, car notre arrogance inouïe nous a poussés à spéculer en prenant des risques insensés ! Avouons sans détours, même si notre réputation doit en être irrémédiablement entachée : nous sommes des « fachône victim » ! Voilà, le mot est prononcé ! Ah ! Cruelle Mode, déesse impitoyable, tu nous as poussés, à prendre des « crédit defôlt souaps ». Bientôt nos maisons furent remplies de « crédit defôlt souaps » et tel des enfants qui collectionnent les images de héros de la guerre de Troie, nous ne nous lassions pas d’accumuler les « crédit defôlt souaps ». L’empire qu’exerce la mode pousse à médire et à envier son prochain : si l’un disait « moi j’ai un « crédit defôlt souaps » de tel débiteur et pas toi ! » et l’autre répondait « ce n’est même pas vrai ! », et il se précipitait pour en avoir un, lui aussi. Nous nous montrions nos « crédit defôlt souaps », et les échangions les uns aux autres. Au début, en fonction des modes, tel genre de « crédit defôlt souaps » avait la côte et on payait cher pour l’avoir, tandis que tel autre passée de mode baissait et on essayait de le refourguer... Tout à coup, sans nous concerter du tout, nous avons réalisé une chose extraordinaire. Considéré bien ceci, car c’est le produit d’un raisonnement presque enfantin : si j’achète un « crédit defôlt souaps » qui couvre un éventuel défaut, alors qu’en fait je n’ai rien prêté - puisque je rachète un titre qu’un autre avait contracté pour se protéger -, et bien se sera moi qui empocherait la prime en cas de défaut, à la place de celui qui a prêté. Puis nous découvrîmes cette chose extraordinaire : nous pourrions nous enrichir parce que des personnes ruinées ne payent plus leurs dettes. La chose nous parue si grâce aux personnes ruinées qui n’arriveraient pas à faire face à leurs prêts, puisque nous toucherions des primes, alors même que nous aurions rien prêté. Cette possibilité de s’enrichir grace à la ruine collective nous paru évidemment improbable et nous n’accordâmes pas vraiment de crédit à cette hypothèse. Nous continuâmes à nous échanger nos « crédit defôlt souaps » comme d’habitude. Chose étrange : on encouragea les pauvres à acheter des maisons dont le prix dépassait de très loin leurs médiocres ressources. Nous n’y avons pas vraiment prêté attention sur le moment. Nous pensions que c’était sans doute une mode, chez les pauvres, que d’acquérir des maisons hors de prix. Et nous, nous avons cédé à la mode de souscrire des « crédit defôlt souaps » - rebaptisés « seubprîm », nom qui paraissait plus à la mode -, qui couvrait les éventuels défauts de paiement des pauvres qui avaient acheter des maisons hors de prix. A notre grand étonnement, les pauvres eurent la maladresse d’être presque tous en même temps dans l’incapacité de payer leur dette. Avec un peu de discipline les pauvres eussent pu se ruiner en étalant leur faillite personnelle dans le temps. Mais la précipitation de la populace, obligea les compagnies d’assurance à nous verser d’un coup une quantité astronomique de primes. Et comme elles ne disposaient pas des fonds nécessaires, elles se ruinèrent. Et elles nous ruinèrent du même coup, car, par imprévoyance, nous n’avions pas contracté auprès des assurances des « crédit defôlt souaps » qui nous garantissent contre un défaut de paiement des assurances. En résumé, de quoi sommes-nous coupables ? D’avoir cédé à la Mode ! Hypnotisé par la Mode, nous nous sommes égarés, abandonnant les anciennes traditions transmises par nos pères. Et bien nous faisons le serment devant tous les dieux de l’Olympe d’en revenir aux sages enseignements de nos ancêtres : à l’avenir, imitant nos vénérables pères, nous stockerons le blé jusqu’au début des disettes et des famines, pour le revendre au prix fort aux peuples affamés et nous pratiquerons à l’encontre de nos prochains des taux usuraires. Nous nous en tiendrons aux meilleures traditions. Grands seigneurs, ne doutez pas de notre sincérité : ce serment là, nous le tiendront ! » Alors les ploutocrates se levèrent et dressant un bras vers le ciel, ils clamèrent : « Fidélité à l’esprit de nos Pères ! »
On comprend que Dobéliobouch, Angéla la Reine des Teutons, Gordon le Picte et Sarkominus ne purent qu’être profondément ému devant une si sincère contrition et un tel attachement aux traditions, si bien qu’ils jugèrent de mauvais alois de ne point se porter secours à ces repentis.
