Denis Meriau

retraité

Abonné·e de Mediapart

118 Billets

2 Éditions

Billet de blog 1 mai 2011

Denis Meriau

retraité

Abonné·e de Mediapart

1981-1986 : éléments de contexte

À l’attention de ceux à qui la matière agricole - que je traite dans les "rétro-débats" - fait peur … mais qui veulent quand même "réviser" – et de ceux qui n’ont pas connu l'époque 81-86 ... mais qui veulent quand même s’approprier quelques éléments du contexte.

Denis Meriau

retraité

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

À l’attention de ceux à qui la matière agricole - que je traite dans les "rétro-débats" - fait peur … mais qui veulent quand même "réviser" – et de ceux qui n’ont pas connu l'époque 81-86 ... mais qui veulent quand même s’approprier quelques éléments du contexte.


(Les textes qui figurent ci-après ont été écrits pour servir d’introduction aux « rétro-débats » - lesquels sont exclusivement consacré à la politique agricole - : il n’a donc pas de prétention à l’exhaustivité. )


[EXTRAIT 1
in Le rural, une force tranquille ?_1981-1986 (Assemblée nationale) : rétro-débats 1


La France de mai 81 est une France tranquille. Fille du Front Populaire et - peut-être ?- de mai 68, elle n'en épouse pas les enthousiasmes.
Si le peuple de Paris se rend à la Bastille, ce n'est pas pour y mettre le feu, mais pour y écouter de la musique.
"La surprise de mai-juin 1981, écrit Serge SUR[i], tient dans la facilité de l'alternance. [...] Dès lors que l'alternance était possible, elle devenait facile, c'est-à-dire inévitable dans son déclenchement et irrésistible dans son aboutissement."
Si la France est paisible, le monde l'est moins.
Les Chinois viennent de condamner à mort la " bande des quatre " et le souvenir de ces accès de fanatisme s'estompe à peine que la révolution iranienne bouscule non seulement la vie quotidienne des Iraniens, mais aussi les rapports de force mondiaux : la guerre contre l'Irak provoque un deuxième choc pétrolier.
La prise des otages américains est ressentie aux USA comme une gifle . Comme pour se rassurer, les Américains élisent Reagan à la présidence. L'ambition de ce dernier est de mettre au pas l'Iran et de stopper l'expansion des Soviétiques.
Cela fait deux ans en effet que l'URSS occupe militairement l'Afghanistan et, si elle n'a pas eu besoin de rééditer le coup de force de Kaboul pour mettre au pas les syndicalistes polonais, l'été polonais débouche sur un hiver des plus sombres.
Dans ce contexte, les négociations sur le désarmement piétinent et l'OTAN a décidé de riposter au SS20 soviétiques en installant les fusées Pershing sur le continent européen.
L'Europe a de la peine à surmonter ses contradictions.
En avril 1980, le Conseil européen de Luxembourg, confronté à l'intransigeance britannique, s'est soldé par un échec. Pour que celui-ci ne soit pas irrémédiable, le Conseil a donné mandat à la Commission pour faire des propositions. Depuis lors, la relance de l'intégration européenne est à l'ordre du jour, ainsi que la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC).
En matière agricole, les perspectives ne sont pas bonnes : dès cette époque, la Commission fait état d'excédents et prévoit des mesures radicales ( il est question, en particulier – et nous en reparlerons - d’instaurer des quotas sur les produits laitiers.) ; mais il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre !
Les préoccupations monétaires ont provoqué un rapprochement franco-allemand. Depuis 1978, un "serpent monétaire" lie entre elles les monnaies de plusieurs pays.
C'est en quelque sorte un parapluie qui devrait protéger le franc, dont l'équilibre est fragile face à la "flambée du dollar" et à la hausse des taux d'intérêt qui ont atteint, aux Etats-Unis des taux "absurdes".
Mais c'est aussi une contrainte car les décisions relatives à la monnaie doivent être concertées et, compte tenu du déséquilibre de l'économie française par rapport à l'Allemagne, la France, dès avant l'arrivée de la gauche, n'est pas du tout en position de force.
En effet, les indicateurs économiques, en ce début d'année 1981, ne sont pas bons : la hausse des prix a été de +13 % en 1980; le nombre des demandeurs d'emploi dépasse le million et demi et l'INSEE "prévoit une forte augmentation des demandeurs d'emploi au premier semestre 1981".
Cet environnement contraste avec le ton assez morne de la campagne électorale.
"Partie de trop loin avec des candidats trop connus, la campagne présidentielle de 1981 s'est déroulé sans passion, voire dans un certain climat de lassitude. Tout semblait avoir été dit, et même le résultat apparaissait, aux yeux de la plupart des commentateurs, joué d'avance" ( Thierry PFISTER [ii])
[ lire aussi dans rétro-débats 1 ] :
la situation de l’agriculture française en 1981
les programmes agricoles des candidats à l’élection présidentielle
au Palais Bourbon : quelques caractéristiques de la nouvelle Assemblée/ quelques exemple de lyrisme agro-rural

