"Le Vieil homme et les narcos": un roman graphique de Ricardo Vilbor et Max Vento
- 7 janv. 2021
- Par Cédric Lépine
- Édition : Cinémas d'Amérique latine... et plus encore
Au sujet du roman graphique Le Vieil homme et les narcos de Ricardo Vilbor et Max Vento
Ricardo Vilbor et Max Vento, réciproquement les auteur et illustrateur mexicains originaux de ce roman graphique, se sont inspirés d’un dramatique fait divers où un civil, notamment un vieil homme, a osé ne pas se plier devant la violence des menaces mises à exécution des Zetas, groupes de narcotrafiquants au Mexique qui règnent en maître avec la complicité des autorités corrompues représentant l’État. L’histoire suit les dernières 24 heures d’un vieil homme qui se sait condamné lorsqu’un groupe de narcos ont jeté leur dévolu sur une ferme pour en faire une piste d’atterrissage pour leurs trafics illicites. Pas besoin ici de multiplier les récits complexes pour replacer la tension de ces dernières heures de la vie d’un homme âgé qui avait pour lui la probité d’une vie rudement gagnée. En revanche, comme dans un polar, le flashback permet de remonter le temps afin de comprendre par les souvenirs passés comment un homme est devenu une personnalité singulière, façonné par la violence endémique et l’affirmation d’une mère seule décidée à survivre et transmettre cette absence de résignation à ses enfants. Par cette histoire courte aux personnages réduits à portion congrue, c’est l’épée de Damoclès qui est posée sur tout civil mexicain dans la société contemporaine ravagée par l’impunité des activités des narcotrafiquants qui est ici dénoncée.
El Viejo y el narco
de Ricardo Vilbor (scénario) et Max Vento (dessin et couleur)
traduction de l’espagnol de Benjamine des Courtils
adaptation française d’Emmanuel Proust
Nombre de pages : 60
Date de sortie (France) : 16 mai 2019
Éditeur : nouveau monde graphic
Le Club est l'espace de libre expression des abonnés de Mediapart. Ses contenus n'engagent pas la rédaction.