Je reproduis ici l'alerte POLLINIS sur un dispositif lourdement attentatoire aux droits des citoyens, qui protège les pesticides notamment tueurs des pollinisateurs créé en 2019, inaperçu, attaqué devant les tribunaux par plusieurs Associations. Jugement dans les prochains jours. Extraits ci-après du site de POLLINIS, ainsi que de la Lettre Ouverte à signer en urgence. Voir "actions" Encart sur cette action. Michel-lyon
Voir le site de l'Association POLLINIS et de Générations futures
"Les géants de l’agro-industrie se sont dotés d’une nouvelle arme pour réduire au silence les défenseurs de la nature…
… et s’assurer pour de longues années encore de pouvoir commercialiser sans entrave des pesticides qui déciment les abeilles et la biodiversité, avec la complicité du ministère de l’Intérieur !
Le nom de cette arme : Déméter.
Une cellule de gendarmerie née d’un pacte illégal (1) qui lie le ministère de l’Intérieur à la FNSEA et aux Jeunes agriculteurs, deux syndicats qui défendent un modèle agricole conforme aux intérêts financiers de l’industrie et catastrophique pour la biodiversité
...tous les moyens sont bons : surveillance abusive, visites musclées et interrogatoires à rallonge sont utilisés pour étouffer la critique de l’industrie des pesticides, dont les produits contaminent déjà 100 % des sols (5) et 80 % des masses d’eau souterraine (6).
Nous devons impérativement couper court à l’emprise terrifiante de l’agrobusiness sur les moyens de police, au mépris des libertés démocratiques inaliénables du citoyen !
POLLINIS a saisi la justice aux côtés de l’association Générations Futures, et déposé un recours devant le tribunal administratif de Paris pour obtenir la suppression immédiate de la cellule Déméter.
La première audience au tribunal aura lieu cette semaine.
Et nous avons besoin d’un élan de soutien massif de tous les citoyens pour nous permettre de tenir bon face aux géants que nous attaquons !
Pour faire contrepoids à l’alliance illégale du gouvernement et des syndicats liés à l’industrie contre les libertés de penser et de s’exprimer, nous avons besoin de votre voix et de celle de centaines de milliers de citoyens qui refusent cette dérive autoritaire.
Alors que l’agriculture intensive continue d’exposer massivement l’ensemble des organismes vivants à ses produits toxiques et cancérigènes (7), l’État s’allie à l’agrochimie – contre ses propres citoyens ! – en lui offrant une police dédiée à la défense de ses intérêts.
Selon le dossier de presse publié à sa création (8), Déméter est compétente pour punir les « actions de nature idéologique » et les « simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole »…
Un cadre d’intervention identique à celui d’une véritable police de l’opinion !
"Lettre ouverte
Au Premier ministre Jean Castex
Au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin
Monsieur le Premier ministre,
Monsieur le Ministre de l’Intérieur,
La cellule de gendarmerie Déméter, créée il y a deux ans par un pacte contre-nature entre deux syndicats promoteurs de l’agriculture industrielle – la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs – et le ministère de l’Intérieur, est un dévoiement sans précédent d’un service public régalien à l'usage d'intérêts privés.
Le périmètre d’intervention de cette cellule, étendu aux actions symboliques et idéologiques, menace tous ceux qui critiquent les effets dévastateurs du système agricole dominant sur l’environnement et la biodiversité, et enfreint dangereusement les libertés fondamentales d’information, d’opinion et d’expression, garanties par la Constitution.
Ce pacte illégal est un outil de plus aux mains de quelques grands groupes agro-industriels, pour maintenir les agriculteurs dans un système dépendant des pesticides, et dévastateur pour le vivant, dont seules ces multinationales tirent profit. L’État, lui, se rend complice de l’extinction en cours des abeilles et des pollinisateurs, contre laquelle il promet pourtant d’agir, et se déshonore en faisant porter la suspicion sur ses propres citoyens.
Nous, journalistes, activistes, ONG, membres d’associations, et citoyens inquiets de l’effondrement vertigineux de toute la biodiversité, refusons d’être inquiétés pour des actions pacifiques et légales face au désastre provoqué par les pesticides, et condamnons cette dérive anti-démocratique et autoritaire.
Nous vous appelons à garantir notre droit à défendre les écosystèmes dont nous dépendons, et ainsi rendre possible un avenir sain et durable aux générations futures, en procédant à la dissolution immédiate de Déméter et de ses succursales, les observatoires de l’agribashing.
Vous priant d’agréer, Monsieur le Premier ministre, Monsieur le ministre, l’expression de notre plus haute considération."