[EXTRAIT2
in « Quantum » et politique différenciée des revenus_1981-1986 (Assemblée nationale)_rétro-débats 3

1982. L'Assemblée Nationale a atteint sa vitesse de croisière.
L'application du programme va bon train : les 39 heures, la loi Quillot (logement), les lois AUROUX (droits des travailleurs).
La décentralisation devient une réalité - laquelle devrait être confortée par une réforme du Plan.
Alain Savary commence les consultations sur l'enseignement privé, provoquant aussitôt une mobilisation des troupes : défenseurs de l'école privée, d'un côté, défenseurs de la laïcité de l'autre.
Nombreux sont les observateurs qui constatent une dégradation du débat public.
Les motions de censure se succèdent au rythme d'une par mois - si l'on ne prend en compte que le temps réel des sessions.
(Et dire qu’en 2008/2009, lorsque la droite a voulu réformer en profondeur les modalités du travail parlementaire, tout s’est passé comme si l’obstruction était une pratique – et une invention – de la droite !)
A gauche, plusieurs débats témoignent des hésitations et des contradictions :
Robert Badinter s'oppose à Gaston Deferre à propos des contrôles d'identité.
Lorsque Pierre Mauroy parle d'aides à l'investissements, le PCF entend "cadeaux au patronat".
Le Président de la République est obligé de trancher le débat sur la réduction du temps de travail : faut-il ou non maintenir le pouvoir d'achat ? Il choisira la seconde solution; mais, quelques mois plus tard, constatant que "la relance des économies occidentales n'est pas au rendez-vous", Pierre Mauroy va décider de bloquer prix et salaires pour enrayer l'inflation et éviter une nouvelle dévaluation (nous en sommes à la troisième).
En matière agricole, la célébration du centenaire du ministère de l'agriculture n'a pas permis la réconciliation du (de la) ministre et des agriculteurs - ou plus précisément de "la profession".
Edith Cresson a - courageusement - affronté les congressistes de la FNSEA. Elle leur a expliqué que son objectif numéro un était de "gagner la bataille du revenu agricole", que pour y parvenir, elle se battrait d'une part à Bruxelles [ rétro-débats 2 ] et, d'autre part, en France, pour mettre en place de nouveaux outils : les offices fonciers ( ce qui n’aboutira pas/ rétro-débats à venir/ 6) et les offices par produits.
Ses propos n'ont pas réussi à désarmer l'opposition de la FNSEA : l'imposante manifestation nationale du 23 mars à Paris fera date dans les annales du syndicat.
Le gouvernement cherche alors à changer de terrain : il publie les décrets instituant la proportionnelle dans les élections aux Chambres d'agriculture, espérant ainsi favoriser la percée des syndicats qui lui sont favorables ( ce qui ne sera pas le cas).
De plus, Édith Cresson engage - hors syndicats (sacrilège suprême !) - une concertation de grande ampleur sur l'avenir de l'agriculture : les États Généraux du Développement.

[EXTRAIT 3 ]
in BARRE, ROCARD … et les autres_1981-1986 (Assemblée nationale) : rétro-débats 5

