La COVID-19 est une maladie émergente sous forme pandémique aiguë depuis plusieurs mois. On en connait maintenant les principaux symptômes, de nombreuses études ayant été rapidement disponibles dans les plus prestigieuses revues de médecine. Plus récemment on commence à comprendre que des séquelles potentiellement invalidantes peuvent survenir dans de nombreux cas, même après les formes cliniques « bénignes » non hospitalisées et même les atteintes asymptomatiques.
L’Académie National de Médecine a publié le 15 juillet 2020 un rapport listant les principales séquelles rapportées dans la littérature internationale.
Les atteintes respiratoires résiduelles sont en relation avec une fibrose pulmonaire persistante qui limite les capacités respiratoires, sensibilise aux infections pulmonaires ultérieures et pourrait accroitre la mortalité et diminuer l’espérance de vie, quelle que soit la gravité initiale de la maladie. Cette fibrose serait cytokine dépendante.
Le myocarde est lui aussi très souvent atteint, pouvant conduire à une insuffisance cardiaque persistante, des troubles du rythme, un risque d’infarctus myocardique, nécessitant une surveillance prolongée.
Au niveau des reins « Les atteintes directes liées au virus se traduisent par une nécrose des cellules épithéliales tubulaires inconstamment réversible pouvant conduire à une insuffisance rénale chronique terminale. L’évolution vers l’insuffisance rénale chronique étant toujours silencieuse, les malades ainsi atteints doivent être surveillés sur une longue période. »
Au niveau du système nerveux des troubles variés ont également été décrits, potentiellement mortels, même dans les formes les plus bénignes : AVC, troubles de l’équilibre, confusion par lésion du corps calleux, neuropathies périphériques, douleurs inexpliquées. Leur gravité semble indépendante de l’atteinte respiratoire.
Des séquelles psychologiques sont à craindre, notamment un syndrome de stress post-traumatique qui peut persister longtemps et impacter la vie professionnelle et sociale. Cela touche les patients hospitalisés mais aussi les familles et les soignants durement éprouvés dans les établissements de santé.
D’une manière générale, les troubles dont se plaignent les patients sont un malaise général, des douleurs musculaires, des arthralgies, de la fatigue au moindre effort physique ou intellectuel, une perte de la mémoire et, parfois, des accès de tachycardie. Ces troubles sont le plus souvent épisodiques, mais ont parfois un caractère prolongé ou récidivant, ce qui inquiète beaucoup ces sujets. Dans le post SRAS, un tiers des patients ont souffert et souffrent parfois encore de séquelles.
A titre d’exemple on peut citer les rugbymen du stade français chez qui, alors qu’ils n’avaient aucun symptôme, on a trouvé des lésions pulmonaires au scanner, ce qui a nécessité une période de repos prolongée.
Des douleurs chroniques, articulaires ou musculaires, sont également rapportées par un tiers des patients 18 et 40 mois après la guérison du SRAS.
Il est donc utile que les « jeunes » qui se croient à l’abri du coronavirus, invincibles et libres, prennent conscience que, au-delà du soin qu’ils peuvent prendre à éviter de contaminer leur entourage, ils ont intérêt à se protéger pour eux-mêmes. Porter le masque correctement, respecter les gestes barrières, c’est éviter de souffrir de séquelles d’une maladie que l’on n’aura pas vu arriver ni se développer à l’intérieur de soi, insidieusement.