13h50, ce samedi.
J'arrive sur le lieu de rendez-vous sous un soleil torride, un soleil de mois d'août pour une mi-septembre. De l’appréhension, mais du courage... Les sans-voix que sont les animaux n'ont que les nôtres pour se faire entendre, et aujourd'hui je compte bien participer courageusement à ce rassemblement sous forme de happening pour donner un peu de visibilité à tous ces animaux torturés au nom d'une pseudo-science...
Une table, des combinaisons blanches, de l'eau, des tracts, des affiches et des badges, des tee-shirts, toute une panoplie pour une action qui nous l'espérons tous, ouvrira quelques yeux et quelques oreilles.
On enfile tous nos combinaisons en papier, et on prend place à côté d'une petite croix au sol. Voilà. C'est parti. Trois heures sous le soleil de plomb, convaincus de notre capacité à tenir, mais surtout convaincus de la légitimité de notre action.
C'est difficile. On fait le vide en soi, on se convainc qu'on peut tenir encore quelques minutes, avant de lever la main pour se faire remplacer et aller boire un peu d'eau à l'ombre, avant de revenir remplacer quelqu'un d'autre. Parfaite organisation. Quelques mains se lèvent. Tout se passe à merveille, nous sommes tous convaincus de notre action et en fait, comparée à la souffrance des pauvres animaux de laboratoire ou d'ailleurs, notre petite souffrance à nous est minuscule.
Pour la réaction du public, elle est en général compréhensive et intéressée. Bon, il y a toujours les quelques irréductibles, aux mots grossiers jaillissant de leur bouche, et qui les éclaboussent bien plus salement que nous !
Un commentaire m'a interpellée toutefois. Les responsables de l'action nous avaient dit de ne pas répondre, de ne pas broncher, d'être des statues. C'est un peu la définition du happening. Théâtral. Mais lorsqu'une "dame" bien mise et toute pincée nous a lancé :
- "vous feriez mieux de vous occuper des enfants de Gaza et de la faim dans le monde" ! franchement, là, j'ai pas pu me retenir. Une insulte a fusé de ma bouche avant que je la retienne... Mais qu'en sait-elle cette idiote pincée ? Quelqu'un a dit un jour (et je ne sais plus qui) qu'on n'avait pas un cœur pour les humains et un cœur pour les animaux, mais un seul cœur pour les êtres vivants. Donc oui, madame, nous avons aussi, chacun en tant qu'individu, manifesté pour les enfants de Gaza, et peut-être contribuons-nous, plus que vous, à éradiquer la faim dans le monde...
Conclusion : je recommencerai. Sous la pluie, le vent ou le soleil. Mais je reviendrai. Une fraternité, une entité. Comme ça fait du bien !
http://www.international-campaigns.org/montpellier-initiative-citoyenne-europeenne-stop-vivisection/