1983. Avec la « rigueur », les socialistes entreprennent un « virage » des plus risqués. En ce sens qu’au sortir de ce virage, ils vont se retrouver positionnés dans un axe très différent - pour ne pas dire, diamétralement opposé – de (à) celui sur lequel ils s’étaient – ils nous avaient – embarqués.(On peut même dire que, depuis ce virage de 1983, les socialistes n’ont jamais réussi à se positionner sur une trajectoire cohérente, efficace et mobilisatrice.)
L’heure est venue de la grande mutation de la gauche et de sa conversion à « l'économique avant toute chose ». Nécessité fait loi.
Le blocage des prix et des salaires (juin 2002) ne suffira pas. En mars 1983, la troisième dévaluation s'accompagnera d'un deuxième plan de rigueur dont les conséquences seront beaucoup plus importantes que pour le premier.
Le Gouvernement Mauroy, après avoir été tenté de sortir du Système Monétaire Européen et d'appliquer une politique protectionniste, s'aligne sur les politiques économiques des autres pays occidentaux en décidant de réduire de soixante milliards la demande intérieure : prélèvement de 1% sur le revenu imposable, emprunt obligatoire remboursable et surtout, économie sur les dépenses budgétaires et sociales.
Un tel plan d'austérité ne pouvait que provoquer des clivages à gauche.
Pour Jean-Pierre Chevènement, il ne s'agit pas d'une "parenthèse", mais d'un "virage" qu'il refuse de cautionner : il ne fera pas partie du troisième Gouvernement Mauroy.
Le parti communiste, quant à lui, considère que ce plan est en contradiction avec les objectifs définis par le Président de la République en 1981. Les quatre ministres du PCF n'en continuent pas moins de siéger au Gouvernement.
Le Parlement est quelque peu court-circuité. Il n'aura son mot à dire qu'une fois le changement de cap décidé.
Sur le plan agricole, le plan d'austérité coïncide avec l’arrivée de Michel Rocard au ministère de l’Agriculture : la FNSEA a eu la peau d’Édith Cresson !
L'objectif premier du nouveau ministre est, d’ailleurs, de renouer les ponts entre le Gouvernement et la FNSEA. Quelques jours après son entrée rue de Varenne, il fait un discours très remarqué devant le Congrès de la FNSEA.
Il élimine tous les sujets qui fâchent : politique différenciée des revenus , diversification des modèles de production, cogestion.
Il reconnait la "prééminence" de la FNSEA parmi les "organisations de nature syndicale".
Conformément à la tradition des ministres de l’Agriculture, il se situe en défenseur de la paysannerie vis-à vis de la CEE, vis-à vis de la population ... et même vis-à vis du gouvernement:
"Je suis prêt à assurer l'identité profonde de ce monde agricole. Les problèmes des agriculteurs ne sont pas tout à fait les mêmes que ceux de la majorité des Français ! Et je crois être là pour le rappeler, si besoin était, à une heure où le « tout pour l'industrie » a tendance à devenir le discours dominant."
La "rigueur", Michel Rocard connait. On pourrait même dire qu'il aime.

C'est ainsi qu'à la fin de la présentation du budget de l'agriculture, M.Rocard ne peut s'empêcher de dire "quelques mots de la méthode et de la démarche qui guident (son) action" :
"La rigueur, ce n'est pas celle qui se mesure au pourcentage global de ce budget, car je ne confonds pas la rigueur avec la rareté; c'est d'abord […] la rigueur intellectuelle, qui consiste à parler vrai et à agir en conséquence, pour ne pas enfermer l'agriculture française dans le « ghetto », finalement si commode, de ses particularismes, de l'assistance et du clientélisme.
Oui, il y a, dans ce budget, des aspects négatifs, des secteurs qui verront leurs moyens n'augmenter que peu ou pas du tout. Je l'assume comme la contribution que paie l'agriculture aux difficultés d'un monde en crise, auxquelles il n'est au pouvoir de personne de se soustraire
."
Les "difficultés d'un monde en crise" ?
M.Rocard les a longuement expliquées lorsqu’il a parlé des -difficiles- négociations européennes. La France va hériter de la présidence de la Communauté au moment où les contradictions entre les États membres ont atteint leur paroxysme. L'intransigeance de Mme Thatcher ( elle souhaite récupérer une somme correspondant à la différence entre ce que la Grande-Bretagne verse à l’Europe et la somme qu’elle en retire) a entraîné l'échec du sommet d'Athènes en décembre. Le désaccord sur les questions budgétaires bloque toute décision sur l'avenir de la PAC et sur l'élargissement.
L'accord sur les questions agricoles sera quand même signé le 31 mars, mais la « révision » que cet accord entérine est aux antipodes des espérances dont les députés socialistes avaient été porteurs.
L'« avenir » de la PAC, ce seront les « quotas » ( laitiers, principalement) et la baisse des prix.
Dans ce contexte, on peut imaginer - ou souhaiter - que la représentation nationale se serre les coudes. Il n’en est rien. Les ténors vont monter au créneau : Jacques Chirac, Raymond Barre viendront parler de l'agriculture, mais ce sera pour accuser la gauche d'avoir "tué la poule aux œufs d'or". Les temps sont difficiles -certes - mais c'est un peu de votre faute, messieurs, diront-ils en substance.
Pourtant, à y regarder de plus près, l’échange entre Raymond Barre et Michel Rocard est empreint – à défaut de consensus - de déférence et de courtoisie … ce qui ne sera pas du goût des « autres » (socialistes) !

