Billet de blog 12 septembre 2020

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Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

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Regard rétrospectif sur la prise de pouvoir du numérique dans le cinéma

Le numérique s’est imposé en France comme dans le monde sous la forme d’un nouveau monopole hégémonique refusant toute alternative dans l’industrie du cinéma. Pour prendre du recul, un débat a été organisé au Cinéma du Réel en 2013 dont cette édition est la retranscription.

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Au sujet du livre Digital(e), l’argentique à l’heure du numérique

En 2013, durant l’édition du festival Cinéma du Réel, un débat était organisé par le laboratoire cinématographique partagé L’Abominable, en présence de différents acteurs de l’industrie du cinéma pour interroger leurs pratiques de l’argentique et du numérique, au moment où le réseau de salles en France était entièrement équipé de projecteurs numériques à la suite d’un investissement financier sans précédent. Les tournages de cinéma eux-mêmes sont très rapidement passés par l’hégémonie du numérique, multipliant les heures de rushes et diminuant considérablement les coûts associés à l’argentique dans certains domaines. Les Éditions commune, dans leur souci d’aller mettre en avant ce qui se passe à la marge de l’industrie officielle du cinéma, recentrent le débat en proposant la retranscription quasi intégrale des échanges nourris ce jour-là au Cinéma du Réel. Les réflexions sur l’hégémonie offensive de l’industrie du numérique, mise en scène par Nicolas Rey, animateur des débats et cinéaste travaillant en argentique avec l’appui du laboratoire indépendant L’Abominable, sont alors passionnés, entre les préconisateurs du tout numérique, les amoureux de l’argentique et les garants de la diversité de l’expression et de la réception cinématographique.
La lecture de cet ouvrage en 2020 offre une précieuse perspective historique pour saisir l’enjeu des débats autour du numérique au moment de son raz-de-marée. La situation a encore évolué depuis et certaines problématiques auraient tendance à disparaître de la réflexion en l’absence de ce regard rétrospectif sur ce qui s’est déroulé durant la précédente décennie, l’arrivée du numérique et son hégémonie ayant été moins visible pour le public que pour les professionnels, à la différence de l’autre révolution technologique comparable qu’était la normalisation du cinéma parlant qui a entraîné la disparition massive du cinéma muet dans les nouvelles productions.

Illustration 1

Digital(e), l’argentique à l’heure du numérique

Nombre de pages : 121
Date de sortie (France) : 22 novembre 2015
Éditeur : Éditions commune
Collection : Cinéma hors capital(e), n° 5

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