Bientôt, on expliqua au peuple du pays de Droite que l’on puiserait dans les économies faites pour les vieux jours pour renflouer les ploutocrates et que Fillionus couperait tout ; alors, une partie du peuple se mit à défiler dans les villes en agitant des pancartes – car c’était la manière qu’avait ce peuple de dire sa désapprobation. En Atlantide, le peuple se choisit un nouvel Imperator, du nom d’Obwana, qui continua à renflouer les ploutocrates, mais en leur adressant, en fronçant les sourcils, des sermons du genre : « Le problème, selon moi, c'est qu'on n'a pas l'impression que les gens d’Oual Strit aient le moindre remord d'avoir pris autant de risques » (20) – car c’était la manière qu’avait ce peuple de dire sa désapprobation. Dans d’autres contrées, les salaires furent réduits, et l’on y protesta tout aussi inutilement.
Quand aux ploutocrates, selon le mot de Cicéron, ils cachaient « leur joie pour qu'on ne croie pas qu'ils étaient insolvables. »
Notes :
(1) La crise des subprimes est une crise qui touche le secteur des prêts hypothécaires à risque aux États-Unis à partir de juillet 2007. En instaurant une méfiance envers les créances titrisées comprenant une part de ces crédits, elle a participé au déclenchement du krach de l'automne 2008.
(2) Du 10 au 15 décembre 2007, Mouammar Kadhafi fait une visite en France. Lors de la négociation de la libération des infirmières bulgares emprisonnées et torturées en Libye depuis 1999, le guide libyen obtint l'organisation d'une visite officielle à Paris, symbole de sa réhabilitation sur la scène internationale. Si Nicolas Sarkozy se défend face aux "donneurs de leçons", c'est sans compter sur la malice du guide libyen, qui n'hésite pas à démentir les propos du président français lorsque celui-ci affirme avoir évoqué la question des droits de l'homme lors de leur entretien, ou qui n’hésita pas à critiquer la politique menée par la France en matière d'immigration.
(3) Le 14 juillet 2008, le Président syrien Bachar al Assad est invité à la tribune présidentielle pour assister au défilé militaire.
(4) Polyen, Les Stratagèmes, V, 1, 1. et VII, 21, 2
(5) Extrait de la chanson de Carla Bruni, « Tu es ma came », composé en l’honneur de N. Sarkozy.
(6) Lors du point de presse du 10 janvier 2007, N. Sarkozy déclare : « C'est bien beau les leçons de droits de l'Homme et les postures entre le café Flore et le Zénith... C'est bien beau le principe qui consiste à ne pas se mouiller, à ne prendre aucun risque, à rester sur son quant-à-soi, à ne discuter avec personne, à être tellement certain de tout ce à quoi on pense en prenant son café crème boulevard Saint-Germain. Ce n'est pas comme ça que je veux défendre les droits de l'homme » Il ajoute aussi « Pour le reste, il a sa personnalité, son tempérament, ce n’est pas moi qui vais le juger. »
(7) Polyen, Les Stratagèmes, II, 30, 3
(8 )Le 15.03.11 sur la chaîne allemande RTL, Kadhafi déclare à propos de Sarkozy : "C'est mon ami, mais je crois qu'il est devenu fou. Il souffre d'une maladie psychique. C'est ce que dit son entourage. Ses collaborateurs disent qu'il souffre d'une maladie psychique."