[EXTRAIT 4
in Le choc de la modernité … et des quotas laitiers …_1981-1986 (Assemblée nationale) : rétro-débats 8

L'arrivée de Laurent Fabius à la tête du Gouvernement est tout à la fois le signe et l'outil d'une transformation du discours et de la pratique du PS.
Le PCF a coupé les ponts : c'est à lui qu'il reviendra, de temps à autre, de raviver les braises mourantes d'un état de grâce oublié.
La querelle de l'enseignement privé, de par la volonté de Mitterrand, est définitivement abandonnée et le Gouvernement, sous l'égide de Michel Rocard – alors ministre de l’Agriculture -, s'apprête à célébrer de conviviales agapes en l'honneur de la reconnaissance de l'enseignement agricole privé.
Dès octobre 1983, Laurent Fabius, qui était alors -seulement - ministre de l'industrie et de la recherche, concluait son intervention sur la politique industrielle du Gouvernement en ces termes :
"Ce que nous faisons aujourd'hui pour la formation, la recherche, l'innovation l'exportation est, en tout état de cause, indispensable. Ne pourrions-nous, au moins sur ce terrain, trouver un point de rassemblement".
Entreprise … épargne … Investissement … Profit … Initiative économique … Redéploiement …
... tels sont les mots "porteurs" à l'ère Fabius. Ce ne sont pas des mots nouveaux, mais aujourd'hui, ils s'écrivent en majuscule.
Tout le discours se réorganise autour d'eux.
Qu'il s'agisse de l'enseignement, des industries agro-alimentaires, des exploitations, de la filière bois - et même de l'administration - le projet de budget agricole 1985 est, lui aussi, tout imprégné de l'idée de modernisation.
En cette fin d'année 1984, la situation de l'agriculture est ambivalente.
Les résultats sont bons : le revenu augmente de 1,5 p. cent; mais les écarts ne cessent de se creuser entre ceux qui profitent de la modernisation et ceux qui en sont exclus. De nombreux agriculteurs ne peuvent même plus payer leurs cotisations sociales.
L'accord de Dublin apporte de nettes améliorations au marché du vin, mais ce n'est pas suffisant pour désamorcer le refus de l'élargissement.
Mais 1984 restera, surtout, dans la mémoire des agriculteurs comme l'année des quotas laitiers.
Bien sûr, ils ne paieront pas de pénalités pour cette année …
… bien sûr le Gouvernement a mis en place des dispositifs de protection …
Mais, les quotas - au-delà de rupture qu’ils représentent sur le plan des marchés - sont ressentis par les agriculteurs comme une remise en question de leur fonction nourricière, comme la fin d'une période d'abondance :
l'agriculture ne serait plus ce "réservoir sans fin" que chante le poète ... A moins qu'elle ne sache s'adapter à ces "âges nouveaux" !...
"Souvenez-vous des vers composés par Péguy pour sa célèbre présentation de la Beauce à Notre-Dame de Chartres :
« Deux mille ans de labeur ont fait de cette terre un réservoir sans fin pour les âges nouveaux. »
Puisse le Gouvernement ne pas briser, à coups d'idéologie, ce réservoir millénaire.
" (E.HAMEL)

[EXTRAIT 5 ]
in L’Europe, encore l’Europe, toujours l’Europe ! _1981-1986 (Assemblée nationale) : rétro-débats 9 ]

1985. Fin de règne ? Nous - aujourd’hui – nous savons que non. Après avoir connu une première cohabitation, Mitterrand va rebondir et entreprendre un second septennat.
Mais, eux, les députés, ils ne le savaient pas.
Et, à l’Assemblée, l’humeur était des plus morose.
Dès la mise en place de son gouvernement, Fabius avait emmagasiné un capital de confiance non négligeable grâce au nouveau style de communication, plus ouvert, plus « moderne », mais grâce aussi aux bons résultats économiques : le chômage est stabilisé, l'inflation est ramenée à moins de 5 p.cent, le pouvoir d'achat connaît une tendance à la hausse.
Mais le choc médiatique de la modernité va être éclipsé par d'autres « chocs » qui ont nom Nouvelle-Calédonie, Action Directe, otages français au Liban, Rainbow Warrior.
Jamais, depuis le premier choc pétrolier, les enjeux internationaux ne sont apparus aussi déterminants.
La rencontre Reagan-Gorbatchev, l'ouverture des négociations du GATT, l'adoption de l'Acte Unique européen marqueront plus l'histoire du pays que le face à face télévisé Fabius-Chirac ou la publication des plateformes électorales.
Dans l'optique de Mitterrand et du Gouvernement, le succès de la modernisation en France est lié au devenir de l'Europe.
De fait l'Europe progresse. Péniblement.
L'accord se réalise sur l'élargissement de la Communauté à l’Espagne et au Portugal, sur le financement, sur la réforme des institutions.
Nécessité fait loi. La concurrence sur les marchés prend une tournure nouvelle.
Les États-Unis se sont façonnés deux machines de guerre contre l'Europe : le « Farm Bill » et le programme « BICEP » (Bonus Incentive Commodity Export-Program). Leur ambition est de reconquérir des marchés internationaux grâce à une politique d'exportation agressive dans laquelle l'État joue un rôle à faire pâlir les idéologues libéraux purs et durs.Pour aller plus loin
résumé des rétro-débats :
1981 : la « furtive embellie »

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.