La FI avait choisi pour montrer ses muscles la date de la commémoration de la Commune de Paris (mars-mai 1871) qui fut écraséé par les troupes versaillaises au drapeau bleu, blanc, rouge.
La drapeau tricolore est le symbole, non de la « patrie en danger », mais des crimes commis contre les ouvriers parisiens en Juin 1848 et en mai 1871 : des dizaines de milliers de morts, souvent lynchés, des milliers de déportés et d’emprisonnés.
L’infâme drapeau tricolore
Paul Brousse, combattant rescapé de la Commune de Paris, le nomma «L’infâme drapeau tricolore ».
La majorité des députés royalistes, tout en exprimant sa " déférence " au comte de Chambord, le petit fils de Charles X, fit acte de fidélité au drapeau tricolore " devenu, par opposition à l'étendard sanglant de l'anarchie, le drapeau de l'ordre social " (cité dans " les débuts de la III ème République " J-M Mayeur Page 17 Seuil - histoire. 1973). Le Blanc de ce torchon tricolore désignait, en effet, la Royauté.
Dans son adresse aux travailleurs français, du 18 mars 1892, pour marquer l’anniversaire de la Commune, Friedrich Engels écrivait : « Il y a 21 ans aujourd’hui que le peuple de Paris arborait le drapeau rouge, en défi à la fois au drapeau tricolore français qui flottait à Versailles et au drapeau tricolore allemand qui flottait sur les forts occupés par les Prussiens. […] Ce qui fait la grandeur historique de la Commune, c’est son caractère éminemment international . C’est ce défi hardiment jeté à tout sentiment de chauvinisme bourgeois. La classe ouvrière de tous les pays ne s’y est pas trompée. Que les bourgeois célèbrent leur 14 juillet ou leur 22 septembre. La fête de la classe ouvrière, partout et toujours, sera le 18 mars ! » ( http://mjcf.pevele-melantois. over-blog.fr/article-16020831. html )
Tout cela, le Chef de la FI le sait fort bien. En se hissant sur une marée basse de drapeaux « BBR », dans une mise en scène préparée à l’avance, il a montré clairement que la FI se situe clairement, « festivement » et bruyamment en dehors du mouvement ouvrier.
La FI s’est montrée sous son vrai jour, celui du chauvinisme, celui de la « concorde nationale », c’est-à-dire de la collaboration des classes, c’est-à-dire la soumission des travailleurs et des syndicats au nom de l’insoumission, c’est-à-dire une politique réactionnaire sur toute la ligne.
Un bras d’honneur au mouvement ouvrier et à ses combats
Les syndicalistes, les militants ouvriers et les jeunes qui ont été « hameçonnés » par ce cheval de Troie qu’est la FI vont comprendre que cette enseigne n’a pas pour but de « rompre avec ce monde pourri », pas plus qu’elle n’a pour but « d’éradiquer le travail précaire » ou de combattre l’Union européenne. La seule lecture du programme de la FI, au-delà des boniments, permet en effet d’établir que ces gens-là veulent « changer quelque chose » pour que « tout reste pareil », sous le drapeau des Versaillais, sous la dictature des taux de profits capitalistes, sous le joug du travail précaire.
En faisant flotter le drapeau BBR le jour de la commémoration du 18 mars 1871, la FI a fait un bras d’honneur au mouvement ouvrier et à ses combats.
« L’avenir en commun »* se vantent-ils ! L’ avenir ? La FI n’en a aucun !
La Commune, le 20 mars 2017
* titre du programme de la FI