Billet de blog 9 décembre 2021

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Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

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La Havane 2021 : "Una madre" de Diógenes Cuevas

Après la mort de son père qui a été violent avec lui, Alejandro décide de retrouver sa mère enfermée dans son asile psychiatrique gardée par des religieuses.

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Film de la compétition premier long métrage de fiction de la 42e édition du Festival International du Nouveau Cinéma Latino-Américain de La Havane 2021 : Una madre de Diógenes Cuevas

Pour son premier long métrage de fiction, Diógenes Cuevas signe un récit qui s’installe dans le cadre d’un road movie dans la campagne en périphérie de Medellin, à travers l’expérience cathartique d’un jeune homme en quête de lui-même. Autour de ce drame psychologique, Diógenes Cuevas met en scène la relation entre une mère mentalement fragile et un fils dont la fracture intérieure est si profonde qu’elle s’exprime par des explosions subites de violence. Le drame est résolument intimiste mais reflète un sujet plus large : celui de la violence faite aux femmes, qu’il s’agisse d’une institution religieuse, d’un époux, d’un père comme d’un fils maladroit.

Illustration 1
"Una madre" de Diógenes Cuevas © DR

Diógenes Cuevas traite avec sincérité le sujet de la difficulté d’accompagner une personne proche fragile psychologiquement dans cette histoire douloureuse où les éclaircies se produisent rarement, à l’image d’un ciel toujours encombré de nuages dans cette campagne en apparence paisible où un père exerce son pouvoir absolu sur sa fille mutique.

L’histoire est écrite avec simplicité, probité et efficacité, privilégiant la relation entre les personnages pour questionner les démons qui les habitent, dans le cadre d’un road movie de survie rythmé par quelques moments de suspense. Le film porte de nombreuses fragilités dans sa mise en scène, notamment avec une interprétation où les corps des acteurs sont trop figés dans des rôles, sans pouvoir faire preuve de spontanéité. La direction d’acteurs méritait une plus profonde épure à l’instar des acteurs dans La Sirga de William Vega dont les choix de mise en scène, de relations austères entre les personnages de même que les couleurs sombres dominantes font de ce film une référence qui aurait pu inspirer Diógenes Cuevas.

Una madre
de Diógenes Cuevas
Fiction
83 minutes. Colombie, 2020.
Couleur
Langue originale : espagnol

Avec : José Restrepo (Alejandro), Marcela Valencia (Dora), Eva Bianco (Socorro), Alberto Cardeño (le père de Carmen), Cristina Zuleta (Carmen)
Scénario : Diógenes Cuevas
Images : Roman Kasseroller
Montage : Ana Remón
Musique : Alvaro Morales
Production : Antorcha Film, Pucara Cine
Producteurs : Federico Eibuszyc, Jhonny Hendrix, Barbara Sarasola-Day
Producteur exécutif : Rocío Rincón

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