(9) Seif Al-Islam (fils de Kadhafi) déclare sur Euronews le 16.03.11, à propos de Sarkozy : « C'est nous qui avons financé sa campagne, et nous en avons la preuve. Nous sommes prêts à tout révéler. La première chose que l'on demande à ce clown, c'est de rendre l'argent au peuple libyen. Nous lui avons accordé une aide afin qu'il œuvre pour le peuple libyen, mais il nous a déçus. Rendez-nous notre argent. Nous avons tous les détails, les comptes bancaires, les documents, et les opérations de transfert. Nous révélerons tout prochainement » Le journal en ligne Médiapart a attiré l’attention sur l’homme d’affaire Ziad Takieddine. Proche de Sarkozy, Guéant, Hortefeux et Copé, il est le principal suspect du Karachigate (affaire de retro-commissions ayant pu contribuer à financer la campagne électorale de Balladur dans le cadre de la vente de sous-marins au Pakistan), impliqué dans l’affaire du contrat Sawari II (vente de frégate à l'Arabie saoudite), signés à l'époque où Balladur était premier ministre et Sarkozy ministre du Budget, ainsi que dans celle contrat non conclut MIKSA (projet de vente d'armes à l'Arabie saoudite négocié par Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, et auquel Chirac a opposé son véto). Takieddine a obtenu en 2007 (l’année de la campagne présidentielle) des commissions occultes sur des matériels de guerre électronique livrés à la Libye, destinés à contrer la surveillance des services secrets occidentaux. Une commission occulte de 4,5 millions d’euros lui a été versée. L'homme d'affaires a organisé les visites à Tripoli de Claude Guéant, de Nicolas Sarkozy et de Brice Hortefeux. En outre, Takieddine a été rémunéré 9,8 millions de dollars par l'entreprise TOTAL pour la conclusion d'un contrat gazier en Libye. M. Takieddine entretenait des relations très soutenues avec le clan Kadhafi, au point d’user de son influence pour faire libérer un neveu du colonel Kadhafi visé en 2007 par un procès au Royaume Uni pour avoir tabassé deux prostituées dans une villa louée par ... Ziad Takieddine.   
(10) Cicéron, de Officiis, II, XXIV et XXII
(11) Salluste. Lettres de C. C. Salluste à C. César, II, 2
(12) Démocrite, fragment CLXXX (Strobée, Choix de textes, XXXI, 58) - Pour une liste complète des œuvres de Démocrite, voir Fragment A XXXIV Diogène Laërce, Vies, IX, 45-49
(13) Virgile, L'Énéide, L. VI, v 121-124 ; Hadès dieu de l'enfer était surnomé par les Grec Pluton, c'est-à-dire "le Riche". Les latins appelent le dieu des enfers Pluton et le surnomme Dis Pater, expresion qui signifie Père des richesses
(14) Le Kykéôn est décrit dans l'"Hymnes homériques XXXIII, A Déméter" comme une boisson composée d' "eau mêlée de farine et de pouliot broyé", le pouliot étant une plante aromatique du genre des menthes, utilisée comme stimulant et antispasmodique. Utilisé lors des mystères d'Eleusis, des auteurs ont imaginé que cette boisson pouvait contenir des substances hallucinogènes. C’est le cas de l’érudit R. Gordon Wasson, d’Albert Hofmann (chimiste Suisse qui découvrit le LSD) et de Carl Ruck (professeur d'Etudes Classiques à l'Université de Boston) qui co-rédigèrent "The road to Eleusis", où ils émettent l’hypothèse que le Kykéôn était composé d’un mélange de farine de blé et de farine d’ivraie, plante qui peut être contaminée par un champignon du nom de Claviceps purpurea qui présente des combinaisons chimiques voisines du LSD.
(15) Hésiode, Théogonie v. 310-312
(16) Horace, Les Odes, Livre II, Odes 19 sur Bacchus et Livre III, Odes 11 A Mercurus
(17) Hymnes orphiques, Parfum des Moires - Les Aromates
(18) En août 2009, le FMI a estimé le coût de la crise à 11.900 milliards de dollars ($11.9 trillion)
(19) Montants des dettes publiques en 2010, aux USA et en France. La dette publique française passe de 1 211,6 milliards d'Euro (64,2 % du PIB) en 2007 à 1 591,2 milliards d'Euro (82,3 % du PIB) en 2010
(20) « Le problème, selon moi, c'est qu'on n'a pas l'impression que les gens de Wall Street aient le moindre remord d'avoir pris autant de risques », déclare Barak Obama dans un entretien à la chaîne de télévision PBS, le lundi 20 juillet 2009.

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